– Peu à peu, votre corps vous laisse tomber. On atteint un certain âge… et le moindre changement ou presque est une mauvaise nouvelle. Ce sont des communiqués du front, dans une guerre qu'on est en train de perdre. À ton âge, on se demande encore : « Qui devrais-je être ? » Alors que moi, il faut que je me demande : « Suis-je parvenu à devenir la personne que je voulais être, pour finir ? Et quelles chances me reste-t-il de devenir cette personne ? »
Partout, il recueillerait des histoires et les sauverait avant qu'elles ne se soient effacées des mémoires. A travers les histoires, on peut garder les gens en vie à jamais
Cependant, lorsqu'on se croit meilleur que les autres, on finit toujours par perdre quelque chose. L'humilité, la chaleur humaine, l'humour. Nombreux parmi nous étaient ceux que les sacrifices mettaient au supplice, mais l'habitude finit par endurcir. L'âme aussi a ses cicatrices.
Il faut savoir changer pour vivre mais... tous les changements ne sont pas bons.
Les dieux et l’Abysse n’obéissaient à aucune règle. Tout ce qu’on pouvait espérer, c’était s’en tirer vivant.
Les histoires étaient des créatures impitoyables, qui se nourrissaient parfois de péripéties sanglantes.
Pendant des siècles, les dieux avaient régné sur les Myriades en imposant une terreur sacrée. Ils avaient chacun un groupe d’îles pour territoire. Dans l’espoir de les apaiser, les humains jetaient à l’eau des victimes, et ils peignaient des yeux suppliants sur tous leurs bateaux afin d’implorer la pitié divine. Ils servaient les dieux, les craignaient et les adoraient.
A travers les histoires, on peut garder les gens en vie à jamais.
Nous sommes ce que nous faisons et ce que nous laissons faire.
La peur qui nous habite a un pouvoir terrible. Elle transforme et déforme tout, elle répand partout la folie. La peur est la matrice obscure où les monstres naissent et prospèrent.