Une nouvelle tendance éditoriale se dessine ces derniers temps : le feel good tueur en série.
Oui, j'ai envie de démembrer, de dépecer, de m'acheter une perceuse. Oui je kiffe le désossage à froid. J'ai bien été un sale type quand j'éviscérais des écureuils par paquet de 12 mais je suis un chouette gars maintenant : je tue des méchants.
Admettons le les filles, les serial killers sont souvent (pas toujours) parés d'un esprit criminel de première bourre, une bête de course sous calotte crânienne, et finalement, ok, ils assassinent en masse, mais le plus souvent des bien pires qu'eux, ou des pas toujours toujours innocents.
Déjà, Hannibal Lecter, peu aimable pourtant, nous fascinait, nous séduisait presque. le mouvement s'est amplifié pour aboutir à l'exemple chimiquement pur : Dexter. Dexter qui fut à l'origine un personnage de romans (pas terribles) et qui se sublima dans une touffue série (du moins sur ses quatre premières saisons).
MANGE TES MORTS est pile dans ce mouvement. Son personnage Tim Blake, mélange de Hannibal Lecter (sans la délectation, avec les remords) et de Sherlock pour la puissance de déduction, arriverait presque à nous émouvoir. Alors, bien sûr, le roman déroule le clichetonneux usagé : le trauma fondateur qui fait que ; l'énumération de ton dernier repas, emploi du temps, historique internet, rien qu'en regardant ta nuque. Etc, etc...
Sans oublier le deal : tu es un tueur en série qui s'en prend à d'autres tueurs, ça glisse plus aisément.
Le livre est assez réussi dans le genre.
Jack Heath, qui écrivait jusqu'à présent des livres pour enfants, a laissé tomber Lulu la tortue et Popo le hippo pour trousser un thriller efficace mais un poil prévisible. le twist final est un brin capillotracté au 38 tonnes mais on accompagne volontiers Tim le zarbi dans son enquête.
Mais bon...
On a envie de dire : les gars, un psychopathe n'est pas convivial.
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