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3,53

sur 87 notes
Les parents de Madeleine assurent le minimum syndical. Matériellement ça va, elle ne manque de rien, mais ils n'ont pas de temps à lui consacrer. Ils sont tellement occupés, la mère avec son travail, le père avec ses petites copines... C'est donc son grand-père qui veille sur elle. Mais de plus en plus souvent, les rôles s'inversent et c'est l'adolescente qui doit prendre soin de ce papi qui commence à perdre la boule. Il redevient Grégoire, le petit garçon qu'il a été, et ça lui fait peur, à Madeleine - normal : trop de responsabilités, de chagrin, et son père ne veut pas entendre ses appels à l'aide.
« Le lendemain matin, Grégoire est redevenu grand-père, et nous passons la journée dehors. [...] C'est bien, ça me repose, ça me rassure, quand il s'occupe de moi et pas moi de lui, quand il sait mieux que moi et pas moi pour lui. »
Les jolis moments complices et intenses entre le grand-père et sa petite-fille se font de plus en plus rares, ceux de cet été sur les traces de la jeunesse du vieil homme sonnent le glas.

Beau roman sensible à faire découvrir aux pré-adolescents pour les sensibiliser à la maladie d'Alzheimer. On s'attendrit des liens entre Madeleine et son aïeul, on écoute ce grand-père évoquer ses souvenirs sur les années 40, la guerre et le débarquement.
Je conseille cette lecture aux collégiens mais j'ai peut-être lu trop d'ouvrages bouleversants pour adultes - en BD principalement et le formidable roman 'L'oubli' de Emma Healey - sur ce thème récemment pour être touchée par cette histoire qui s'adresse aux enfants.
"Faut pas pousser Mémé" de Jo Hoestlandt, par exemple, m'avait plus émue - destiné aux 8-10 ans, pourtant.
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Madeleine est une adolescente bien dans ses baskets – enfin c'est l'image qu'elle renvoie –  : vive, débrouillarde, marrante et réfléchie, malgré des parents – divorcés – régulièrement absents de son champ de vision ; sa mère travaille beaucoup et son père collectionne les maîtresses – histoire pour l'un et l'autre de combler un vide, d'oublier leur échec familial... – . Car la jeune fille n'est pas seule. Elle passe son temps chez son grand-père, Gramps comme elle l'appelle affectueusement. Depuis toujours, il veille sur elle. Et cet été ne déroge pas à la règle.
Seulement, Gramps est bizarre depuis quelques temps. Il semble absent lui aussi. Absent et pourtant bel et bien là, physiquement. Il oublie les rendez-vous, ne sait plus où il range les choses, parle sans cesse de son enfance, de sa soeur Madeleine (le prénom aidant, il confond sa petite-fille avec sa soeur).
Madeleine sait que la mémoire de son grand-père est grignotée de toute part par Alzheimer. Ce qui l'agaçait dans un premier temps, commence sérieusement à l'angoisser. Ses parents, eux, n'ont pas vraiment l'air de s'inquiéter – disons que ça les arrange bien de se voiler la face –.
Alors, la jeune fille décide de prendre ses responsabilités et agir. Les voilà partis pour un voyage en train, direction la Normandie, sur les pas perdus de l'enfance de Gramps.
Le grand-père est heureux de pouvoir montrer les lieux qu'il a foulé enfant, dans les années quarante... revoir sa maison, se souvenir de sa soeur bien-aimée, aller sur les plages du débarquement... Raconter sa vie d'alors, transmettre ses souvenirs. C'est si important pour lui qu'ils continuent à vivre, ses souvenirs. Que Madeleine en conserve la trace, l'empreinte.
Un roman sensible et lumineux malgré la gravité. Et l'immense amour partagé entre un grand-père et sa petite-fille.
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Madeleine a hérité du prénom de la soeur de son grand-père qui est aussi celui de la plage renommée Utah Beach.

Elle retourne avec lui sur les traces de son passé marqué par la guerre. Alors que la mémoire du présent s'efface progressivement, celle de l'enfance reste vive.

Nous découvrons avec la jeune fille les méandres des conséquences de la perte de repères. Comment continuer à vivre alors que l'on redevient enfant et que le corps nous abandonne ?

Madeleine doit tantôt accepter de jouer le rôle de la grande soeur disparue, tantôt celui de l'adolescente en manque elle-même de père.

Un récit sensible sur la maladie d'Alzheimer vécue par les proches. le lecteur suit les hésitations de Madeleine qui doit gérer les absences de son grand-père, ses moments d'oubli qui évoquent non seulement la peur de la solitude mais aussi celle de la mort.

