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sur 453 notes

Pauline Hillier a été détenue en Tunisie il y a quelques années. C'est de cette expérience qu'elle s'est nourrie pour écrire ce roman.
Elle nous entraîne dans une cellule d'une vingtaine de femmes où la vie s'est organisée : les rituels du quotidien, l'organisation hiérarchique entre les détenues, le désespoir pour toutes.
Elle-même doit trouver sa place et va bénéficier de la solidarité de ces femmes qui ont toutes une histoire à raconter. Peu à peu, elles se livreront.
Pauline Hillier fait l'expérience de la sororité dans un lieu où chacune est privée de ses droits, où toutes sont malmenées dans la faim, la crasse et la maladie.
Avec beaucoup de tendresse et d'humilité, elle nous raconte l'histoire de ces femmes, la promiscuité, la peur.
Une belle leçon de vie.
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♫ Les portes du pénitencier, sur elle, se sont refermées ♪ Et c'est là que certaines finiront leur vie ♪ Comme d'autres femmes l'ont finies… ♫

De la ville de Tunis, personne n'a envie d'aller faire un tour à La Manouba, la prison pour femmes, où il ne fait pas bon y être emprisonnée.

Dans les prisons, il y a des règles à respecter, propres à l'établissement et lorsqu'on est bleue, on ne les connait absolument pas, ce qui peut entraîner bien des problèmes. Heureusement, notre jeune Française, emprisonnée pour avoir manifesté, aura la chance de se faire enfermer dans le pavillon D.

Oui, de la chance ! Non pas que ce soit le Club Med, mais comparé à d'autres pavillons, celui-ci est un peu plus humain que d'autres, moins violents et notre jeune femme fera des rencontres décisives, qui lui ouvriront les yeux.

Oui, elle a eu de la chance de tomber sur des femmes pas trop méchantes, qui l'ont prises sous leurs ailes, qui lui ont expliqué les règles, qui l'ont aidées à s'en sortir, à survivre dans un univers carcéral qui n'est pas fait pour nous…

Là-bas, une jeune fille a été condamnée à plusieurs années de prison pour tricherie au bac et on en croisera une autre, qui, en plus d'avoir été violée, aura droit à l'ignominie rajoutée à l'ignominie : ou comment tripler la peine d'une victime, tout en blanchissant l'homme coupable de l'acte (et tous les autres). Terrifiant !

Sans jamais sombrer dans le pathos, l'autrice nous raconte ce qu'elle a vécu dans cette prison tunisienne, les multiples humiliations, l'enfer des transports et les règles bien souvent idiotes et illogiques : pour te doucher, tu gardes ta culotte, parce que la techa d'une femme, c'est sale (les gardiennes sont pourtant des femmes), mais ces mêmes gardiennes ne se priveront pas de vous fouiller l'anus et le vagin… Juste pour le plaisir de vous humilier.

Une fois de plus, voilà un récit qui m'a pété à la gueule et qui m'a tordu doucement les tripes, car comme l'autrice, j'ai, moi aussi, pris une leçon d'humanité. Qui aurait cru cela possible, avec des femmes incarcérées pour meurtres ou pour d'autres motifs ?

Bien qu'entre nous, j'accorderais bien une médaille à celle qui tua son mari (et son père et ses frères), vu ce qu'elle avait endurée.

Dans ce roman coup de poing, dans cette autobiographie, il n'y a pas que l'autrice, qui est l'héroïne, mais aussi toutes ces femmes enfermées avec elles, ces parias, ces femmes qui ne sentiront plus le soleil réchauffer leur peau, qui continueront de subir leur incarcération, sachant qu'une fois sortie, rien de bon ne les attendra dehors.

Sans jamais les juger (bien qu'au départ, elle le fasse), l'autrice apprendra à les connaître, à les écouter se confier, parlant de leurs fautes, de leurs crimes, de leurs erreurs, le tout avec beaucoup d'humanité aussi, balançant aux orties ses préjugés moraux.

