Hitler parle à ses généraux

Mise en garde nécessaire: en lisant ce document il ne faut ne jamais oublier ce qu'a produit le nazisme, des horreurs, car ce livre ne le montre pas. C'est avant tout un livre de stratégies militaires où des généraux allemands parlent devant des cartes et surtout devant leur chef Adolf Hitler.
Contre l'avis de ses généraux, Hitler avait demandé à une équipe de sténographes de prendre notes de toutes ses conversations au quartier général. Il reste 1000 feuillets qui ont été retirés des cendres par un officier américain. On suppose qu'il y en avait 750 000!

Comme il m'a été étrange de lire le rapport des conversations au QG d'Hitler. Un malaise dû sûrement avec la proximité du mal absolu. L'impression d'être malgré moi en compagnie de gens qui ont semé la terreur partout. Pourtant, rester suspendu, en attente, des décisions d'un type à l'opposé de moi m'a paru... instructif.
Je voulais comprendre la personnalité de cet homme qui a fait tant de mal à l'humanité. Hélas, peu d'éléments m'ont permis d'en juger ici car le contenu de ce livre parle essentiellement de logistique militaire.

Mais c'est tout de même une mine d'or pour les historiens qui s'intéressent aux stratégies militaires.

J'ai cependant pointé ceci:
Il avait la haine des Juifs (il ne le dit qu'une seule fois dans ce document) . Il détestait les Anglais. Il pensait aussi que les Américains étaient des paysans qui ne feraient pas de très bons soldats si loin de leurs terres...

J'ai noté peu de colères dans son QG mises à part, des diatribes contre les Anglais ou contre ses généraux "traitres" qui ont abandonné Stalingrad sans oublier ceux qui ont perpétré l'attentat du 20 juillet 1944, hélas raté, contre lui.
Les conversations sont courtoises, mais le langage d'Hitler apparaît familier. Si son fanatisme ne perce pas toujours, il apparaît un certain aveuglement alors que son armée va de défaites en défaites et de retraites en retraites dès 1943.

En dépit des réunions d'urgence, alors que tout est perdu pour son camp, il se retranche sur d'hypothétiques troupes ou sur l'évolution de son matériel supposé meilleur que celui des Russes.

Il n'en demeure pas moins un document brut qui aurait été indigeste sans les commentaires en bas de page d'Helmut Heiber.

Peut-être pas à lire par tous car la banalité de ses conversations avec ses généraux (mises à part celles que j'ai citées plus haut) pourrait le rendre sympathique alors qu'il est l'un des plus grands génocidaires de l'humanité.