AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 402 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
January est une jeune métisse, vivant en pleine ségrégation raciale aux États-Unis au tout début du XXe siècle. Son père travaille pour un riche milliardaire collectionneur d'objets archéologiques rares. Étant toujours en voyage pour ses recherches, January est en pratique élevée par ce dernier, dans une cage dorée, et a souvent l'impression d'être aussi un objet de collection destiné à épater la bonne société.

Mais January a aussi la capacité d'ouvrir les Portes. Si lors de vos promenades, vous croisez des portes tenant bizarrement debout au milieu de ruines, d'autres couvertes de toiles d'araignée dans un bâtiment historique, ou encore des arbres et des lianes formant une sorte d'arche, il est fort probable qu'il s'agisse d'une Porte qui permet de voyager entre deux mondes. Cette capacité de la jeune fille est pourtant fortement réprimée par son père adoptif, qui veut en faire une jeune femme de la bonne société (et les femmes biens comme il faut n'ouvrent pas de Portes).

J'ai beaucoup apprécié le point de départ du livre, qui offre finalement une explication unique à tous les contes et les mythes du monde : les géants, les fées, les vampires, les farfadets, … ne seraient finalement que des voyageurs d'autres mondes ayant passé, volontairement ou par accident, une Porte. Ces voyages apporteraient aussi des idées neuves, des nouvelles technologies, et seraient le point de départ de beaucoup de révolutions que nous avons connues.

En second niveau de lecture, on peut aussi y avoir un besoin d'évasion, pour une jeune femme soumise au pouvoir des hommes (qui peuvent l'enfermer dans sa chambre, ou l'envoyer à l'asile si elle est trop indisciplinée), et métisse dans un monde où il ne fait pas bon de ne pas être blanc. À ce titre, le livre nous plonge dans une ambiance un peu mélancolique et de « Paradis perdu ». January devra batailler durement pour acquérir son indépendance : à quoi bon avoir le pouvoir de voyager entre les mondes si on ne peut même pas sortir de chez soi, ou prendre le train pour chercher d'autres Portes ?
Commenter  J’apprécie          130
Entre l'imaginaire et le monde réel il y a des portes qui sont des accès à de belles histoires, certaines évoquant elles mêmes directement ces portes parfois (coucou Narnia, salut Cthulhu !) ai-je pensé, voyez-vous, en débutant ce livre. Et donc Janvier (oui je suis d'esprit chagrin, je traduis), héroïne de l'aube du XXeme siècle, arrive à pécho ces portes (pshiiiit voyage direct pour l'imaginaire sans plume d'auteur aléatoire à se farcir) au propre comme au figuré. S'ensuit à l'aide de va-et-vient dans le temps un monde qui s'esquisse peu à peu. de portes donc qui permettent de naviguer entre les mondes (La Lyra de Pullman serait tellement envieuse), de ceux qui en profitent, ceux qui les détruisent et ceux qui les contrôlent ou les créent.

J'en ai aimé l'écriture qui donnait envie de noter milles et une citations, l'idée qui a donné naissance au livre. Je crois que c'était un peu long parfois et l'idée d'y mêler contes et croyances était bonne mais pas forcément toujours bien amenée.
Néanmoins j'ai beaucoup aimé cette lecture. Parce qu'en parallèle je lisais Little Women de Louisa May Alcott. Deux histoires du fin du XIXeme. Où l'imaginaire est important. Tout comme la condition des femmes ou des étrangers. Dans l'une, témoignage et quotidien actuel, dans l'autre un récit écrit aujourd'hui dans une époque fantasmée. J'ai aimé avoir ces deux univers côtes à côtes. Où l'imaginaire est aussi important. Où les êtres survivent. A leur époque ou les inventions fantastiques de l'autrice. de fait, ma tête a ouvert des portes entre ces deux romans et c'étaient de chouettes voyages.

