Ce soir je veillerai sur toi

"_Sterling, comment pourrons-nous jamais vous remercier ?
demanda Marge.
_Ne pensez pas à me remercier. Employez bien votre temps sur terre. Croyez-moi, il passe très vite."

"_[...] Mais j'ai trouvé cette expérience si passionnante que, avec votre permission, j'aimerais retourner sur terre chaque Noël pour le bien de quelqu'un. Jamais je n'avais imaginé à quel point c'était satisfaisant pour soi-même.
_Faire le bonheur d'autrui est une des grandes joies de la condition humaine, lui dit le moine. Vous avez appris votre leçon mieux encore que nous l'avions espéré."

"Hochant la tête, les saints restèrent silencieux, songeant tristement à l'inhumanité de l'homme à l'égard de l'homme."

Il n'est pire supplice que d'entendre tout le monde s'agiter en vue d'une réception, sachant que vous n'êtes pas invité. Pire encore quand la réception a lieu au paradis, songea Sterling Brooks. Cela faisait quarante-six ans qu'il attendait dans l'antichambre située devant les portes du paradis. Aujourd'hui, il entendait le chœur des séraphins répéter les hymnes qui marqueraient le début des festivités de Noël. (...)
Sterling se trouvait là depuis plus longtemps que tous les autres. Il avait l'impression d'être l'enfant que sa mère a oublié de venir chercher à l'école. Il était généralement capable de faire bonne figure, mais, depuis peu, il se sentait gagné par l'abattement.

Faire le bonheur d'autrui est une des grandes joies de la condition humaine.

Elle entretenait son apparence grâce à des visites hebdomadaires au salon de beauté local. Visites qui lui permettaient de laisser libre cours à son penchant pour le bavardage. Car, Charlie l'avait appris à ses dépens, Marge avait hérité de ses ancêtres irlandais le don de la parole. Rien ne pouvait l'empêcher d'avoir le premier et le dernier mot.

"_Naturellement, je dois en référer à mes supérieurs. Je vous rappellerai dans deux heures.
_Vous me trouverez ici, dit Charlie. Mon bureau est fermé pendant les fêtes de Noël.
Après le départ des deux agents, Marge murmura comme pour elle-même :
Le plus pénible c'est d'attendre."

"Il était clair que Billy était très inquiet. La tension qui s'exprimait dans son regard et sur son visage trahissait une profonde anxiété."

" - Un agressif passif, rencherit un jeune matador qui tirait sur un fil de I'ourlet de sa cape rouge.
- Que voulez-vous dire ? demanda Sterling d'un ton apeuré.
- Oh, excusez-moi. Cette expression n'était pas encore en vogue sur terre à votre époque. Elle est très populaire aujourd'hui, croyez-moi.
- Elle dissimule quantité de péchés", murmura une belle femme sans doute indienne, qui rappela à Sterling un tableau de la princesse Pocahontas. « Agressif? s'étonna Sterling. Je n'ai jamais perdu le contrôle de moi-même. Jamais.
- Agressif passif, c'est tout autre chose. Vous faites du mal à votre entourage en refusant d'agir. Et en faisant des promesses que vous n'avez pas l'intention de tenir. C'est ce que j'appelle de l'égoïsme", fit calmement entendre une nonne au doux visage en bout de table.
(..)
" - Vous préfériez vous la couler douce, comme on dit."