Il y a de très bonnes choses dans cette histoire, et d'autres qui m'ont laissées plus perplexe.
Commençons par les bons côté :
- Un bel univers de fantasy teinté de steampunk, richement détaillé. Plusieurs lieux sont présentés des descriptions soignées et vivantes, et chacun ont leur atmosphère et leur histoire (la ville libre d'Entremer où les cristaux poussent tranquillement dans les murs, la sombre forêt peuplée de monstres, la luxueuse ville de Flammence, la mer et ses krakens ...). de nombreux peuples s'entrecroisent aussi, on s'y perd un peu parfois mais il y a une vraie originalité (au moins, ça change des Elfes et des Nains)
- Une mise en abyme très intéressante du concept de la Fiction, qui joue un vrai rôle dans l'histoire, comme si les personnages n'étaient que des marionnettes et qu'on voyait l'auteur tirer les ficelles. Avec des côtés parfois un peu "deus ex machina", mais plutôt bien amenés
- Un bon rythme, plein de rebondissements et construit sur une structure qui fonctionne bien. J'ai bien accroché à cette histoire et j'avais vraiment envie de connaître le dénouement, surtout à la fin du premier tome. On ne s'ennuie pas !
- de très belles couvertures :)
Ce que j'ai moins apprécié :
- Un langage moderne et très "ado" qui s'intègre mal avec l'ambiance fantasy. L'héroïne est une adolescente de notre monde qui est projetée dans un univers nouveau, mais elle conserve sa façon de parler, un peu vulgaire, et ça m'a souvent dérangée. J'avais le sentiment que ça cassait l'ambiance. Parler de "soutif" ou dire "j'avais envie de leur faire plein de bisous !" quand d'autres personnages resurgissent de façon inattendue, ça fait vraiment bizarre
- L'héroïne, globalement, m'agaçait un peu. C'est une grande gueule à l'esprit rebelle, qui se jette tête baissée dans les ennuis, et qu'on a juste parfois envie de gifler pour qu'elle se tienne tranquille. Ceci dit, je reconnais que sa personnalité avait le mérite de rendre l'histoire dynamique et de faire avancer les choses
- Les personnages secondaires qui entourent l'héroïne ont une tendance inexplicable (et assez peu expliquée) à tout plaquer pour la suivre au bout du monde, peu importe les dangers. Certains tombent follement amoureux d'elle, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, d'autres renoncent à une vie confortable sans raison particulière. Tous ceux qui croisent son chemin s'attachent irrémédiablement à elle et sont prêts à l'adopter, ce qui - quand on la trouve exaspérante - est un peu difficile à avaler
- Enfin, au niveau de l'édition, on sent quelques négligences : pas mal de coquilles (surtout dans le tome 1), des répétitions de mots dans la même phrase ou le même paragraphe, bref, on a un peu l'impression que la relecture s'est faite à la va-vite
Dans l'ensemble, je suis contente d'avoir lu ces livres et j'en garde une impression un peu tiraillée : il y a quelques épines assez dérangeantes, mais le fond est vraiment intéressant.
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Je crois que je ne suis pas faite pour les livres trop détaillés, cependant, j'ai plus accroché à l'héroïne et en voyant son évolution si rapide, je la trouve très courageuse et forte. Cette fin me comble, même si je n'imaginais pas tant de rebondissements. Un presque coup de coeur, pour cette belle aventure qui m'a tenu en haleine jusqu'au point final.
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Je ne sais pas pourquoi, je m'attendais à une trilogie au final... et non ! C'est en arrivant à la fin du tome 2 que je me suis dit "Oh, zut, j'aurais bien continué encore un peu de suivre Tim et ses amis dans ses folles aventures". Comme pour le tome 1, j'ai passé un bon moment, tout en trouvant les "retournements de clichés" savoureux, haha !
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Il y eut dans ce bourbier de violence un air de fin du monde sous ce doux soleil de mer, le sentiment que pour certains d’entre nous, les flots allaient se charger de disperser nos sangs et nos tripes et le souvenir de ce jour… Nous laissâmes derrière nous toute trace d’humanité, la troquant contre une barbarie qui allait à coup sûr hanter les nuits des survivants. Partout autour de moi, le fer sectionnait des tendons, creusait des sillons dans la peau et les scalps, brisait des os en multiples pépites. Chacun de nous s’accrochait afin de ne pas succomber, ni à l’abîme, ni à l’abominable envie de survivre, sans devenir le pire des monstres…
C’est marrant, comme on peut parfois avoir les idées plus claires quand on menace des pirates avec un sabre, n’est-ce pas ? Non ? Peut-être que c’est juste moi, alors.
Je venais de débarquer sur le pont de l’Échine du Crépuscule et je ressemblais à une possédée. Les vêtements dégouttant de l’eau salée, le corps parcouru d’écorchures (les cheveux, on n’en parle même pas). Je brandissais ma lame dans un poing qui tremblait beaucoup trop. Dans ma ligne de mire : deux hommes qui se menaçaient mutuellement. Avec ma veine, il s’agissait de celui avec qui je partageais mon lit et de l’un de mes meilleurs amis…
Une civilisation qui a peur de ses propres enfants est une civilisation malade.
Interview de Julien Hirt sur la chaîne Canal Alpha, à l'occasion de la sortie de "La Ville des Mystères"