[Par contre la jolie couverture dorée s'est complètement effacée. J'ai un livre presque sans nom et c'est bien dommage]
Commenter  J’apprécie          120
January est la narratrice de cette histoire, et revient sur ce qui l'a amenée à découvrir ces portes. On ne sait pas vraiment à quelle époque elle fait ce récit ni pourquoi. Elle raconte et puis c'est tout, on adhère à ce qu'elle raconte sans se poser de questions. Enfin il m'a manqué une dimension importante pour suivre la narratrice : cette crédibilité narrative indispensable pour que ça tienne debout. C'est un point assez souvent négligé je trouve, et c'est dommage, car cela aurait pu ajouter quelque chose d'intéressant ici.
Ca aurait été assez longuet si ce récit n'avait pas été entrecoupé par un autre fil, dont je parlerai plus bas, et par un regard critique porté sur la société de l'époque. Place de la femme dans cette société très patriarcale et paternaliste, racisme bien évidemment, rapports de classes entre les personnages, éducation des enfants… Ce n'est pas le coeur du roman, et ce n'est ni très exhaustif, ni très original. Mais enfin, ce fond a le mérite d'exister et apporte un peu de contexte pas dénué d'intérêt.

Les dix mille portes de January raconte le passage de l'enfance à l'âge adulte. January évoque son enfance dans la bonne petite société bourgeoise américaine au début du XXe siècle. Parcours un peu compliqué car January n'a plus de mère, son père est un grand voyageur qu'elle ne voit que peu, et surtout c'est une métisse à la peau sombre. Et ça, en 1901 aux Etats-Unis, c'est embêtant. Et surtout, January a le coeur et l'âme aventuriers; être une bonne petite fille obéissante n'est pas dans ses plans. Elle va donc connaître les injustices, les frustrations, les moments qui font grandir très vite, et puis va peu à peu s'affirmer, tracer sa route, faire ses propres choix.
January m'a un peu fait penser à Sophie, des romans de la comtesse De Ségur, avec des scènes très similaires. Pas mal de scènes très ponctuelles, mises bout à bout, qui reconstituent l'enfance de January, sa nature, son caractère et son désir d'évasion.

Les dix mille portes de January c'est surtout un bon petit roman d'aventures. Et c'est là aussi l'intérêt d'avoir dessiné préalablement un cadre contextualisé au récit et une société très contrainte. En effet, le désir d'évasion de January se comprend et se détache ainsi d'autant plus. La porte est d'abord cela, la matérialisation d'un désir de fuite, de liberté, de détachement vis à vis de ce monde étriqué.
January tombe sur un manuscrit très étrange qui raconte l'histoire d'une certaine Ada, qui trouve et cherche des portes, voyage de monde en monde. Dans un premier temps, l'aventure du roman est vécue par procuration, donc, à travers le personnage d'Ada. Un roman dans le roman, comme une fenêtre ouverte sur un autre monde. Très clairement, c'est l'histoire d'Ada qui m'a intéressée davantage, parce que le récit englobant est assez commun et linéaire.
La frontière entre le monde de January et celui d'Ada tend, au fur et à mesure du roman, à devenir poreuse, et bientôt January va aussi vivre, à son tour, des aventures de porte en porte. Bref, plus on avance, plus c'est trépidant (et tant mieux, parce que le début est long à démarrer).

Je disais plus haut que le manuscrit trouvé est selon moi la 1e porte, et la plus fondamentale du roman. J'aime beaucoup la symbolique de la porte, marqueur de frontière, de limite et de passage à la fois. On en retrouve dans toute la littérature mais ce qui est intéressant ici, c'est que ces portes dynamisent les relations entre les personnages, qui jouent à une grande partie cache-cache. Les uns franchissent la porte sans un regard en arrière, d'autres les repassent plus tard, et enfin d'autres encore les referment. Les portes apparaissent, disparaissent, peuvent être coincées… Pourquoi et comment, je vous laisse le découvrir.

Malgré tout, je n'ai pas trouvé dans ce roman la force du propos assez similaire de la cité des nuages et des oiseaux, que je trouve beaucoup plus méta et vertigineux. de la même manière, il ne réinvente pas grand chose, finalement. le fond de l'histoire est assez banal, avec des personnages plutôt archétypaux, aux motivations très basiques et des ressorts maintes fois vus. Passons aussi sur certains rebondissements fastoches. Mais Les dix mille portes de January parvient à tirer son épingle du jeu avec quelques originalités, notamment la manière dont ces portes s'ouvrent.
En effet, celles-ci s'ouvrent par l'écrit. Les dix mille portes de January célèbre le pouvoir du langage et des mots. L'écrit ici donne forme, dessine la réalité, les réalités, aussi modelables que l'on souhaite – du moment que l'écrit est suffisamment précis pour être compris. C'est une jolie métaphore du travail du poète, et par extension, de l'écrivain. Car ces portes, ce sont bien les personnages qui les façonnent à leur image, comme Alix E. Harrow nous en ouvre une, immense, par ses mots.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/a..
Commenter  J’apprécie          103
J'ai apprécié ce roman comme j'apprécie un conte de fées. Peut être parce que c'est une histoire remplie de mondes imaginaires, peut être parce qu'il est question de croyance en les portes en ce qu'on écrit, je ne sais pas trop mais j'ai vraiment eu l'impression de lire un conte.