L'appui sans faille de la jeune fille permet la transmission de s'effectuer mais c'est au prix d'un déchirement.

L'arrière-plan de l'histoire avec le débarquement des alliés en 1944 dynamise le récit et remet les personnages dans l'action et la tourment. Un joli livre.
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Madeleine, la narratrice, passe l'été avec son grand-père. Un grand père dont la mémoire défaille de plus en plus souvent. Un grand-père qu'elle adore, aimant, « mais de plus en plus en plus absent ». Un grand-père qui est là pour la garder pendant que ses parents divorcés ont mieux à faire. Mais peu à peu les rôles s'inversent et c'est elle qui en vient à s'occuper de lui.

Ensemble ils vont quitter Paris en train pour la Normandie. Sur les terres natales de « Gramps », sur ces plages où, petit garçon, il a vécu en direct le débarquement. le grand-père raconte, il se croit parfois revenu en enfance, confond Madeleine avec sa propre soeur. Il se fatigue, mélange passé et présent, remonte soudainement la pente et replonge aussitôt. Et Madeleine gère comme elle peut, joue le jeu pour lui faire plaisir, le rappelle parfois à la dure réalité de cette mémoire qui fiche le camp…

Une chronique douce et tendre abordant un sujet difficile. Rachel Hausfater montre bien la perte de lucidité, l'alternance entre les périodes de lumière et celles où les choses s'effacent. Les sentiments de Madeleine suivent les traces de ces montagnes russes dont elle finit par s'accoutumer avec une belle maturité. Au-delà de la maladie reste l'amour inconditionnel d'une petite fille pour un grand-père qui s'éloigne d'elle bien malgré lui. C'est sensible et touchant, à aucun moment larmoyant et l'écriture a un petit quelque chose d'indéfinissable et plein de charme. Un très joli petit roman.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'été des pas perdus est un roman touchant qui aborde le difficile thème de la maladie d'Alzheimer à travers la relation d'une adolescente et son grand-père. Madeleine, le temps d'un mois d'été, va vivre de précieux instants avec son aïeul, tentant de faire face aux absences, oublis et confusions de ce dernier. le lien entre l'adolescente et le grand-père est vraiment émouvant et mis en valeur par l'écriture poétique de Rachel Hausfater. L'histoire, elle, est un peu plus banale avec ce voyage jusqu'en Normandie, sur les traces du passé du grand-père, lorsque celui-ci était enfant à l'époque du débarquement.

Lien : http://www.lirado.fr/ete-pas..
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Ce court roman de 112 pages est un petit bijou de tendresse et d'émotion.
Comment réagir quand on est ado, que son grand-père est le centre de l'univers - les parents étant quasi inexistants - et que l'on se rend compte qu'il commence lentement à perdre la mémoire ? Madeleine va être confrontée à cette dure réalité qu'est la maladie d'Alzeihmer (même si celle-ci n'est jamais citée). Parti en vacances en Normandie, sur les traces de son enfance, Gramps semble détendu et heureux de ce retour aux sources. Il raconte ses souvenirs à Madeleine et notamment la soirée du Débarquement.
Périodes de lucidité et d'absence s'enchainent sans crier gare, de plus en plus fréquemment, et la jeune fille a bien du mal à trouver les bons mots, l'attitude rassurante alors qu'elle-même est complètement perdue. N'est-ce pas un poids trop lourd à porter pour une ado ?
J'ai aimé les moments de complicité vécus par Madeleine et son grand-père quand tout va bien, leur tendresse, la transmission des souvenirs... et la maturité exceptionnelle de cette ado qui trouve les mots qui rassurent lors des crises. La description des situations est d'une grande sensibilité ; sans forcer le trait l'auteure parvient à dépeindre avec justesse la complexité de cette maladie et les difficultés qu'elle entraine pour les proches. On peut cependant se demander si la situation est bien crédible vu le jeune âge de Madeleine.
Cela reste cependant un bon roman, d'une vraie sensibilité, idéal pour permettre aux jeunes d'une dizaine d'années d'appréhender cette maladie et ses ravages.



