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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un essai féministe magnifiquement illustré par María Hesse, mais qui me laisse un peu sur ma faim.

Le contenu en tant que tel reste assez généraliste et ne m'a pas appris grand-chose. J'aurais volontiers creusé le sujet de manière plus approfondie. On reste beaucoup en surface, mais c'est sans doute parfait pour aborder auprès d'un plus grand public le sujet du féminisme et des raisons pour lesquelles il reste encore nécessaire aujourd'hui, malgré le chemin parcouru.

La patte graphique de María Hesse est très singulière et immédiatement reconnaissable. Ses illustrations apportent une vraie plus-value au texte qui paraîtrait sans cela un peu trop superficiel et didactique, quoiqu'on sente affleurer par moments un humour et une ironie qui m'ont bien plu.

C'est ma deuxième lecture de cette autrice-illustratrice après sa biographie illustrée de Marilyn Monroe et je suis assez curieuse d'aller découvrir le reste de son travail.
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Une réflexion intéressante et joliment illustrée qui traite du sort réservé aux femmes à travers les siècles. de Lilith, figure biblique méconnue qui a précédé Eve, à Lucrèce Borgia en passant par Cléopatre, de Britney Spears aux sorcières de Salem, l'auteure illustre comment les femmes ambitieuses, combattives, imparfaites ont systématiquement été muselées, enfermées, passées pour folles à travers l'histoire.
J'ai beaucoup aimé le ton et la justesse de l'auteure, qui ne tombe ni dans le fatalisme, ni dans la geignardise, et ni dans la colère vengeresse.
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"Dans les contes de fées le plus populaires, créés lar des hommes (chez les frères Grimm et ensuite un peu plus tard chez Disney) ces derniers sont toujours venus sauver les femmes.
- Blanche neige endormie à cause d'une vilaine fille qui l'a lancé une malédiction, mais embrassée par un prince qui l'a sauvée ;
- le chevalier de la princesse Aurore (qui a passée les 3/4 de l'histoire à dormir) lutte contre une sorcière furibonde changée en dragon pour la défendre ;
- Aurore, Blanche-Neige, Cendrillon,
toutes ces histoires nous ont appris que quelque part il y a un prince qui peut venir nos secourir. Alors pour le motiver il fallait que je sois gentille, jolie, passive, docile.

Les princes sont vifs, costauds. Les femmes sont folles, putes, sorcières, maléfiques, casse-couilles, manipulatrices, en somme mauvaises. Voilà la case dans laquelle on met les femmes parfois des l'enfance, dès qu'elles franchissent la ligne.

On a donné à ces personnages le rôle de grandes méchantes, nos ennemis jurées. La encore le message infuse: nous sommes d'une nature perverse qui doit être réprimée de préférence par un homme dès le seuil de l'adolescence franchi.

Au fil du temps, un type de méchante de contes s'est imposée : les belles mères toujours maléfiques. Elles étaient l'incarnation du mal. Ensuite les mères elles-mêmes (dans le récit originale de blanche neige de 1812 la reine désirait plus que tout une fille et vivait rongée lar la jalousie à cause de la beauté de sa fille à la peau blanche comme la neige). A cette époque cette femme personnifiait le pire cauchemar de ses propres enfants.

Raiponce se résigne à vivre loin du monde, enfermée par la sorcière démoniaque, jusqu'à le prince aveugle se cogne contre elle dans une forêt.

Dans Cendrillon c'est sa belle mère qui porte le poids du conte

Dans les contes traditionnels ce sont les hommes qui vivent les aventures et qui décident de la vie des demoiselles, même sans leur consentement.

Dans la littérature les femmes ont souvent été cantonnés à des rôles domestiques ou de reproduction.

Pour observer ce genre de phénomène, encore faut-il qu'on parle de nou. Bien de textes de l'antiquité ne mentionnent même pas les femmes. À cette époque leur champ d'action était délimité par les quatre murs du foyer ou parce que nous passer sous silence était la meilleure manière d'acter notre faiblesse et infériorité ?

Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des récits car ils participent à la construction d'images qui perdurent atravers des siècles.

Platon plaidait pour que la femme ne soit pas considérées propriété du mari mais d'un autre côté il affirmait que la femme était "en tout plus faible que l'homme".

Aristote définissait les femmes comme des "êtres inférieurs".

Dans les mythes grecs, le symbole le plus frappant des dégâts que notre sexe est susceptible de causer est celui qui a été à l'origine de tous les maux : la première femme, Pandore. En ce temps là, les hommes vivaient très heureux car les femmes n'existaient pas encore.
Après Pandore d'autres personnages féminins ont été imaginés de manière à perpétuer l'idée que tomber amoureux mène à la perdition. En ce qui concerne les hommes en tout cas, car pour les femmes l'amour reste a l'origine de la vie.

Dans l'ensemble des recits mythiques, les viols à répétition commis par zeus restent impunis.

Poséidon viola méduse. Athéna se rebelle contre la victime et pas contre son barreau, transformant les cheveux de Méduse en un nid de serpents et la condamnant à la solitude éternelle. Méduse devient alors un être maléfique. Enceinte, elle s'est fait decapiter sur les ordres d'Athéna par Persée. le mythe de meduse renforce l'idée que le plus grand danger pour une femme vient de ses semblables.

L'héritage gréco-latin est riche d'histoires dans lesquelles les femmes sont réduites au silence et causent une grande partie des maux de ce monde.

La tradition judéo-chrétienne n'est pas en reste. Tout s'explique par le péché originel commis par une femme, naturellement.

Lilith, la première femme fatale.

Dans l'Angleterre du xix siècle, la presse abonde en romans-feuilletons mettant en scène des mères que la vie sépare de leurs enfants. En général elles tombent ensuite dans la prostitution ou la maladie et connaissent souvent une fin tragique. En fait, ces histoires expliquent aux jeunes filles ce qui les attend s'elles s'éloignent du droit chemin que la société a prévu pour elles.

L'héroïne gitaine Carmen, de la nouvelle de Mérimée adaptée à l'opéra pas georges bizet, est un concentré de tous les dangers inhérents à la femme fatale devoreuse d'hommes. La femme prête à oublier toute notion de responsabilité pour suivre son propre chemin.

Quand apparut la première figure féminine, le mal aussi fit son apparition : avec Eve, l'humanité fut chassée du paradis terrestre, tandis que la grecque Pandora ouvrait, en dépit des interdictions, la jarre d'où s'échappèrent les maux pour se répandre dans le monde"


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Essai illustré par de magnifiques dessins. le propos féministe engagé s'appuie tant sur la mythologie que sur les contes traditionnels ou la pop culture. Une approche didactique pour celles et ceux qui cherchent une première approche des enjeux que posent les représentations des femmes dans les histoires que l'on connaît tous.
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