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Critique de Philemont


Imperium est un roman historique sur l'ascension de Cicéron au consulat de Rome. D'abord avocat, il profite de cette période pour perfectionner son art oratoire et développer ses relations. Une fois atteint l'âge minimum (30 ans) il postule aux magistratures et c'est en tant que questeur (responsable du Trésor Public de la République romaine) qu'il se rend célèbre en 70 avant Jésus-Christ en défendant les Siciliens contre Verres, ancien préteur de Sicile ayant profité de sa charge pour s'impliquer dans des affaires de corruption et développer un trafic d'oeuvres d'art. Dès lors il grimpe les échelons jusqu'à devenir préteur urbain. Dès lors il n'a plus qu'à grimper un échelon pour devenir consul et exercer l'imperium, le pouvoir suprême civil et militaire. Mais pour cela il doit composer avec ses nombreux ennemis et passer des alliances, conditions indispensables pour que les suffrages s'expriment en sa faveur. Ce faisant il sera amené à contrecarrer les vues de personnalités telles que celle de Jules César, alors en pleine ascension politique, et qui prône déjà une réforme en profondeur de la République romaine...

Tout cela est narré par Tiron, esclave de son état, et secrétaire personnel de Cicéron. Que Tiron ait écrit une biographie de son maître est attesté, mais l'oeuvre a disparu en même temps que l'Empire romain. Robert HARRIS lui substitue donc une biographie imaginaire et moderne qui s'appuie sur nombre de faits avérés, à commencer par le fait que Tiron est l'inventeur de la sténographie, lui permettant de noter en totalité et correctement les propos des orateurs publics, aussi rapide que soit leur débit. Un autre épisode bien connu de l'histoire de la Rome antique est celle de l'exécution des esclaves de la rébellion de Spartacus sur la route du retour vers Rome ; à l'heure du triomphe, le général Crassus est ridiculisé par son rival Pompée qui lui revient d'Hispanie après avoir triomphé d'un général romain rebelle.

Mais que l'on ne s'y trompe pas, Imperium se déroule quasi exclusivement à Rome, loin des champs de bataille. On est non seulement dans le cadre d'un roman historique, mais aussi, et surtout, dans celui d'un roman politique. C'est certainement pour cette raison que dès sa seconde partie le lecteur a la sensation de répétitivité de l'histoire. Car les négociations politiques sont telles que leur objet a beau changer de nature, les méthodes demeurent pour leur part sensiblement les mêmes.

Cela n'enlève rien à l'intérêt historique d'un tel récit, d'autant que Cicéron est contemporain d'une période charnière de la Rome antique, celle du passage de la République à l'Empire. Les personnages qui gravitent autour du consul sont si importants, et L Histoire aura tant d'implications pendant toute l'ère chrétienne, que Robert HARRIS a prévu de poursuivre sur le même thème dans deux autres romans, dont un est d'ores et déjà écrit.
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