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Citations sur Hildegarde (30)

Nous sommes entrés dans la ville comme l'entêtant vent de nuit, comme un fleuve qui déborde.
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Le jaune de juillet, dans la lucarne, est frémissant et fiévreux.
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Ce que je sais, quant à moi, ce que je peux voir avec mes yeux mortels et concevoir dans mon esprit faillible, c’est que le jour arrive à son terme. Le soleil entame sa descente et ses rayons s’émoussent. Les ombres, en noircissant, se multiplient. Des poussières étincelantes dansent au-dessus de ma page et dessinent dans l’espace les rais obliques tirés de la fenêtre. Le soir vient, puis le crépuscule, puis la nuit. Sans rupture, inexorablement, les forces vitales se retirent.
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La conteuse écarte ses mains, paumes ouvertes, comme pour y soupeser quelque trésor fragile, et poursuit : Paris. La plus sombre, la plus crasseuse et la plus folle ville du monde. Paris est tassée sur son île, embrassée par le fleuve, et tout y est accolé, le marché, le port, le quartier juif et les maisons marchandes, les cabarets, l’église, le collège de Notre-Dame. Les maisons se grimpent les unes sur les autres, riches et pauvres confondues, les pèlerins logent avec les mécréants comme l’agneau et le lion. Certaines rues sont si étroites que deux personnes n’y passent pas de front, et le caractère des Parisiens si mauvais que chaque rencontre est la promesse d’un affrontement. C’est à Paris qu’enseignent les plus grands esprits, hommes d’Église, de science ou des deux. Et le plus notable de ces savants est certainement ce Pierre Abélard, qui applique la logique d’Aristote aux questions spirituelles, dans une science nouvelle qu’il nomme théologie.
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Dans le noir et le silence de la nuit, les chemins que nous parcourons se dessinent pour nous. Que celui qui possède les oreilles attentives de l’intelligence intérieure, que celui-là, dans l’ardent amour du miroir que je suis, aspire à mes paroles et les écrive dans le secret de son âme.
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Elle ne ressemblait à aucun de ces gens de science ou d’Église que j’ai consultés au cours de ma vie afin de connaître l’avenir. Hildegarde n’était ni belle ni charismatique. Sa voix ne portait pas. Elle parlait en patois et gardait les yeux baissés à chaque instant de notre entretien. Toutes les paroles qu’elle me dit ce jour-là, pourtant, me sont restées en mémoire. Elle les prononçait avec grande autorité. Si l’on a pu croire que Hildegarde annonçait la fin des temps, c’est qu’elle donnait à tout instant l’impression de savoir comment les choses s’achèvent et d’en avoir pris son parti.
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Adam. Ève. L’Éden. L’histoire commence à peine.

L’histoire commence par ces mots qu’ils échangent. Puis par les noms qu’ils donnent à chaque chose qu’ils voient. Les paroles naissent de leurs bouches, s’épanouissent dans l’air et, aussitôt, s’effacent. L’histoire commence par ce dialogue de l’homme et de la femme. Par la musique de leur voix. Adam et Ève voient le monde et le disent en même temps. Leur langue est celle de l’Éden, où chaque mot qu’ils inventent se plaque sur une seule chose, pour devenir comme elle. Leurs échanges sont harmonieux, car tout ce qu’ils pensent s’exprime parfaitement, et tout ce qu’ils entendent est immédiatement clair.
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De Trèves à Worms, de Cologne à Mayence, l’empire se mettait en marche. Ce fut un bruissement, d’abord, un froissement, comme une pluie de printemps qui crible les branches hautes et mouille les feuilles naissantes. Et puis le bruit enfla, l’eau s’infiltra sous les frondaisons et roula sur la terre. Il y eut une véritable averse humaine. Le monde crevait comme un nuage noir et s’épanchait en tempête. Nous ne savions pas qu’il existait autant de visages, autant de corps et de poings dressés vers le ciel, ni autant de gueules sans dent, criant un même mot, le nom toujours répété de leur unique destination : Jérusalem.
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Le geste d’écrire, peu à peu, est cantonné à l’intime, tandis que la diffusion des textes passe par la typographie.
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Voilà où aboutissent les efforts de Trithème, pour qui le monde n’est qu’une affaire de signes, pour qui les caractères écrits contiennent la totalité de ce qui est. Corollaire à cette conception : mélangez les lettres et vous brouillerez le monde. Détruisez la cohérence du langage, et l’univers cessera de faire sens. Le temps n’est plus à décrire le réel, à le comprendre, à en tirer des lois ou des listes, et à tout consigner. Cela a déjà été fait, et amplement, au cours des siècles écoulés. Ce qu’il faut, désormais, c’est compiler, combiner et assembler les savoirs. Les passer au filtre de la comparaison, les faire dialoguer. Tirer une vérité plus grande de leur accumulation. Tendre au secret.
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