Être une femme, dans certains pays, c'est plus qu'une épreuve, plus que marcher sur une corde raide, plus qu'une punition, plus qu'un risque de tous les jours, de toutes les heures. Dans certains pays, les hommes ont TOUS les droits, les femmes n'en ont aucun.

Dans ces sociétés patriarcales, hautement religieuses, les êtres humains font rarement preuve de mansuétude, de pardon, de gentillesse et les femmes trinquent deux fois : victimes de la violence des hommes (ou de la société) et ensuite, victimes de la violence des autres femmes (gardiennes, belle-mère, mère,….).

Un magnifique roman qui met en avant la sororité, l'humanité, la solidarité, dans un lieu où il est si facile de la perdre.

Un roman magistral et un coup de coeur !

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Dès les premières lignes, dans le vif, il faut suivre la narratrice d'un véhicule de police jusqu'à une cellule, un « pavillon » comme on l'appelle, où se trouvent déjà une trentaine d'autres femmes. L'absence d'intimité et de possessions personnelles, l'hygiène réduite au minimum, la nourriture infecte, le bruit, les parasites, la brutalité des gardiennes, voilà ce qu'elle va devoir partager avec des femmes de tous âges, meurtrières, voleuses ou victimes de l'appareil judiciaire patriarcal. L'absence de langue commune constitue une barrière, mais bientôt une communication se crée et de petits gestes pleins d'humanité permettent de ne pas sombrer. La narratrice ignore tout des codes de la prison, et même de la durée de sa détention. Les convois vers le tribunal sont un cauchemar, et au procès, elle est nantie d'un traducteur qui ne se donne pas la peine de lui retransmettre ce qui est dit.

Pauline Hillier, incarcérée pour avoir manifesté en soutien à une féministe tunisienne, a vécu elle-même un temps de détention à la Manouba, prison pour femmes de Tunis. Il lui a fallu dix ans pour écrire ce roman, inspiré de ce qu'elle a vécu, sans que les personnes décrites n'y soient exactement les mêmes.
Le plus touchant et le plus effrayant à la fois, ce sont les histoires que ses codétenues finissent par dévoiler, l'une accusée d'adultère, l'autre de fraude, d'autres de prostitution, une autre encore, toute jeune, du meurtre de son violeur. Ce qu'elles racontent est terrible, et montre quelle place les femmes occupent dans cette société où dès le plus jeune âge, elles sont éduquées à se faire discrètes, transparentes, obéissantes au moindre désir masculin.
Un livre fort et bouleversant, avec des portraits de femmes inoubliables.
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Tunisie, 2013. A l'issue d'une manifestation, Pauline, jeune Française membre des Femen, est incarcérée à La Manouba, la prison pour femmes de Tunis. Au sein du Pavillon D, elle partage sa cellule avec 28 détenues. Dans les marges du seul livre qu'elle a pu garder, "Les contemplations", elle glose leurs histoires, celles de tueuses, d'arnaqueuses ou de victimes d'erreurs judiciaires.

Pauline Hillier, allias Bolona, nous donne à lire les conditions déplorables de détention. Cafards, rats, insalubrité, nourriture avariée, surpopulation, mauvais traitements et humiliation... Dans le pavillon D, les femmes font face en s'entraidant et en bricolant un peu pour améliorer leur quotidien.

c'est un grand changement pour Pauline, Parisienne middle class. Si elle arrive avec ses préjugés et ses craintes, elle découvre vite une relative bonne entente entre les prisonnières. Elle s'adapte et trouve sa place dans le monde hiérarchisé de la Manouba.

Ce court séjour en prison la marquera à vie. Elle comprend une chose, ou plutôt deux. Tout d'abord, la limite entre victime et coupable, bien et mal, blanc et noir, est floue. Enfin, ces femmes ne sont la plupart du temps "coupables" que d'une seule chose : être femme dans une société patriarcale et religieuse.

J'ai aimé suivre les récits rocambolesques de ces femmes : la joyeuse Hafida, Chafia la noctambule ou la terrible Cabrane. le seul petit bémol pour moi, c'est que ces personnages nous sont racontées en quelques pages, une prisonnière, un chapitre. J'aurais préféré découvrir leur psychologie et leur vie à travers des scènes parlantes ou des dialogues.

