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Critique de Tastevin


Zone B se présente comme un roman de 389 pages sans autre mention, écrit par Marie Hermanson une auteure suédoise née à Göteborg en 1956. Son livre « la plage » a connu un succès mondial traduit en 11 langues.
le personnage central, un suédois prénommé Daniel, reçoit une lettre de son frère jumeau, Max, qu'il n'a plus revu depuis des années. Ce dernier lui demande de le rejoindre en Suisse dans un lieu appelé Himmelstal. Daniel accepte de s'y rendre. Pour accéder à ce lieu qu'il pense être un centre de repos ou de villégiature, il constate que l'entrée est gardée comme une zone militaire. Pourtant, une fois les contrôles passés, il découvre un site charmant et paisible où tous les résidents semblent satisfaits y compris son propre frère.
L'auteur a opté pour un point de vue narratif de type omniscient. Zone B est rédigé à la troisième personne du singulier (Daniel fait ceci, pense cela, ressent ceci, agit comme cela). Mis à part le voyage Suède-Suisse, l'histoire se déroule entièrement au même endroit à savoir Himmelstal que l'on peut traduire par la vallée du ciel ou du paradis. Elle met en prise divers personnages : Daniel le personnage principal, son frère Max mais seulement au début du récit, puis Corinne, puis les médecins de la clinique et les patients dont Tom.
Marie Hermanson dispose d'un style alerte, utilise un vocabulaire varié, décrit à la fois les personnages et les décors de manière vivante et accrocheuse. Elle sait bien ménager l'intérêt du lecteur par une narration pleine de mystère. de son coté Johanna Chatelard-Shapira nous livre une traduction (y compris des mots d'argot) parfaitement adaptée à nos oreilles de Français moyen.
Ce roman souffre, cependant, de quelques réserves. D'abord, dans quel genre le classer ? Ce n'est ni un policier, ni un roman de science fiction mais, à la rigueur, un frissonneur (thriller). Ensuite, il comporte autant dans les situations que dans les dialogues de nombreuses redites. L'histoire semble tourner en rond et les épisodes se suivent d'une manière qui finit par être monotone. le personnage principal, Daniel, fait preuve au début à la fois d'une passivité étonnante et d'une naïveté déconcertante. Il faut attendre la fin du livre pour découvrir un fond de réflexion sur l'âme humaine, la nature de l'homme, le sens de la souffrance, la lente dérive vers la folie. Dans le genre, il est permis de préférer « le journal d'un fou » de Gogol, « vol au dessus d'un nid de coucou » de Ken Kesey, « le système du docteur goudron et du professeur plume » d'Edgar Poe. En conclusion : un roman trop long, gonflé de scènes dignes d'un James bond l'humour en moins, dépourvu de profondeur sans offrir, pour autant, une narration pleine de saveur comme le lecteur peut en trouver chez Ibsen, Andersen, Stig Dagerman, Paasilinna pour ne citer que des auteurs nordiques.


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