J'ai hésité longtemps avant de me le prendre. J'ai l'impression de lire beaucoup de choses hétéroclites avec cet auteur, allant du très médiocre à des livres intéressants. «
Le secret de Crickley Hall » est de cette première catégorie.
Les deux cents cinquante premières pages ont un encéphalogramme plat. En fait, les pulsations restent relativement lisses tout au long de ce récit. Sur trois ou cinq cents pages, à la rigueur, ça peut passer, mais sur presque sept-cents soixante-dix pages, c'est du masochiste pur que de vouloir lire ce livre.
L'histoire, c'est du très classique : On a une famille qui emménage dans une demeure
hantée. Leurs nuits mouvementées par des sifflements. Ça change un peu lorsque le père découvre un bâton et un registre (vers les trois cents pages). Cette fois-ci, on a quelques éléments paranormaux en plus, des effets très superficiels.
Heureusement, le récit est agrémenté d'une seconde chasse au fantôme, cette fois-ci, c'est la disparition de leur fils un an plus tôt. le chien froussard apporte un peu de gaieté dans ce trop long roman.
On apprend assez rapidement que la demeure est en fait un ancien orphelinat qui a servi durant la Seconde Guerre mondiale pour éviter le blitz. Ils ont péri dans un terrible raz-de-marée. D'ailleurs, on le saura qu'ils sont tous morts noyés puisque l'auteur nous le rabâche tout le temps.
C'est ainsi qu'intervient le moment émouvant, celle qui pourrait nous faire couler une larme :
ce mystérieux orphelinat est dirigé par un fanatique religieux qui passe son temps à tabasser un môme parce qu'il est juif. le mec est tellement cinglé, qu'il interprète ses migraines comme la punition de Dieu. C'est un cercle malicieux, car il se venge sur l'enfant, mais pas que. Il est persuadé qu'il faille se faire punir lui-même afin de guérir de ses péchés. Bref, c'est un cinglé. Ce titre est à des années-lumière de « Démences » qui traite un sujet similaire.
Ce pavé abscons est lourd, indigeste et très lent. J'espérai que l'auteur nous propose autre chose qu'une simple maison
hantée, quelque chose de plus dynamique, de plus original. Bref, feu
James Herbert me déçoit. J'attendais toujours cette folie dans l'écriture, celle qui différencie les écrivains talentueux de ceux qui sont banals. J'avais cru entrevoir ça dans «
Sépulcre » et éventuellement «
Fluke », mais au final, c'est presque limité. J'ai commencé à lâcher l'affaire à presque trois cents pages de l'arrivée lorsque l'auteur nous égare avec de nouveaux personnages. J'ai lu le reste en diagonale.