Le personnage de January est intéressant, une jeune fille qui se rebelle contre l'autorité, qui est éprise de libertés et qui arrive à se sortir de toutes les situations. Les personnages secondaires sont bien décrits également mais moins développés.

L'histoire est celle d'une jeune fille élevée par Mr Locke, l'employeur de son père, celui ci parcourant le monde pour trouver des artefacts rares pour son employeur, riche collectionneur. Un jour elle découvre un livre racontant l'histoire des portes conduisant à un autre monde, sa vie va alors changer car certaines personnes veulent taire l'existence de ces portes.
Commenter  J’apprécie          80
Les dix milles portes de January est vraiment un très beau roman.
J'ai été emporté par la poésie de la plume et l'histoire de January.

C'est l'histoire d'une jeune fille qui n'a pas de mère et un père très souvent absent. C'est donc M Locke, un riche collectionneurs, qui s'occupe d'elle toute son enfance jusqu'à ce qu'elle découvre les Portes avec ce qui les accompagnent : magie et danger.
Tout va alors basculer pour elle.

C'est une belle histoire très bien écrite avec une héroïne attachante. Ce livre nous fait voyager de la Terre jusqu'à l'Ecrit et possède une magnifique couverture.
Mon seul petit bémol est la taille des chapitres car je n'aime pas m'arrêter au milieu et je ne pouvais donc pas lire pour seulement 10 min.
Ça reste néanmoins un très beau livre que je vous conseille.
Commenter  J’apprécie          80
Alix E. Harrow présente aux Imaginales 2021 a parlé avec beaucoup de modestie et d'humour de la genèse de son livre, de la longue période de refus des maisons d'édition, de sa propre formation d'historienne qui affleure dans le texte, de ses choix d'autrice...

Après lecture, il me semble que Les dix mille portes de January n'est pas seulement un roman d'apprentissage très bien conçu dans lequel une jeune fille spéciale, élevée à l'écart du monde se met en quête de son père disparu. C'est aussi une histoire qui dénonce, page après page, la vulnérabilité des enfants, le racisme, les injustices sociales, une société sous domination...
On y trouve deux grande histoires d'amour, des mondes perdus, des aventures exotiques, le Vermont dans les années 1900, la ségrégation, un affreux Boys Club, du soutien là où l'on n'en attendait pas, la douleur de la perte, une renaissance et un chien adorable mais pas toujours docile.
Et des portes... Beaucoup de portes.

Au fur et à mesure que January grandit, subit, expérimente, sa réflexion s'aiguise. le monde de son tuteur lui apparaît dans sa réalité, l'obligeant (et le lecteur/la lectrice avec elle) à se construire une conscience morale, à questionner sa passivité, son rôle attendu par la bonne société.
La lecture du mystérieux carnet lui apporte tout d'abord un peu de rêve, puis un espace pour imaginer une autre réalité, et enfin les moyens de prendre sa vie en main après lui en avoir redonné le sens.

L'écriture fluide et maitrisée d'Alix E. Harrow magnifie cette histoire mystérieuse et emplie d'humanité dont la lecture est difficile à interrompre.
Commenter  J’apprécie          70
Et bien je suis ravie d'avoir persévéré parce que j'ai adoré le dernier tiers du livre. Tout s'emboîte ensuite à un rythme effréné et la cohérence est là. Les personnages prennent de la rondeur et la plume délicate de l'auteur les sublime. L'histoire est touchante mais il y a une certaine retenue dans l'émotion. Une suite se dessinait...je ne sais pas si elle existe.
J'ai bien aimé et je lirai un autre livre de cet auteur en espérant que cela démarre un peu plus vite que celui-ci. Ce fut laborieux mais ça en valait la peine!
Commenter  J’apprécie          50
January Ruddy vit dans la résidence de Monsieur Locke alors que son père voyage pour trouver des artefacts pour la société archéologique de Nouvelle-Angleterre. La disparition de son père et la découverte d'un carnet remet en cause ce qu'elle sait de ses origines et sa vision du monde.

