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« La réalité n'a jamais suffi; il n'y avait pas de magie. Hermann Hesse."
Une belle phrase d' Hermann Hesse nous introduit à la lecture d'un livre à l'intrigue très particulière, dans lequel une question sous-tend tout le récit : pourquoi commençons-nous à écrire ? Eduardo Halfón , né à Guatemala City, est l'un des écrivains latino-américains les plus récompensés, diplômé en génie industriel de l'Université d'État de Caroline du Nord aux États-Unis, a enseigné la littérature à l'Université Francisco Marroquín au Guatemala pendant huit ans, puis est revenu aux États-Unis. States, dans le Nebraska, où il vit et travaille. Certaines de ses oeuvres ont été traduites dans de nombreuses langues. Dans L'Ange Littéraire Halfòn s'interroge sur l'origine de l'écriture, ou plutôt quand et comment devient-on écrivain ? Une feuille blanche et les mots se déclinent aussi facilement qu'une rivière en crue : qu'est-ce qui a vraiment poussé et motivé des auteurs comme Hesse, Hemingway , Nabokov à choisir d'être écrivains ? "En tant qu'écrivain, je soupçonne que quiconque décide de faire une incursion dans le monde des lettres connaîtra sans aucun doute un moment particulier de genèse littéraire." Leurs histoires et leurs choix de vie seront racontés par Halfòn, dans ce texte précieux pour ceux qui aiment la littérature, après avoir fouillé dans leurs biographies, lu et relu leurs oeuvres, en essayant d'identifier la période, le moment favorable où l'ange littéraire aurait pu les " frapper ". C'est-à-dire trouver dans leur vie « le moment de l'illumination », où les circonstances étaient telles qu'un ange vola au-dessus de leur tête pour les faire tomber dans la littérature. C'est arrivé à Hermann Hesse, quand, enfant, dans la bibliothèque familiale et dans le bureau de son grand-père, il a commencé à connaître " la magie " de la lecture avec des livres exotiques, des voyages et des manuscrits apportés d'Inde. Et à Jorge Luis Borges, lorsqu'il s'immerge littéralement dans la bibliothèque de son père avec la certitude d'accomplir le destin littéraire qui lui est refusé.
Sartre raconte à sa manière comment les mots l'ont séduit dans les dix premières années de sa vie : à l'âge de six ans, il reçoit chaque semaine trois lettres de son grand-père en vers, et il lui répond en vers. Capote se mit à écrire qu'il avait huit ans, par obsession, comme il put l'affirmer ; il devait écrire quelque chose même s'il ne comprenait pas pourquoi. Pendant ce temps, Ernest Hemingway a déclaré que la seule chose qu'un écrivain doit faire est d'écrire une phrase vraie. Un thème conséquent de l'écriture est de savoir bien écrire, de l'agitation et de l'anxiété pour de nombreux écrivains, et aussi d'avoir une patience infinie comme le prétendait Oscar Wilde . La différence entre bien écrire et mal écrire peut être subtile, mais aussi brutale, soutient Capote, tandis que pour Henry James , la moralité de l'écriture réside dans l'exactitude fondamentale de la phrase, sans utiliser de mots superflus.
"Apprendre à écrire demande une volonté de fer pour pénétrer le domaine des mots."
Il est vrai qu'on ne s'arrête jamais de lire même si les livres se terminent, notre auteur en est convaincu. Dans l'étude qu'il a entreprise pour son oeuvre, on perçoit le devenir, entre les pages, de sa recherche personnelle du besoin d'écrire, d'avoir aussi choisi d'être écrivain. En effet, il confie qu'à seize ans il jouait de la guitare, la musique de Bob Dylan, et qu'après avoir lu Leaves of Grass de Walt Whitman, son premier livre, il rompt avec le schéma scolaire de l'enseignement de la littérature et troque l'instrument contre l'achat d'un machine à écrire.
"Je suis devenu écrivain ce jour-là."
Pourquoi on commence à écrire était une question que Halfòn s'est posée pendant longtemps et à la fin il est arrivé à la conclusion que commencer à écrire est aussi mystérieux que d'arrêter d'écrire. Après avoir fouillé, enquêté sur la vie de certains écrivains pour trouver une réponse, il découvrira que « l'ange littéraire n'a jamais eu d'heures fixes et de moments programmés ». Il vole sur un malheureux quand il lui plaît et parfois son vol est silencieux sans que personne ne s'en aperçoive, répandant des paroles magiques sur la victime.
« J'ai commencé à écrire ce livre sans savoir où j'allais. Je ne voulais rien d'autre, sans même savoir pourquoi, que d'écrire des histoires biographiques sur des auteurs que j'aime, qui m'ont marqué d'une certaine manière en tant que lecteur et en tant qu'écrivain. Au lieu de cela, je me suis vite rendu compte qu'il y avait un fait biographique concret dans leur vie que j'étais particulièrement intéressé à mettre en évidence : le moment exact où ils étaient devenus écrivains."
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Pour moi, la pirouette, c'est faire comme le paillasson, faire le con.