Bien que terrible et dur, ce récit romancé dresse le portrait d'un groupe de femmes solidaires qui, malgré l'enfermement, préserve la joie, une part d'espoir et une belle pulsion de vie.

Je salue le courage de l'autrice qui, plusieurs années après, a décidé de se plonger dans ses notes et de nous écrire ce texte tout en lumière et en humanité.

Sélection Prix Cezam 2024.
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Nous ne savons pas exactement pourquoi Pauline est emprisonnée à Tunis, où elle perd jusqu'à son prénom pour devenir Bolona : les conditions de son incarcération donnent à penser qu'il y a pire que les prisons françaises. Ici les conditions d'hygiène sont réduites à l'extrême, les sorties à l'air libre - même dans une cour - rarissimes, les activités sont inexistantes (son livre Les contemplations est un objet insolite). le fait d'être rassemblées dans de grands dortoirs a cependant un avantage : notre héroïne rencontre plus facilement ses codétenues, même si la barrière de la langue et surtout la difficulté à faire sa place sont des obstacles malaisés à dépasser. Son imagination fait le reste ; elle trouve moyen de se rapprocher des plus rebelles. Et fait des rencontres inoubliables au coeur de l'injustice. Parfois aussi auprès de criminelles qui sont de si belles personnes qu'on en oublierait la gravité de leur crime.

Nous découvrons à la fin la force de l'engagement de l'auteure, même si son acte était provocateur par certains aspects.
Une femme admirable.
Un livre dense au coeur de l'actualité.
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Résumé
Millitante et féministe assumée, Pauline Hillier fait partie des FEMENS lorsqu'elle manifeste, seins-nus, devant le palais de justice de Tunis pour défendre la liberté. Par ce geste, elle perdra la sienne, se faisant enfermer dans une prison pour femmes, la Manouba, où elle perd son identité, son intimité et sa dignité. le quotidien y est terrible : les cafards et les rats grouillent au milieu des prisonnières déjà à l'étroit. Les gardiennes sont cruelles et violentes. L'humanité et le réconfort, c'est auprès de ces femmes qui l'entourent, tueuses, prostituées et innocentes qu'elle la retrouvera. Au quotidien terrible imposé par un système carcéral vacillant se mêlent les histoires humaines de femmes qu'un quotidien d'oppression a parfois poussé au crime. L'auteure découvre la sororité et la bonté parmi ces prisonnières qu'elle redoute d'abord. Et pour ne jamais les oublier, elle nous raconte leurs histoires.

Commentaire
Un récit qui nous dévoile la réalité intra-muros de la vie carcérale tunisienne. La réalité est délivrée authentiquement, sans rien en cacher ni partir dans une introspection sans fin pour autant. Une justesse de ton qui nous place dans la peau de cette femme, dont l'histoire aurait pu être la nôtre. le récit coule naturellement, donnant l'impression que la série Orange is the new black se déroule sous nos yeux. Les portraits des femmes rencontrées à la Manouba se succèdent naturellement, sans lourdeur, à chaque fois intéressants et touchants. Cet ouvrage est un apprentissage à part entière. Celui de la réalité de la vie dans une prison, d'une société misogyne subie par les Tunisiennes, et de ce que signifient vraiment le bien et le mal. Un ouvrage qui mérite d'être lu et dont on ressort grandi.

Structure du récit : 5/5 : le récit débute lorsque Pauline est emmenée, sans aucune information sur le destin qui l'attend, entre les murs d'une prison de Tunis. Puis son quotidien dans la prison se déroule chronologiquement, avec les rencontres de ses co-détenues qui arrivent à des moments judicieux et naturels. La fin boucle ce périple juste comme et où il faut.

Personnages : 5/5 : Toutes les rencontres racontées par Pauline sont judicieuses. Leurs histoires sont différentes et universelles à la fois, on peut s'identifier, ou du moins partager un moment d'empathie avec chacune d'entre elles. Ce sont des femmes, réelles, qui ont toutes leur part d'innocence, de bonté, de culpabilité et de colère.

