Plaquant les mains sur mon visage, je gémis.
-Anita, ça va ?
Pourquoi les gens se sentent-ils obligés de poser cette question, alors qu'il est évident que ça ne va pas du tout ?
Mais il faut que le crucifix soit béni et qu'un croyant le brandisse. Un athée qui fourrerait un crucifix sous le nez d'un vampire offrirait un spectacle franchement pitoyable.
Bert pense que le vert est une couleur apaisante,et que les plantes apportent une touche chaleureuse. Moi, je trouve que la réception ressemble à un croisement malheureux entre une morgue et la boutique d'un fleuriste.
Je trouve Bert un peu effrayant. Il sait qu'il n'est pas ce qu'on pourrait appeler un mac bien, et il s'en fiche royalement. La négation de toutes les valeurs américaines ! Ne nous enseigne-t-on pas à devenir populaire, à nous faire apprécier d'autrui ? Une personne qui a renoncé à ça ne peut être qu'un désaxé.
Je relève les morts et je bousille les morts-vivants. C'est mon travail et mon identité. Si je commençais à me poser trop de questions, j'arrêterais tout.
C'est aussi simple que ça. Je ne me pose pas de questions. Donc, je suis L'Exécutrice.
-Vous n'êtes pas assez grande pour être l'Exécutrice, chuchota-t-il comme s'il craignait qu'on ne l'entende.
Je haussai les épaules.
-Moi aussi, ça me déçoit.
[...] chaque fois qu'on utilise un pouvoir vampirique contre moi, il existe une certaine probabilité que je me l'approprie pour toujours. Je suis l'arme que les vampires ont créée, la Némésis parfaite que la Mère de Toutes Ténèbres, la Nuit incarnée, a forgée en m'attaquant assez fort et assez souvent avec les flammes de son pouvoir dément.
Nous nous embrassâmes parce que nous avions besoin de nous toucher, de nous persuader que nous n'étions pas en train de faire une belle connerie, ou, du moins, que nous la ferions ensemble. Parfois, l'amour n'a pas grand-chose à voir avec l'intelligence. Parfois, ça consiste juste à se planter de concert. Je déteste ces moments, mais j'ai fini par comprendre que l'amour véritable implique des tas de choix illogiques, de décisions potentiellement catastrophiques et que l'on prend quand même. Pourquoi ? Parce que l'amour véritable implique aussi l'espoir que, cette fois, les choses seront différentes. Et parfois elles le sont - voyez Jean-Claude et moi - mais pas toujours - voyez notre triumvirat avec Richard.
On ne conquiert pas le cœur de la belle dame en jouant la carte de la prudence. Celui du beau gosse non plus, j'imagine.
Vive l'espoir !
L'espace d'un instant, chacun de nous se remémora une chose terrible dont il avait été témoin, peu importe laquelle. Souvenirs différents, effet identique. [...]
Les flics, les médecins urgentistes, les pompiers, les ambulanciers... nous étions nombreux à ne pas avoir besoin de fantômes pour être hantés. La mémoire se débrouille très bien sans aide surnaturelle.