Citations sur Merveilles du monde hurlant, tome 2 : La Mer des secr.. (3)
Une civilisation qui a peur de ses propres enfants est une civilisation malade.
Il y eut dans ce bourbier de violence un air de fin du monde sous ce doux soleil de mer, le sentiment que pour certains d’entre nous, les flots allaient se charger de disperser nos sangs et nos tripes et le souvenir de ce jour… Nous laissâmes derrière nous toute trace d’humanité, la troquant contre une barbarie qui allait à coup sûr hanter les nuits des survivants. Partout autour de moi, le fer sectionnait des tendons, creusait des sillons dans la peau et les scalps, brisait des os en multiples pépites. Chacun de nous s’accrochait afin de ne pas succomber, ni à l’abîme, ni à l’abominable envie de survivre, sans devenir le pire des monstres…
C’est marrant, comme on peut parfois avoir les idées plus claires quand on menace des pirates avec un sabre, n’est-ce pas ? Non ? Peut-être que c’est juste moi, alors.
Je venais de débarquer sur le pont de l’Échine du Crépuscule et je ressemblais à une possédée. Les vêtements dégouttant de l’eau salée, le corps parcouru d’écorchures (les cheveux, on n’en parle même pas). Je brandissais ma lame dans un poing qui tremblait beaucoup trop. Dans ma ligne de mire : deux hommes qui se menaçaient mutuellement. Avec ma veine, il s’agissait de celui avec qui je partageais mon lit et de l’un de mes meilleurs amis…