Style : 3/5 : le style n'a rien de particulièrement travaillé, mais je pense que cela sert l'histoire, qui n'aurait pas supporté trop d'élans poétiques ou imagés. Il a toutefois la qualité de savoir se faire oublier, et de donner l'impression de vivre le texte en temps réel, en même temps que l'autrice.

Intérêt de l'histoire : 5/5 : La thématique abordée n'est pas des plus feel good, ce qui est décrit est loin d'être embelli. Pourtant l'ouvrage semble facile à lire, parce qu'il est pertinent et intéressant. Il délivre le vrai récit d'une réalité que l'on connaît mal en toute humilité.

Globalement, j'ai été très agréablement surprise par cette lecture vers laquelle je ne me serai pas tournée, si ce n'avait été dans le cadre d'un stage en maison d'édition. Mais ce récit (pourtant vrai) m'a autant passionné qu'un épisode de Orange is the new black !
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De son emprisonnement, cinq ans plus tôt dans une prison de Tunis, Pauline Hillier propose un roman poignant et édifiant sur la condition des femmes enfermées mais aussi de celles de ce pays.

Fin mai 2013, Pauline Hillier manifeste seins nus avec d'autres Femen devant le Palais de Justice de Tunis durant le procès de Amina Sbouï, militante féministe. Elle avait posté sur les réseaux sociaux une photo d'elle, seins nus, affirmant en commentaire « Mon corps m'appartient et n'est source d'honneur pour personne ».

Séquestrée par des groupes extrémistes, elle décide de taguer un mur d'un cimetière pour dénoncer son traitement. Arrêtée, elle subit une peine d'emprisonnement de deux ans et demi pour possession de bombes aérosols et profanation d'un cimetière. Pour protester contre son arrestation abusive, deux Femen françaises, dont Pauline Hillier, et une allemande ont été incarcérées.

Pauline Hillier choisit dans ce roman Les contemplées de se présenter seule pour raconter son incarcération et donner voix, corps, histoires à ces femmes, parias d'un monde sous le joug d'un patriarcat absolu, oubliées et muselées, au fin fond de la Manouba, la prison de femmes, dans le pavillon D.

Pauline Hillier n'épargne rien des conditions terribles de détention, les odeurs, la saleté, les cafards, la chaleur, la brutalité des gardiennes, la promiscuité, le manque d'intimité, etc. mais démontre la solidarité qui règne dans ce pavillon, un peu moins violent que les autres, qui rassemble vingt-sept femmes de tous âges, de toutes conditions, de toutes origines dans un espace si réduit que certaines sans lit couchent par terre, tête bêche avec une autre.

Trouvant le subterfuge de lire dans les lignes de la main, “La voyante”, comme elle est surnommée au début, entre en contact avec certaines de ces femmes. Et ce simple geste du toucher suffit à libérer la confiance pour que chacune raconte un peu de son histoire. de celle qui affirme, Pauline Hillier devient celle qui écoute et accueille.

Et, les portraits de ces femmes que Pauline Hillier nous transmet prennent consistance : La Cabrane, cheffe du pavillon d'et sa vie de “mord-la-poussière”, Fuite et sa foi opportuniste, Hafida la généreuse au ventre qui s'impose, la si vieille Boutheina et ses médicaments secrets, mais aussi Samira, Chafia l'insomniaque, Warda et tant d'autres.

Ayant emmené dans son voyage de contestation un seul livre, Les Contemplations de Victor Hugo, ce recueil de poèmes lui servira, à la fois, d'instants d'évasion, de journal intime et de mémoire codée.

Pauline Hillier les a aimées ses Contemplées, femmes de rien, prisonnières ou matonnes, brutales ou désarmées, mais toutes bafouées par l'arbitraire qui leur dénie toute humanité.

Plus qu'un roman, Les Contemplées sont un hommage au courage de ses femmes opprimées, réduites à l'état d'esclaves par un arbitraire sociétal, religieux et ancestral qui ne reconnaît à cette partie de l'humanité aucune liberté.