Une collègue m'a prêtée ce roman de fantasy décrivant le voyage initiatique de January. Elle était tellement enthousiasmée par cette lecture que j'ai mis la barre trop haute. En effet, la magie n'a pas totalement opérée. J'ai mis du temps à entrer dans le récit (où veut m'amener l'autrice), quel est l'intérêt de ce récit jusqu'à la découverte du carnet et ce qu'il s'ensuivra. La mise en place a été trop longue. Passée ces pages, j'ai pris plus de plaisir à lire ce roman, à découvrir des mondes, à découvrir le récit du carnet, celui de January.

Une lecture en demi-teinte.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne m'attendais pas à cette lecture, je m'étais imaginé une histoire de Portes qui nous baladent d'aventure en aventure, mais c'était bien plus profond que ça. Et j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre.

January vit chez Monsieur Locke, un homme riche qui l'a prit sous son aile tandis que son père fait le tour du monde à la recherche de trésors pour cet homme. January se prend d'affection pour Monsieur Locke, parce qu'après tout, il lui offre une vie pleine de richesse. Mais petit à petit les choses vont changer. D'abord avec la découverte d'une Porte, puis avec la disparition de son père. January va devoir faire des choix difficiles. Heureusement pas totalement seule, entourée de Bad son chien, Jane sa « nounou », et Samuel ce garçon avec qui elle aimait tant jouer étant petite.

Le livre nous conte l'histoire de January, puis à la découverte d'un livre, on va aussi avoir des passages sur l'histoire des Portes et d'une certaine Adélaïde. J'avoue que des fois ces passages me sortaient de l'histoire même s'ils étaient importants pour l'histoire et nous en apprenais plus sur les Portes.

Si j'ai trouvé ce livre palpitant par certains côtés, j'ai aussi trouvé qu'il ne se passait pas tant de choses que ça, surtout au début. Je ne m'ennuyais pas du tout en lisant mais je ne vivais pas l'aventure à laquelle je m'étais attendue avec ce livre. Ce qui ne m'a en rien empêché de l'aimer.

J'ai adoré le personnage de January, forte tête mais également fragile, perdu entre son amour et sa reconnaissance pour Monsieur Locke mais avec l'envie de détruire ses chaines. J'ai adoré sa relation avec Bad son chien, et Samuel ce garçon qui va faire partie de sa vie autant qu'il le pourra. Jane, sa « nounou » est plus mystérieuse, mais entre les deux se nouent une grande et belle amitié.

Petit à petit on en apprend plus sur les Portes, et la vérité autour de Monsieur Locke. Cela donne envie de visiter le monde à la recherche de ces Portes, de découvrir d'autres mondes, d'autres univers, des endroits magiques à nos yeux, qui peuvent également s'avérer dangereux.

Une histoire qui m'a serré le coeur plus d'une fois, et j'ai eu mal avec January. J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'autrice qui pouvait être belle et incisive. Voir le monde au travers des yeux de January, comprendre ses sentiments, ses pensées, ses doutes.

J'ai trouvé que c'était une histoire assez dure, mais également très beau. Où l'amour qu'il soit amical, familiale ou romantique prends beaucoup de place. En bref, un livre qui m'a surprise et beaucoup plu.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          40
Les dix milles portes de January : j'ai vu beaucoup d'avis mitigés sur ce livre mais quand je l'ai acheté j'ai été séduite par le résumé avant de voir les avis. J'aime me faire ma propre opinion et je comprends ce qui n'ont pas aimé car pour certains ce livre peut paraître long mais pas pour moi.

Il est décomposé en trois parties qui ne sont pas distincts, c'est l'histoire d'une famille qui ont été séparés mais qui n'ont jamais cessé de s'aimer. C'est une urban fantasy, remplis de magie, de portes extraordinaires. J'ai aimé les personnages et les rebondissements, j'ai aimé l'histoire dans l'histoire car oui ce livre raconte une histoire mais il y a encore des histoires à l'intérieur.

Cependant, ce n'est pas un coup de coeur car quelques longueur et quelques répétitions mais à la fin tu te rends compte qu'elle n'était pas si derangerante que ça.

Je conseille largement ce livre qui est très agréable.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (1252) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2500 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}