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Madeleine comprend vite que Gramps a un souci qui n'est pas dû à son grand âge, mais quelque chose de bien plus grave. Des pertes de mémoire, des absences comme s'il était ailleurs.
Seule avec lui la plupart du temps, elle l'emmène chez le médecin gérontologue dont il a déjà oublié le rendez-vous. Dans la salle de ce spécialiste (qui n'est pas celui des champignons !), elle observe et s'interroge : "il n'y a que des vieux, certains bien, d'autres miteux, piteux, malheureux. Qu'est-ce qu'il fait, mon grand-père pimpant, brillant, au milieu de ces croûlants ?"
Gramps prend la mouche, furieux et malheureux de croire que le médecin le prend pour un vieux fou, refusant de regarder en face la maladie qui lui grignote la mémoire : Alzheimer. du moins on le devine, même si son nom n'est jamais cité.
Alors, parce qu'"il raconte, toujours il raconte, les mêmes histoires de lui quand il était petit, comme si c'était hier", (...) son village, les vaches, la mer, le bocage et la mer. Et sa mère, son père, sa chère grande soeur, ses deux petits frères (...). Les Allemands, méchants. le mystère, la peur, les alertes (...), les bateaux, (...) les avions fous, les bombes, les grands soldats. La joie.", et qu'il rêve de retourner là-bas, en Normandie, de l'y emmener pour lui faire découvrir les lieux de son enfance, Madeleine décide de réaliser ce rêve et de l'accompagner. Nous voilà partis avec les deux personnages pour un road-trip normand jusqu'à Utah Beach.

La maladie se manifeste par intermittence, tout au long du récit où le passé et le présent finissent par se confondre. Mais peu importe "parce qu'on reste toute sa vie le petit qu'on a été.
Et qu'on a une maison où on a envie de rentrer : celle où on a grandi. Même si elle a disparu. Même si on n'en a pas eu."

L'occasion aussi pour la petite Madeleine d'une belle leçon d'Histoire à travers celle de son grand-père, qui lui fait vivre le Débarquement comme si elle y était. La révélation aussi d'un mystère familial : la raison la plus probable de la disparition de l'autre Madeleine, la soeur de son grand-père...

Un roman sensible et magnifiquement écrit. Rachel Hausfater possède une vraie plume littéraire, très poétique, parsemée de rimes, mais pourtant simple, accrocheuse et accessible aux jeunes lecteurs.
Un récit où le personnage du grand-père n'est pas diminué par sa maladie, mais au contraire magnifié par son voyage pour retrouver le petit garçon qu'il a toujours été.

Au-delà du sujet de la maladie d'Alzheimer, ce fut pour moi une belle lecture pour 8 mai !
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Gramps et Grégoire alternaient, selon les moments, les temps forts d'émotion et des conversations.
Madeleine n'était pas la Madeleine de son passé, juste celle qui hérita de son prénom et celle qui lui tenait à présent la main.
Madeleine ne savait si elle tenait la main de son grand-père ou celle du petit garçon qu'il fut, les attitudes, l'intonation, la sensibilité vive trahissaient la présence du petit normand qui appelait sans cesse sa sœur aînée dans les instants de confusion.
Madeleine avait fini par répondre à l'appel, devenant l'adulte responsable à sa grande gêne mais rassurant le Gramps quand les souvenirs le lui volaient de trop un instant.
Madeleine se sentait pleine de ressentiment envers son père qui la laissa là, dans cette maison, à veiller au lieu d'être gardé tranquillement, à revivre à deux des nostalgies redondantes, ancrées par une sorte d'élastique qui ne cessait d'aller et venir, mot pour mot parfois.
Et puis, un jour, Gramps donna l'impression de prendre l'avantage sur le petit garçon, invoquant de lui-même la Normandie de son enfance, la raison semblait contre toute attente tenir bon.
Qu'est-ce qu'il racontait formidablement bien, Gramps !
Pendue à ses lèvres, Madeleine se penchait pour la première fois avec grand intérêt sur la vie du petit Grégoire. La Normandie, le Débarquement des alliés vécu par ce petit garçon, sa vie de famille à la ferme... Tous les détails y étaient, le grand-père était aussi présent que possible, passionné.
Mais qu'était devenue la précieuse Madeleine qui n'avait disparu que dans la vraie vie de Gramps ?
« Madeleine, je voudrais de montrer ma maison, celle où j'ai grandi... ».
C'était bien Gramps qui avait eu cette idée, dans un temps franc de lucidité.
Dans l'espoir infini de retenir le grand-père, l'empêcher de partir loin, Madeleine prend la main de Gramps pour découvrir la Normandie avec lui.