Une force de vie et des brins d'humour, quelque fois ironique pour accepter l'insoutenable, rendent la découverte de ce récit indispensable et aisé. Par contre, difficile de ne pas succomber à la révolte contre l'injustice en constatant les motifs d'incarcération, leurs conditions de vie, et les modalités d'une justice qui n'a de juste que le nom.

Libérée au bout de quelques mois, Pauline Hillier nous laisse continuer à faire vivre ces femmes, nos soeurs de misères, qui ressemblent tellement à celles qui peuplent les prisons iraniennes actuellement et dans d'autres endroits du monde.

Ne les oublions pas !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Arrêtée alors qu'elle manifestait à Tunis, l'autrice, française, nous raconte son mois d'emprisonnement dans le "Pavillon D" de la Manouba. Il y a une telle humanité dans ce récit, que j'aurais envie de le qualifier de beau. Un terme qui peut sembler inapproprié, pourtant, c'est bien ce que j'ai ressenti au cours de ma lecture. J'ai été profondément touchée par toutes ces femmes, par leur histoire, leur force, leur façon de s'entraider. Bien entendu, toutes ne sont pas des anges, mais qu'importe ! La façon dont elles ont été - sont - traitées par les hommes m'a mise dans une colère sourde. Je lisais parfois le coeur serré, la rage au fond des tripes, mais en même temps, j'étais sincèrement reconnaissante de les avoir rencontrées à travers cet ouvrage. Des femmes particulièrement attachantes et incroyablement lumineuses, compte tenu des circonstances.
Les contemplées est un récit puissant, d'une grande sensibilité, qui m'a complètement conquise. Je vous conseille vivement de le découvrir !
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Un roman bouleversant, qu'on ne peut poser une fois commencé. L'histoire vécue par Pauline Hillier est salissante, angoissante, passionnante... le brutalité et la douceur se tiennent la main tout au long de ce récit, portant haut les femmes, dont on ne ressort pas indemne . Pauline Hillier, lors d'une action des Femen réclamant la libération d'une tunisienne emprisonnée, s'expose seins nus avec une couronne de fleurs dans les cheveux, devant le tribunal de Tunis. Immédiatement arrêtée, menottée, elle est incarcérée à la sinistre prison pour femmes de la Manouba.
Elle va y entrer comme on entre dans un nouveau monde, sans connaitre la langue, les règles, les usages, les traditions. Elle ne garde avec elle qu'un roman de Victor Hugo, Les contemplations. Elle partage une cellule avec 28 femmes.
De ces femmes, elle va dresser une galerie d'incroyables portraits, avec sa plume journalistique, féministe. D'elles, elle va apprendre la Tunisie, la vie de famille, la violence.
Elle va en faire sa famille le temps de son incarcération et va découvrir la véritable définition de la sororité.
C'est un texte magnifique sur l'Humanité, sur la condition féminine en Tunisie au 21ème siècle, sur l'entraide, sur la tolérance. Une analyse juste et sensible du milieu carcéral féminin en Tunisie:
"Je ne m'attendais de toute façon pas à un procès équitable. Ces lois écrites sans nous et contre nous, ces procès tenus sans nous et contre nous, ces prisons conçues sans nous et contre nous, ne sont qu'une mascara destinée à affirmer au détriment des unes le pouvoir des autres. Je n'espère plus rien de cette justice patriarcale qui a puni injustement ou démesurément mes camarades, et qui les a enfermés sans autre perspective de soin ou de réinsertion que celle de la repentance à Dieu. Qu'ils la gardent leurs paroles je ne participe plus à leur farce".
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Une pépite d'humanité.
Un roman bouleversant qu'on ne peut poser une fois commencé.
Pauline Hillier nous fait entrer avec elle dans les geôles tunisiennes où ce qu'elle a vécu font se tenir par la main brutalité et douceur tout au long du récit.
Les femmes sont portées haut et on ne ressort pas indemne et les yeux humides de ce témoignage...
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