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Citations sur Essais et Conférences (40)

En quoi ces huit vers rendent-ils plus clair le
rapport de la pensée et de l'être? Ils semblent plutôt l'obscurcir, vu qu'eux-mêmes conduisent dans
une région obscure et nous y laissent perplexes.
Aussi chercherons-nous d'abord à nous instruire
touchant le rapport de la pensée et de l'être, en
suivant dans leurs lignes essentîeJles les interprétations données jusqu'à présent. se meuvent
toutes dans l'une ou l'autre des trois perspectives
que nous allons mentionner brièvement, sans
ser en détail comment chacune d'elles peut s'appuyer sur le texte de Parménide. En premier lieu,
on découvre la pensée d'un point de vue d'où elle
apparaît, elle aussi, comme une chose qui est là,
à côté de beaucoup d'autres, de sorte qu'en ce
sens elle « est ». Cette chose qui est ainsi doit donc,
comme ses semblables, être ajoutée au compte des
autres choses qui sont et passée avec elles au
compte général d'une sorte de tout qui les embrasse.
Pareille unité de l'étant s'appelle l'être. La pensée, en tant que chose qui est, est connaturelle à
toute autre chose qui est: elle apparaît ainsi comme
étant identique à l'être.
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«Penser et la pensée qu' «Est» est sont une
même chose; car sans l'étant, où elle réside comme chose énoncée, tu ne saurais trouver la pensée.
Certes il n'y a rien, ou il n'y aura rien, hors de
l'étant, puisque la Moîra lui a imposé d'être un
tout, et immobile. Ne sera donc qu'un nom tout
ce que les mortels ont ainsi fixé, convaincus que
c'était vrai : «devenir» aussi bien que « périr »,
« être» aussi bien que « ne pas être », « changer
de lieu» aussi bien que « passer d'une couleur
brillante à une autre» (trad. W. Kranz).
En quoi ces huit vers rendent-ils plus clair le
rapport de la pensée et de l'être? Ils semblent plutôt l'obscurcir, vu qu'eux-mêmes conduisent dans
une région obscure et nous y laissent perplexes.
Aussi chercherons-nous d'abord à nous instruire
touchant le rapport de la pensée et de l'être, en
suivant dans leurs lignes essentîeJles les interprétations données jusqu'à présent. se meuvent
toutes dans l'une ou l'autre des trois perspectives
que nous allons mentionner brièvement, sans
ser en détail comment chacune d'elles peut s'appuyer sur le texte de Parménide. En premier lieu,
on découvre la pensée d'un point de vue d'où elle
apparaît, elle aussi, comme une chose qui est là,
à côté de beaucoup d'autres, de sorte qu'en ce
sens elle « est ». Cette chose qui est ainsi doit donc,
comme ses semblables, être ajoutée au compte des
autres choses qui sont et passée avec elles au
compte général d'une sorte de tout qui les embrasse.
Pareille unité de l'étant s'appelle l'être. La pensée, en tant que chose qui est, est connaturelle à
toute autre chose qui est: elle apparaît ainsi comme
étant identique à l'être.
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MOIRA

(PARMÉNIDE, VIII, 34-41)

Le rapport de la pensée et de l'être met en mouvement toute la réflexion de l'Occident. Il demeure
la pierre de touche inaltérable, qui montre dans
quelle mesure et de quelle manière sont accordés
faveur et pouvoir d'arriver à proximité de ce qui,
s'adressant à l'homme historique, se dit à lui comme
étant ce qu'il faut penser. C'est à ce rapport que
Parménide donne un nom dans sa sentence (fragment III) :

"Car la même chose sont pensée et être. "
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6

Le fonds subsiste (besteht). Il subsiste pour autant qu’il est disposé en vue d’une
imposition. Tourné vers celle-ci, il peut alors être utilisé. L’utilisation dispose
chaque chose par avance de telle sorte que ce qui est ainsi requis succède à ce qui s’ensuit. C’est ainsi que tout est disposé : à la suite de… La suite est ce faisant commandée par avance comme ce qui en résulte. Ce qui, en résultant, réussit est cette
manière de faire suite qui demeure elle-même coupée des suites ultérieures du
résultat. Le fonds subsiste ainsi à travers une disposition (Stellen) spécifique. Nous
la nommons im-position (Be-Stellen).
Que signifie « poser, disposer, mettre à disposition » (stellen) ? Nous connaissons
ce mot à travers des tournures telles représenter quelque chose au sens de proposer, poser au devant (vor-stellen), pro-duire quelque chose au sens de le poser à
partir d’autre chose (her-stellen). Pour autant, nous ne devons pas croire que notre
pensée est d’emblée à la hauteur de la portée la plus simple, à peine mesurée, de
ces tournures.
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5
Du fait
même qu’il y succombe, l’homme y est confronté. Ce qui est sans distance [26]
n’est donc jamais sans prendre position. Il n’est que pour autant que tout ce qui
est présent fait fonds. Là où le fonds (Bestand) gagne en puissance, c’est alors aussi
l’objet, en tant qu’il caractérise ce qui est présent, qui est amené à s’effondrer.
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4