: Rachel Hausfater l'auteure joue sur les jolis mots, « l’Été des pas perdus » évoque les pas perdus de la salle de gare, point de départ vers l'aventure avec une grande inconnue(c'est Gramps qui en donne la définition!), les pas perdus (ou non!) sont aussi ceux qui remontent vers la mémoire de Gramps, un fil de souvenir d'enfance que le duo saisissent comme une corde de rappel d'un côté, Madeleine ne sachant vraiment si elle ne va pas vers une grande galère et désillusion dans la maladie du grand-père, un fil d'Ariane qui, espère t-elle, pourrait le sortir du dédale complexe de sa mémoire.
Ce voyage improvisé est l'occasion pour que le grand-père et la petite fille partage un moment privilégié avant l'inéluctable, le temps essentiel de transmettre des souvenirs précieux pour Gramps, que Madeleine gardera et transmettra elle-même à sa jeune génération. Les échanges entre les deux personnages sont touchants, l'auteure apporte une vraie crédibilité dans le personnage de Madeleine, adolescente partagée entre l'amour de son aïeul et l'envie de vivre sa vie d'ado tout court, sans « prise de tête » comme ils disent.
Hormis le thème de la maladie d’Alzheimer, le récit est aussi l'excuse pour faire un tour dans le passé et rappeler à la mémoire les sites commémoratifs du célèbre Débarquement de Juin 45.
Deux thèmes sérieux qui ne sont pas forcement le centre de l'histoire mais non pas moins importants. Ces deux éléments forts vont en tout cas animer les conversations, renforcer la complicité des deux « fugueurs », et c'est là que l'auteure va nous toucher dans notre lecture en plein cœur.
Le roman pourrait susciter des discussions familiales, peut-être, faire sortir les albums photos, libérer la parole des anciens. En avant la mémoire !
Dans la veine des complicités intergénérationnelles, à ne pas manquer « Manon et Mamina » de Yaël Hassan et «  Mon grand-père est un rebelle » de Chantal Cahour.
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Je remercie la maison d'éditions Flammarion pour cet envoi et la découverte qui va avec.

C'est une auteur que j'avais envie de découvrir depuis un bon moment et j'ai eu la chance de pouvoir découvrir sa plume dans ce récit.Madeleine est une adolescente qui aime passer du temps avec son grand-père qui vit dorénavant seul dans un appartement de la capitale. Il oublie de temps en temps de petites choses, comme un rendez-vous médical, mais qui n'oublie pas ? Cela peut arriver à tout le monde. Gramps, ou Grégoire adore sa petite fille Madeleine, du même prénom que sa grande soeur qu'il n'a pas revu depuis l'après guerre. Ils étaient petits et un jour, pouf, elle a disparu. est-ce que le fait que la petite fille porte le même prénom que la soeur pourrait perturber l'esprit du grand-père ? Ou alors il y a autre chose qui semble plus convenir à l'état général du papy. Madeleine s'en fiche, elle aime son grand-père, il l'autorise à faire beaucoup de choses et puis elle l'aide beaucoup.

Madeleine ne comprend pas que son père ne vienne pas plus souvent que cela voir son propre père, ni même l'appeler. Il faut bien avouer que les parents de Madeleine ne sont plus ce qu'ils sont. L'auteur nous les dépeint comme heureux de faire ce qu'ils font, mettant de côté tout ce qui n'est pas leur propre personne. L'égoïsme de l'adulte qui passe avant les autres. Madeleine est petite, mais elle a une bonne vue et comprend très bien ce qui se passe : son grand-père n'intéresse plus son père et ça, elle lui en veut. Gramps est une véritable mine d'informations, il a toujours quelque chose à dire, à raconter, à faire et puis s'il radote, j'en connais des plus jeunes qui sont bien plus pire, alors un peu plus ou un peu moins, qu'importe tant que le bonheur de partager est là ? Les souvenirs, c'est ce qui restent dans le coeur et l'esprit de ce vieil homme qui en a vu des choses. La deuxième guerre mondiale alors qu'il était enfant, la perte de sa soeur sans savoir ce qui lui est arrivée, l'évolution dans tous les domaines.

Grégoire est vieux, mais pas fou et encore moins sénile. Cette maladie porte un nom, mais ici nous restons dans le fait qu'il oublie des choses. Madeleine fait son possible pour l'aider et part à l'aventure avec lui, pour retrouver son passé, celui d'un petit enfant qui a besoin de revenir sur ses pas. C'est fameux pas perdus, cette salle qui le fait sourire. Un pas après l'autre, il dévoile un peu plus sa propre histoire à sa petite-fille, lui montrant des lieux où il a vécu, revoir des gens ou plutôt les descendants. Qu'importe, les jambes sont là, l'envie de revoir son ancienne ferme aussi. C'est un voyage qui va ouvrir les yeux aussi bien au grand-père qu'à la petite-fille. Lui qui n'a plus 20 ans, même s'il résiste et elle qui ne les a pas encore et qui tente d'être adulte avant l'âge, pour protéger celui qu'elle aime. L'ado devient celle qui va guider les pas de celui qui a besoin d'un peu plus que d'une aide et en échange, elle va se nourrir de ces images, celle qu'il lui donne, celles qu'il lui montrent.

