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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais quitté Cocoro Hirai sur ses très belles fresques mettant en valeurs des personnages du troisième âge, c'est donc avec surprise que je l'ai retrouvée centrée sur un jeune prodige de la musique, des sujets a priori très différents, mais qu'une même émotion regroupe.

C'était déjà chez Ki-Oon qu'elle avait signé les courtes histoires de Sous un ciel nouveau et Les Temps retrouvés où elle était déjà illustratrice. Cette fois, elle revient également comme scénariste dans une histoire sur laquelle elle a longtemps planché avant de la remanier pour la version présente qui se veut une série courte. Changement également de méthode de dessin, fini l'artisanal, place désormais à un mix avec le numérique pour donner plus de texture. Les habitués de son style ne seront pas perdus pour autant tant on retrouve avec bonheur son beau travail sur les gris.

L'histoire, elle, m'a plus partagée. Si je n'avais pas connu le pitch de départ, j'aurais dit que le début était génial. On se retrouve dans une triste tragédie familiale qui nous prend au coeur et nous bouleverse. Cependant, l'aurice a voulu y ajouter une dimension culturelle et fantastique, que pour ma part, j'ai trouvé de trop, comme si elle faisait se percuter deux intrigues qui n'ont presque rien à voir, ce qui rend l'ensemble brouillon au final. Dommage.

La fresque familiale fut vraiment une réussite. On plonge avec effroi dans le quotidien d'une famille d'artiste où les aînés mettent une pression de dingue sur les plus jeunes, qui eux ne rêvent que de liberté loin de ce carcan classique. La relation fusionnelle des deux frères pétris d'imagination qui se plaisent tellement à composer leur musique en opposition avec celle de leur mère et grand-père est rafraîchissante et émouvante. Elle est aussi enthousiasmante que celle de leur aînée est étouffante. C'est parfaitement rendu !

Le héros est d'ailleurs l'une de ses figures de passionnés que j'aime tant. Que ce soit en art, en sport, en danse ou en musique, ce sont des personnages que j'adore et Rui n'y coupe pas. Il est le portrait type de l'artiste torturé, hyper talentueux, mais bridé. Une vraie cocotte minute sur le point d'exploser ! Et l'autrice nous gâte dans sa représentation. Elle l'agrémente de notes et partition qui virevoltent autour de lui, telle une fumée s'échappant de son esprit pour s'enrouler autour de lui. C'est frappant ! Je n'avais jamais vue une telle façon de représenter la musique et j'ai adoré cela. Cela m'a scotchée et fascinée.

L'ambiance du titre est donc volontairement sombre et dramatique. L'autrice pousse tout à l'excès : de la frustration des enfants et des adultes, à leurs colère, aux tensions entre eux, à leur éloignement, jusqu'à leur folie musicale. Tout est toujours sur le fil.

Du coup, je n'ai pas vu l'intérêt de venir en rajouter une couche avec la ligne scénaristique autour de l'âme de Beethoven, que Rui ne connaît même pas, et qui se serait réincarnée en lui en mode uchronie, comme s'il était mort avant d'avoir pu composé sa grande oeuvre et que ça le hantait, le poussant à revenir en Rui pour l'achever. Il n'y avait pas besoin de cette caution culturelle pour moi, l'histoire se suffisait en elle-même et j'ai trouvé cela de trop à ce stade de l'histoire. Cela n'apporte rien et cela nuit même presque à la trajectoire de Rui, artiste anti-conformiste qui joue une musique qui n'a rien de classique, alors que Beethoven en est le chantre. C'est comme si l'autrice disait que seul le classique valait. Ça me chagrine.

Retour réussi pour Cocoro Hirai qui a su nous surprendre avec un titre au décor bien différent de ses autres oeuvres mais avec la même puissance émotionnelle pour évoquer ces êtres qu'on cherche à enfermer dans un carcan. Fresque familiale dramatique parfaitement mise en relief à travers le génie musical de son héros qui transperce les pages, le titre reste bancal à cause d'un ajout linéaire qui ne sert pas à grand-chose pour le moment et gâche même un peu le propos général. Dommage que ce soit si brouillon, c'était extrêmement prometteur au début.
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Je ne suis pas une lectrice de manga. Je ne suis pas non plus mélomane. Peut-être que je suis lectrice de manga en devenir ? le trait fin de celui-ci m'a permis d'aller jusqu'au bout. Je suis intriguée par la suite, par ce personnage vraisemblablement habité par Beethoven. Alors... on peut dire que j'ai aimé?
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Si j'ai beaucoup apprécié le trait et l'esthétique, j'ai été moins convaincue par l'histoire en elle-même ou plutôt, par ce qui arrive dans le 4e chapitre. Jusque là même s'il y avait le mystère de la voix, on était plutôt sur du drame familial classique mais intéressant malgré tout. J'ai surtout apprécié la relation entre les deux frères. Après par contre ça part dans une direction qui me laisse perplexe et je n'ai pas spécialement envie de voir plus loin... Dommage.
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Je remercie Babelio pour son sympathique goûter de Noël au cours duquel j'ai choisi ce manga d'un style tout à fait particulier.
La thématique m'a attirée: la musique ou les tiraillements intérieurs d'un génie en devenir, incompris de son entourage. On y suit les tribulations de Rui, issu d'une famille de musiciens, violoniste proche de son frère Yugo. Les deux frères aiment jouer ensemble (piano et violon), ils se comprennent et se complètent au travers de la musique. Hélas, leur style musical n'est pas du tout du goût de leur mère, femme tyrannique et autoritaire, qui veut que ses fils "entrent dans le moule" pour devenir des musiciens dignes de leur lignée. Les relations sont orageuses et compliquées, à tel point que Yugo décide de fuir le foyer familial pour vivre de sa passion en totale liberté. Pour Rui, la séparation est difficile. Il choisit dans un premier temps de se conformer aux désirs de sa mère et suit des cours particuliers en plus de l'école pour réussir le concours national de musique du Japon. Mais peut-il se couper de lui même et mettre de côté ce qui le fait vibrer pour se conformer à ce qu'on attend de lui? D'autant que vient se mêler à ces contradictions intérieures le fantôme de Beethoven, qui a trouvé en Rui le médium idéal pour améliorer une oeuvre inachevée de son vivant...
Le style est puissant, violent - les traits du dessin sont très appuyés, comme s'il s'agissait pour le lecteur de ressentir les tiraillements de Rui avec en arrière fond la musique de Beethoven. On a envie de savoir comment va se sortir Rui de la bataille qui se joue en lui.
Dommage qu'il y ait en plus le fantôme de Beethoven dans l'histoire, c'était à mon sens inutile. Peut être que ce personnage va jouer un rôle important dans l'évolution de Rui, à voir dans les tomes suivants.
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