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Citations sur Inventaire après rupture (31)

J'aurais voulu te regarder pour toujours, ou dormir à côté de toi pour toujours, ou dormir pour toujours tandis que tu t'éveillerais et me regarderais, en tout cas quelque chose pour toujours.
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- Ne te sous-estime pas, déclare Jordan. Tu as toutes les qualités qu'Ed Slaterton recherche chez ses milliers de petites amies, quand on y pense : tu as deux jambes.
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Et tu sais quoi, Ed, le problème avec les désirs du coeur, c'est que le coeur ne sait même pas ce qu'il désire, jusqu'à ce que l'occasion se présente.
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Cher Ed, dans un instant tu vas entendre un bang. A ta porte de devant, celle où personne ne passe. Et ça la fera un peu trembler, parce que c'est du lourd, ce que je vais y déposer. [...] Le bang, Ed, c'est ce carton. Je te le lègue. [...] Tous les petits souvenirs de cette histoire qui a été la nôtre, les restes de nos semaines ensemble, comme les confettis dans le caniveau après le carnaval, comme les paillettes repoussées du pied sur le trottoir. Tout ce qui est là-dedans, Ed, je te le refourgue. Tout ce qui a été toi et moi. Retour à l'envoyeur. Je largue ce carton sur ton paillasson, Ed, mais en réalité c'est toi que je largue.
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Ces échanges à la noix avec toi, Ed, c’était bon, meilleur que bon. Bafouiller à deux, faire silence à deux, c’était si doux, un luxe inouï, mille fois meilleur que n’importe quel échange à trois cents à l’heure avec qui que ce soit. Au bout de quelques minutes, après avoir bien vasouillé, nos pensées s’accordaient, et la conversation prenait sa vitesse de croisière dans la nuit. Parfois, c’était seulement pour rire, le petit jeu de comparer nos préférences, j’adore ce gour-là, cette couleur est chouette, cet album est nul, ah non, cette émission-là, connais pas, Unetelle est imbuvable, Untel est un con, quoi, tu veux rire ? jamais de la vie, le mien vaut cent fois mieux – petit jeu sans danger, aussi drôle que des chatouilles. (…) Ces soirées au téléphone, Ed, c’était fou, c’était immense, tout ce que nous disions dans la nuit, jusqu’à ce que tard devienne très tard, puis très très tard, et pour finir aller au lit avec mon oreille mâchée, à force d’avoir été écrasé pour t’entendre tout proches ne pas perdre un mot de ce que tu disais, et d’ailleurs dormir à moitié n’avait pas grande importance dans l’obscur ronron de nos journées de galériens séparés. J’aurais foutu en l’air n’importe quelle journée, toutes mes journées, contre ces longues soirées au téléphone avec toi. D’ailleurs, je l’ai fait. Mais c’est pour ça que, d’entrée de jeu, c’était perdu d’avance. Les nuits magiques et murmurées, ça n’avait aucune chance de suffire. Il nous aurait fallu les jours aussi, mais les jours impatients et crus gâchaient tout avec leurs horaires mal foutus, verrouillés, vissés, plus les clans de potes qui se regardaient de travers, plus les trucs arrachés du mur, les énormités à pardonner. Non, les promesses de minuit passé n’y pouvaient rien, et voilà pourquoi nous deux, c’est fini.
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Quelle conne j'étais de me prendre pour ce que je n'étais pas, quelle pauvre naze de me figurer que trois brins d'herbe font une jolie vue, que se faire embrasser rend embrassable, qu'aimer le cinéma fait de vous un cinéaste, qu'un carton de petites merdes est un trésor, qu'un garçon qui vous sourit est sérieux, qu'un moment doux est une vie plus belle.
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Et mon parapluie, jamais revu depuis ce jour-là, où peut-il être ? Je l'avais sous le bras, le matin. Rends-le moi, Ed, si c'est toi qui l'as, je suis perdue sans lui les jours de pluie, bien qu'on soit en décembre, blizzard annoncé dans les huit jours, ce qui fait que j'ai besoin d'un parapluie à peu près autant qu'un poisson d'un vélo, qu'une anguille d'une paire de bretelles, et qu'une fille encore vierge d'un amoureux. Tant de choses que je ne récupèrerai jamais.
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Parce que le jour, c'était le lycée. Le boucan de la sonnerie des haut-parleurs déglingués, jamais réparés. Les sols grinçants, grêlés, tachés, les casiers qui claquent. C'était songer à inscrire son nom en haut à droite de la feuille pour Mr Nelson, sinon il retirait cinq points, et en haut à gauche pour Mr Peters, sinon il en défalquait trois. C'était le coup du stylo qui rend l'âme au milieu d'un devoir et poursuit à l'encre invisible en trouant le papier, ou qui se suicide en se vidant au creux de la main, après quoi on se demande si on s'est touché le visage, au risque d'avoir l'air de sortir d'une mine de charbon bleu.
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(...) le problème avec les désirs du cœur, c'est que le cœur ne sait même pas ce qu'il désire, jusqu'à ce que l'occasion se présente. Comme une cravate dans un vide-greniers, perfection même au fond d'une caisse de nullités, tu étais là sans être annoncé, et à présent tu devenais mon seul désir, le cadeau absolu. Je n'avais rien cherché, je ne t'avais pas cherché, et à présent, là, dans la pénombre, tu étais tout ce que mon cœur voulait.
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C'est alors que j'ai eu un choc. Je n'en croyais pas mes yeux. Mais il a fallu que je te montre, tu n'allais pas voir ça tout seul, et pourtant c'était un éblouissement, l'amorce d'un scénario qui pouvait faire d'October 5 un film aussi fort que celui qu'on venait de voir. C'était bien plus que cette petite vieille sortant du cinéma, bien plus que la lumière d'un après-midi miroitant de flaques. C'était un rêve de lever de rideau, et je t'ai pris par la main. Pris par la main pour t'emmener vers un ailleurs, un ailleurs plus grisant que des baisers lycéens dans un cinéma de quartier, plus enivrant qu'un banal thé pour la fille et un solide en-cas pour l'athlète, quelque chose de magique sur grand écran, quelque chose de... straordinario.
Le souffle coupé, je t'ai indiqué où regarder. Je t'offrais la grande aventure, Ed. Elle était là, sous nos yeux. Mais tu n'as jamais rien vu sans que j'aie à te mettre les choses sous le nez, et voilà pourquoi nous deux, c'est fini.
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