Le débarquement est mis en avant dans ce récit, avec les mots de Gramps pour sa Madeleine. Il revoit comme si c'était hier ce qui s'est passé, ce qui a été sa vie durant de longs mois. Les allemands, les américains, les alliés et l'ennemi qui se sont battus. La façon dont c'est présenté nous fait revivre ses moments à la fois douloureux et heureux. Il a beau ne pas se souvenir de ces fichus rendez-vous, Grégoire ne peut pas oublier cette fameuse nuit ! Cette aventure va devenir la sienne, qu'il transpose à sa descendance par le biais de Madeleine. C'est typiquement le type de livre qui va aider le lecteur à se poser des questions sur sa place auprès de sa famille, sur ce qu'il peut faire et surtout pour se souvenir qu'il doit demander de l'aide à un moment donné. Madeleine va aller jusqu'au bout de ce qu'elle peut, mais parfois un coup de fil est tout de même la solution dont elle ne voulait pas.

Et puis les souvenirs sont la mémoire de cet homme qui a connu l'une des plus grandes guerres, les donnant à sa petite-fille, pour qu'elle n'oublie pas, contrairement à lui. Transmettre est important par les mots même ceux qui ne sont pas écrit. Il suffira d'une image, d'une odeur, de la sensation de la pluie sur sa chevelure pour que Madeleine se souvienne de ses moments partagés. Des moments qui vont se faire rares, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que des souvenirs. Les sujets sont lourds de sens, entre la guerre, la mort, la maladie, mais il y a aussi l'espoir, l'envie de savoir, la connaissance, ne pas oublier que hier fera demain. C'est un chemin que nos deux personnages font ensemble et nous emmène en Normandie. La fin n'est que suggérée, mais en tant qu'adulte nous comprenons très bien la suite des événements et je pense qu'un adolescent le comprendra aisément. le petit plus, l'humour présent grâce à Madeleine qui même si elle comprend ce qui se passe préfère de loin utiliser l'humour pour voir les choses avec un peu plus de lumière.

En conclusion, une histoire qui se lit vite (vu le nombre de pages) et ce qui est intéressant pour les lecteurs plus jeunes, c'est que les chapitres sont très courts, deux ou trois pages. Un récit intense sur de nombreux thèmes importants aux ages prévu par la maison d'édition : la famille, le lien avec les grands-parents, les souvenirs, la maladie. Des moments de vie qui sont transcris par le biais d'un voyage afin qu'ils ne soient pas oubliés.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/l-ete-des-pas-perdu-rachel-hausfater-a210222580
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Le récit émouvant d'une fillette confrontée à la maladie d'Alzheimer.
Madeleine aura grandi très vite le temps d'un été. Entre une mère indifférente et un père (physiquement) absent, "si loin de mes problèmes qui devraient être les siens", la voilà responsable de son grand-père "de plus en plus absent" (mentalement). Certes elle a de la maturité, mais la "pauvre malheureuse" a le sentiment, à juste titre, que les rôles sont inversés ! D'autant plus que Gramps, dans sa confusion, la prend parfois pour sa grande soeur et dans ces moments-là, c'est d'un petit garçon dont elle se retrouve chargée !

Le roman montre bien les effets de la maladie. "On dirait qu'il s'est dédoublé", remarque Madeleine, déstabilisée par le regard flou et les propos incohérents de Gramps : "Je ne le reconnais pas quand il ne me reconnaît pas". Impression d'autant plus douloureuse que la petite fille est très proche de son grand-père. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle s'accroche à sa mission : prendre soin de lui afin de l'aider à traverser ses crises du mieux possible. Durant celles-ci, Gramps fait des "cahots et sauts dans le temps" qui le propulsent dans la ferme familiale, en Normandie. En point d'orgue, un événement qui l'a profondément marqué : le Débarquement de juin 1944.

Si dans un premier temps Madeleine s'évertue (en vain) à le ramener à la raison, elle comprend qu'entre "vivre dans son cher passé ou dans ce pauvre présent", le choix est vite fait ! Elle entreprend alors, à la demande de son grand-père, un ultime périple "juste pour revoir les lieux et t'offrir mes souvenirs. Je ne veux pas qu'ils disparaissent avec moi". Ces derniers moments passés ensemble seront à la fois épuisants et touchants mais quoi qu'il en soit, indélébiles.
Si le style de l'auteur, riche en jeux de mots et de sonorités, a parfois gêné ma lecture, ce petit roman permet d'aborder un sujet délicat avec beaucoup de tendresse.
Lien : https://www.takalirsa.fr/l-%..
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