Relecture de cette saga chouchou qui a bercé toute mon adolescence.
Flashback sur la moi de 10 ans, à quelques jours de sa rentrée en 6e, qui déambule dans une librairie avec sa maman, et qui tombe sur le 1er tome des Désastreuses Aventures des Orphelins
Baudelaire.
Maman : "J'ai entendu de très bons retours sur ce livre, ça te tente ?"
Moi : "Carrément"
Et c'est parti pour plusieurs années en compagnie de nos orphelins
Baudelaire (merci maman).
Les Désastreuses Aventures des Orphelins
Baudelaire, c'est une saga jeunesse vraiment atypique, que ce soit dans son écriture ou dans son propos.
On suit Violette, Klaus et Prunille (Sunny dans la version originale), 3 frères et soeurs livrés à eux-mêmes suite au terrible incendie de leur maison qui a emporté leurs parents.
Ils sont confiés à l'Oncle Olaf, qui est au moins aussi atroce que son nom peut le suggérer. C'est le début d'une série de catastrophes qui les suivra tout au long de nos 13 tomes.
L'histoire, on la connaît tous. Les romans sont sortis il y a plus de 20 ans (bonjour le coup de vieux) et ont été adaptés en film et en série (je conseille d'ailleurs cette dernière chaleureusement, elle rend vraiment honneur à l'univers de
Lemony Snicket, contrairement au film).
Ce qui en fait pour moi une saga jeunesse vraiment à part, c'est vraiment son ambition et son originalité.
Lemony Snicket, "auteur" des romans, est avant tout un personnage de son histoire. Il se présente comme le dépositaire de l'histoire de ces 3 enfants, qui aurait le devoir de divulguer au monde les aventures des
Baudelaire. Sa propre histoire est en fait entremêlée avec celle des orphelins, de façon beaucoup plus étroite qu'il n'y parait.
Daniel Handler est un écrivain de talent, au style mordant et pince sans rire, qui joue avec les mots et les lecteurs.
En les relisant à 30 ans passés, j'ai l'impression d'avoir encore plus apprécié cette finesse dans l'écriture et surtout, son humour noir. Plus jeune, j'étais parfois agacée par les interruptions constantes de
Lemony Snicket (mais pourquoi il spoil tout le roman !) ou par la bêtise des personnages adultes (non mais Mr.
Poe, pourquoi tu comprends rien ?! C'est le Comte Olaf !!), alors qu'avec le recul de l'adulte, j'ai été impressionnée de la qualité du récit et de son écriture.
Les désastreuses aventures des orphelins
Baudelaire est une saga qui valorise l'intelligence des enfants, leur force et leurs ressources, face à des adultes souvent aveugles, pétris de préjugés, qui pensent détenir le savoir quand bien même ils sont ignorants.
Mr.
Poe, tout banquier qu'il est, est incapable de faire la différence entre une bonne et une mauvaise personne, mais passe son temps à faire la morale aux orphelins entre 2 quintes de toux.
La Juge Abott, toute avocate qu'elle soit, se laisse duper par un horrible personnage dès qu'on lui promet un moment de gloire.
Au final, seul l'affreux Comte Olaf semble ne jamais sous-estimer l'intelligence et les ressources du trio.
Chaque livre de la saga comprend 2 voire 3 niveaux de lecture et met en scène tout un bestiaire de personnages qui pourraient s'apparenter aux 7 péchés capitaux.
Je recommande la lecture de cette série culte à toutes et tous, petits et grands.
Notons pour finir que les éditions d'origine sont absolument magnifiques, avec les illustrations magistrales de
Brett Helquist.