Lorsqu'on se lance dans l'inconnu, on a l'air con plus qu'autrement. Lorsqu'on se cherche, on est souvent sans voix devant les situations de la vie, étranger même, comme un con.

À mon avis, voilà le propos de ce court roman: c'est ça la musique, l'improvisation, la vie…
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Tout part d'une rencontre avec un pianiste de concert prodige qui mêle hardiment des thèmes syncopés de Thelonious Monk à la musique de Liszt. le narrateur part à la recherche du musicien à Belgrade. Roman court primé en Espagne, sensuel et déconcertant, ténébreux comme un polar. Eduardo Halfon est guatémaltèque.
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A l'occasion d'un festival de musique, deux jeunes guatémaltèques sympathisent avec un étrange pianiste mi serbe mi gitan appelé Milan Rakic, un homme sans attache et pourtant attachant, un homme qui n'a été accepté et reconnu ni par les serbes ni par les manouches. Après 48 heures durant lesquelles les deux jeunes hommes ont scellé durablement leur amitié, Milan repart en tournée mais décide d'envoyer régulièrement des cartes postales -sans adresse d'expédition- d'un peu partout dans le monde, selon où les concerts ou les festivals le guident. Sur ces cartes point de banalités ou de bavardages inutiles, pour Milan elles deviennent le support sur lesquelles il réécrit et réinvente l'histoire des tsiganes.
Cependant un jour Eduardo reçoit une missive qu'il interprète comme étant un message d'adieu. " Il y avait une fois un garçon à moitié serbe à moitié tsigane qui voulait devenir un musicien tsigane, alors il a quitté sa famille, fait une pirouette au milieu d'un bois et disparu pour toujours entre les arbres de Belgrade". Ne pouvant se résoudre à cette situation, il part aussitôt à la recherche de son ami à travers les rues de Belgrade et ses quartiers interlopes n'ayant pour seuls indices que les cartes postées par Milan.
Ce roman nous transporte pour notre plus grand bonheur du coeur de l'Amérique latine aux quartiers les plus oubliés de Belgrade. J'ai dévoré ce livre fait de délicatesse, de sensualité et pourtant si fiévreux et puissant. Ce récit est plus qu'une histoire d'amitié. C'est un voyage spirituel, un plaidoyer pour la culture gitane, une réécriture de l'histoire de ce peuple, une initiation à la musique classique (Liszt), au jazz et à la musique tsigane.
Drôle, mélancolique, mystérieux, ce récit invite à l'évasion et à la tolérance. de plus il donne rageusement envie d'écouter un peu de jazz ou un extrait de la Rhapsodie Hongroise de Liszt.
Lien : http://lebruitdeslivres.blog..
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Lors d'un festival de musique baroque, Lía et Eduardo, deux jeunes guatémaltèques, rencontrent un pianiste serbe amoureux de musique tsigane, Milan Rakic. Ce dernier leur envoie ensuite régulièrement des cartes postales. Après avoir reçu la dernière d'entre elles, au message énigmatique, Eduardo décide de partir à Belgrade à la recherche de son ami.

Écrit par l'écrivain Eduardo Halfon, qui est né au Guatemala mais a grandi aux États-Unis, La Pirouette est une histoire de voyages. Voyages à travers le monde (Milan envoie par exemple ses cartes postales aussi bien de Londres que du Texas) mais aussi musicaux. La musique classique, jazz (qu'Eduardo préfère), tsigane est en effet le seul moyen d'expression commun à tous les personnages. C'est elle qui est à l'origine de l'amitié qui se noue entre un jeune universitaire et un pianiste virtuose, entre un homme à la vie bien cadrée et un nomade qui préfère l'improvisation à la reproduction d'une même interprétation d'une même sonate. Mais bien que l'ailleurs soit au coeur de son intrigue, La Pirouette n'a rien d'un roman exotique, montrant plutôt l'aspect mondialisé de notre univers, les multiples références des êtres humains qui y vivent sans se préoccuper des frontières (on peut ainsi être un guatémaltèque admirateur passionné de Kusturica ou un serbe appréciant la musique de Thelonious Monk).

Un roman surprenant, ode à la culture (en plus de la musique, Eduardo Halfon aime citer cinéastes, écrivains…) et à l'ouverture d'esprit.
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J'ai beaucoup aimé DEUILS d'Eduardo Halfon. J'ai eu le sentiment de découvrir un auteur. Mais La Pirouette m'a énormément déçu. J'ai trouvé l'écriture de ce roman prétentieuse, agaçante. Je n'ai pas compris l'intérêt des prouesses sexuelles du protagoniste avec les graphiques de son amante. du remplissage?

L'intention de ce récit était pourtant bonne.
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