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Citations sur Guerre et Térébenthine (53)

Leur mesure du temps était aussi simple qu'efficace : il comptait en fonction de ce qui s'était passé "' avant la Grande Guerre" ou " des années après la Grande Guerre". On ne parlait pas beaucoup de la seconde Guerre mondiale...
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Des lettres dorées, une petite croix en carton-pâte avec une rose en plastique qui, chaque fois que je la redresse, retombe sous la brise légère. Des taureaux mugissant dans une étable sur l'autre rive. En provenance des bordures de roseaux, un son que je n'ai pas entendu depuis des décennies : le chant d'allégresse de la fauvette. Et même un coucou, clairement audible, de l'autre côté du fleuve – là encore, on en entend rarement de nos jours. Selon une vieille superstition, l'année sera bonne quand on entend le chant du coucou au printemps.
Quel paysage inaltéré ! Calme. Paix.
Ce sont les sons doux, lointains qu'il a dû entendre, lui aussi, que tous les soldats qui attendaient, dans l'angoisse de la mort, ont dû entendre : l'idylle dans l'enfer.
Paysage silencieux, nature indifférente, douceur, oubli de la terre, oubli dans cette eau coulant paisiblement qui a dû séparer la vie de la mort. En ce matin de printemps brumeux, tous les oiseaux ressemblent à d'étranges créatures qui crient des choses que je ne comprends pas. Mystique du temps et de l'espace. Quelle terre singulière que celle où nous avons l'habitude de vivre...
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Je prie chaque jour. Comme un robot, je débite d'interminables prières car, plus qu'une foi inébranlable, le rythme de la prière m'aide à résister aux crises d'angoisse et de désespoir face à la mort.
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Ainsi, ce paradoxe fut une constante dans sa vie : ce ballottement entre le militaire qu'il avait été par la force des choses et l'artiste qu'il aurait voulu être. Guerre et térébenthine.
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Il m'emmena à l'Expo 58, l'Exposition universelle de Bruxelles, lui qui avait vu celle de 1913. Je me souviens de blanc, de bâtiments blancs, d'allées blanches, d'une architecture nouvelle, pure, impeccable, du soleil, d'un soleil blanc, d'un monde qui m'aveuglait : tout est blanc dans mon souvenir. Pour une génération qui vivait encore dans de vieilles pièces plongées dans la pénombre, l'ensemble était éblouissant. L'Atomium paraissait blanc, les arbres paraissaient blancs, le monde était blanc. Même le pain était blanc, le pain blanc de l'Expo.
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Le mépris des officiers francophones, l'humiliation publique et le traitement désavantageux dont font l'objet les soldats flamands sont d'autant plus insupportables que le sacrifice de vies humaines prend de l'ampleur. Le comportement des officiers contraste fortement avec la manière dont les Wallons ordinaires nous témoignent leur amitié, et se montrent la plupart du temps solidaires : de la chair à canon, voilà ce que nous sommes tous.
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Je regarde autour de moi : il n'y a que des espaces à l'abandon, sans nom, comme en a laissé partout dans le monde les grandes industries. Dommages collatéraux urbains. La mare où mon grand-père a dû voir son apparition bucolique est profondément enfouie sous le béton armé des silos à grains.
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Enfin, l'homme autour duquel tout tourne, le fils aîné, mon grand-père, à côté de sa silencieuse et souriante Gabrielle, chez qui se réunit traditionnellement le matin du nouvel an la famille. Ils font irruption l'un après l'autre, ils commencent par taper des pieds et essuyer leurs lourdes chaussures sur le paillasson, ils le piétinent, ils frottent et crient à ma mère qu'ils vont faire de sa maison proprette une porcherie. Ils apportent l'odeur de la neige et de l'air glacial, l'odeur de manteaux d'hiver sombres en loden, en vison ou en astrakan imprégnés de naphtaline, l'odeur de lavande et de savon de Marseille.
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Ils marchèrent en silence, côte à côte, et ne se firent un signe de tête que pour se dire au revoir, là où se séparait leur chemin et où se dressaient de guingois, sous le soleil tardif, les premières maisons de la ville, chauffées par une lumière oblique et jaune de début de soirée, comme si quelqu'un avait posé une grande lampe sur le monde pour éclairer un secret que finalement personne ne voulait découvrir.
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Ils contrôlent le travail, ont l'air satisfaits, mais essaient de ne pas trop le montrer : il ne faut pas laisser les gens simples se mettre des idées en tête en leur faisant des compliments, sinon, c'en est fini de leur dévouement.
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