Tout ce qui est présent, comme ce qui s’absente, se caractérise par cette emprise.
La distance dépend de l’emprise. L’emprise repose dans la proximité. C’est céder
à la facilité que de croire que la distance consiste, de notre point de vue, en un faceà-face [25]. La distance ne semble alors atteinte que dans le vis-à-vis, assurée en
l’objectivé qui fait face (Gegenständige). Mais l’objectivé n’est que le dernier terme,
l’ultime reste de ce qui se tient à distance (Abständige). À peine ce qui est présent
devient-il l’objectivé de la représentation que l’absence de distance commence,
quoique de manière encore imperceptible, à imposer sa domination. En cet objectal (Gegenständlichen), nous avons posé devant nous ce qui nous concerne. C’est
ainsi que cela nous demeure éloigné, comme nous en demeurons loin. Si c’est
d’abord, en apparence, par elle que ce qui est présent peut nous faire encontre,
cette représentation objectale est pourtant déjà, en son déploiement même, une
attaque portée à l’encontre de ce qui nous concerne. Dans l’apparence de pur
présent qu’offre l’objectivé, ce qui est objectif (Objektive), se dissimule l’avidité
(Hab-gier) qui pousse la représentation calculante à tout s’accaparer. À ce qui est
ainsi objectivé ressortissent également les conditions au sein desquelles nous avons
rapport à nous-mêmes, nous lançons nos recherches et nous nous analysons. C’est
avec la psychologie et la domination de l’explication psychologique que s’amorce
le nivellement de ce qui est propre à l’âme et à l’esprit dans ce qui, accessible à
chacun à tout moment, marque au fond déjà l’absence de toute distanciation. En
ce qu’il domine, ce qui est objectivé ne préserve pas la distance. C’est bien plutôt
son absence qui sourd déjà en cette domination et se prépare à affluer. Si la distance dépend bien de l’emprise, là où son absence domine, rien ne nous concerne
alors plus en propre. Tout est ramené au trait fondamental de l’équi-valence
(Gleich-Gültigkeit), que toutes sortes de choses se présentent encore çà et là à nous,
tel un éclat perdu. L’emprise de l’équi-valent est ce qui nous emporte dans ce qui
nous est égal, lequel n’est ni loin ni proche, pas plus qu’il ne nous échoie en ce qu’il
s’éloigne ou se rapproche. L’absence de distanciation a ainsi prise sur l’homme de
façon si décisive que cette absence le concerne partout, en son uniformité, de
manière identique. L’uniformité de cette emprise à travers l’absence de distance
consiste en ce que l’homme ainsi épris ne cesse, chaque fois, de succomber de nouveau à la même vacuité. Ce qui déploie ainsi sa présence hors de toute distance
n’en continue pas moins d’avoir prise sur nous et de nous faire face. L’absence de
distance a en effet une position (Stand) qui lui est propre. Sa permanence (Ständigkeit) opère dans l’emprise inquiétante de ce qui est partout équi-valent.
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3

C’est précisément en cette mise à distance (Abstehen) que ce qui est ainsi, de soi, distant nous concerne, qu’il soit la dernière chose à
laquelle nous pensions ou qu’il nous touche de près. Et même ce qui, comme il
nous arrive de le dire, ne nous regarde pas, nous concerne à sa manière et en une
large mesure. Car ce qui est indifférent a en cela prise sur nous que nous passons
constamment devant sans nous arrêter et le laissons en plan.
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2

Par ce que l’on nomme distance (Abstand), nous entendons le parcours entre
deux points. Que nous sortions de la maison pour rejoindre l’arbre et l’ombre qu’il
dessine, la distance séparant la maison de l’arbre ne dépend pourtant à vrai dire
pas de la mesure chiffrée du parcours qui les sépare. La distance réside bien plutôt
dans le fait et la manière dont la maison, l’arbre et son ombre, ensemble et l’un par
rapport à l’autre, nous concernent, pour autant qu’ils ont prise sur nous (angehen).
Une telle emprise (Angang) s’accorde à la distance (la distanciation) séparant ce
qui est présent (Anwesende) dans le déploiement même de sa présence (Anwesen).
Une telle emprise s’accorde à la distance nous séparant de tout ce qui est présent
comme de ce qui s’absente.
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Le dispositif 1

À l’initiale du chemin qui est le nôtre, il nous est apparu qu’aucune maîtrise des
éloignements n’apporte, nulle part, de proximité. Avec la proximité, c’est aussi le
lointain qui échappe. Tout est nivelé dans l’absence de distance. Comme nous le
voyons à présent plus clairement, la proximité se déploie dans la mesure où la chose
met en cause (das Ding dingt). La chose met en cause le monde. Mettre en cause
est approximer (nähern) ce qui tient le monde comme monde dans la proximité.
C’est en cette approche que trouve à se déployer la proximité.
Proximité n’est pas brièveté, de même que le lointain n’est pas la longueur de
l’éloignement. Le lointain n’est en rien l’abolition de la proximité. Ce n’est que
dans l’approche du proche que le lointain éloigne et qu’il est comme tel sauvegardé. Aussi là où ni la chose ne met en cause, ni la proximité, ce faisant,
n’approxime, le lointain se tient-il également loin. Dans le même temps, proximité
et lointain font défaut. L’absence de distance règne.
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La liberté régit ce qui est libre au sens de ce qui
est éclairé, c'est-à-dire dévoilé. L'acte du dévoilement, c'est-à-dire de la vérité, est ce à quoi la
liberté est unie par la parenté la plus proche et la
plus intime. Tout dévoilement appartient à une
mise à l'abri et à une occultation. Mais ce qui
libère, le secret, est caché et touj ours en train de
se cacher. Tout dévoilement vient de ce qui est
libre, va à ce qui est libre et conduit vers ce qui
est libre. La liberté de ce qui est libre ne consiste,
ni dans la licence de l'arbitraire, ni dans la soumission à de simples lois. La liberté est ce qui
cache en éclairant et dans la clarté duquel flotte ce
voile qui cache l'être profond ( das Wesende) de
toute vérité et fait apparaître le voile comme ce
qui cache. La liberté est le domaine du destin qui
chaque fois met en chemin un dévoilement.
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