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Citations sur Orlanda (18)

Depuis qu'elle s'est imposée à moi, je suis toute déroutée car je n'ai rien à dire d'elle. Elle ressemble à sa mère, qui ressemblait à sa mère, ce sont des générations de femmes bien élevées qui ont toutes eu le bonheur de ne pas recevoir trop de talents des fées conviées à se pencher sur leurs berceaux, de sorte qu'elles se sont fort bien accommodées de ce qui leur était permis.
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On demande souvent aux romanciers s'ils croient que l'histoire qu'ils racontent est vraisemblable, sans doute c'est qu'on les confond avec les journalistes, qui ont le devoir d'être des gens sérieux.
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Cela ne se peut pas, c'est incroyable et je le fais. Je te quitte sans me détourner et je traverse l'impossible. Je ne sens rien, je sais seulement que je passe, je flotte dans l'indéfinissable, entre l'avant et l'après, en un point qui n'a, forcément, ni durée ni espace, c'est le zéro absolu du temps et cela s'étire infiniment, j'existe pendant une éternité dans un nulle part dont je ne peux me souvenir même pendant que j'y suis car pendant n'a plus de sens, je n'ai d'autre réalité que ce je indissoluble dont je ne comprends pas ce que c'est mais dont l'évidence prodigieuse m'illumine, il est, au sein de l'innommable, le noyau de certitude, la garantie, l'ancrage immatériel qui permet cette impossible navigation dans laquelle je me dirige avec assurance alors qu'il n'y a ni haut ni bas, ni devant ni derrrière, et que cependant je sais où je vais, et je viens à peine de partir que j'arrive, j'ai traversé l'éternité, aucun temps ne s'est écoulé, rien n'a été parcouru, je m'incarne, j'aboutis, l'univers se reforme autour de moi, je possède un regard, j'entends, je sens, je suis!
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L'amour ne se fait que dans la différence et cherche dans cesse à l'abolir.
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Je regardais pieds nus , stupéfaite et ravie un petit garçon sortir de sa culotte une partie de sa personne si différente des attributs de la mienne, la tenir du bout des doigts et se livrer à une activité dont je ne savais pas qu'elle pouvait s'accomplir autrement qu'assise ou accroupie.
-Veux-tu bien regarder ailleurs ! me dit ma mère en accompagnant ces paroles d'un soufflet qui me fit, en effet tourner la tête.
-Ma parole, cette petite est vicieuse !
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Le destin des filles encombrées d'une mère impossible est tragique : quand elles parviennent à développer une saine indifférence, on les traite de sans-cœur, et de masochistes si elles se dévouent.
Annie emprisonnée dans la culpabilité de détester une mère détestable ne sera pas sauvée par sa mort, elle va se consacrer aux gens qui souffrent [...].
Car les femmes vouées au bien de leur prochain semblent ne jamais pouvoir se soucier d'elles-mêmes. Leur vie est une ascèse, leur cœur est sans limites, jour après jour elles disparaissent dans l'altruisme qui les dévore et sombrent parfois dans la dépression. [...] c'est qu'elles sont passées à côté de l'existence, les événements ne les atteignaient pas, et un jour l'ennui qui peut tout vaincre a abattu leur héroïsme. Il est périlleux d'être bon.

(p. 216-217 - Éd. Le Livre de Poche)
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Animula vagula blandula, chacun d'entre nous, petites âmes errantes en quête d'une parcelle de bonheur et toujours déçues, nous allons d'aube en aube, le coeur déchiré, courageux et pathétiques, tentant éperdument de nous comporter avec la dignité requise par notre condition d'êtres humains, maladroits, désolés, tenaces, nos erreurs ne nous apprenent rien sur nous ni sur les autres, et quand, au détour du chemin, la mort nous regarde droit dans les yeux, nous baffouillons, nous disons que c'est trop tôt, qu'il s'en fallait de peu pour que nous réussissions, mais elle ricane, elle répond qu'elle nous a laissé le temps nécessaire, que trois siècles de plus n'y ferraient rien car nous sommes inéducables, nous prenons les bonnes manières pour la morale, nos propes mensonges pour la vérité et la vie pour une sotte, après quoi elle nous emporte hurlants vers les mornes chaudrons de l'éternité.
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Une idée reçue ne se laisse pas déloger par un raisonnement, si bien fait qu'il soit.

(p. 65 - Éd. Le Livre de Poche)
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Elle réchauffa un reste de café -hors la pendaison et autres symptômes excessifs, est-il un geste qui signale plus clairement la dépression que de réchauffer du café au risque qu'il bouille, alors qu'on a tout ce qu'il faut pour en faire du frais?
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La petite-fille de vingt ans demande à sa grand-mère : "Et l'amour, grand-mère ? Faut-il aimer ?" Elle m'a répondu : "Eh bien, moi, je me suis mariée, alors, je ne sais pas."
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