La moto de Stephen King

Une radio s'allume sur les Stones. Mick lance son Start Me Up, perdu au milieu d'une forêt à la sortie de Portland, Maine, me demandant encore d'où vient cette musique, dans le noir qu'illumine blafardement un triste rayon de lune. C'est à ce moment là que je la vois, d'un rouge rutilant, un rouge sexe, qui me fait repenser à Pam, quand à peine une heure plus tôt elle gobait mon sexe de sa chaude humidité, chevauchant mon intimité comme la biker qu'elle est. Une Harley-Davidson garée devant ce manoir abandonné. Il parait que c'est la moto de Stephen King, l'ancien maître de ces lieux. Que fait-elle là ? Putain de moto qui n'est pas sans rappeler la fameuse Christine de l'écrivain.

Comme une impulsion, un désir une eau sauvage qui coule entre mes veines, souvenir d'entre les cuisses de Pam, j'enfourche la moto – oh Pam – et file au vent… Traversant un patelin désert, j'entends les cloches sonner, enfin la rédemption ou fin du monde. Non, c'est juste la moto qui a changé de canal, Brian Johnson hurle « Satan's coming », Angus Young enchaîne dans la foulée sa folie dévastatrice, les cloches de l'Enfer retentissent dans le silence de cette nuit profonde digne d'un roman du King. D'ailleurs, après le vide laissé par le rock'n'roll, je n'entends plus que le moteur de la moto vrombir toute seule, accélérant entre les virages, seules. Oh Christine, ma Christine… Que j'aime te chevaucher… Oh Putain…