Le Dieu dans l'ombre

La beauté est dans les yeux de celui qui regarde...ou lit, dans ce cas précis. Ce roman m'a fait l'énorme surprise de m'attirer dans les bras de Morphée plus sûrement que l'aurait fait un coup de marteau bien placé.

Qu'est-il arrivé à ma soif inépuisable de poursuivre la lecture des romans de Robin Hobb jusqu'aux heures les plus sombres de la nuit, là où ça en devient indécent tellement ça ressemble à de l'ébriété littéraire? Je suis sincèrement navrée pour ceux qui ont découvert l'auteur par ce roman-ci : fuyez, fuyez vite vers les autres livres qu'elle a écrit, car un gouffre abyssal les sépare tant par le style de propos que par la trame narrative. Dire qu'on retrouve ici des longueurs c'est se montrer aussi imprécis que de parler de l'iceberg en décrivant sa pointe.

Bonjour à tous et à toutes, les présentations sont-elles faites ? Oui, non ? Bon, dans le doute, je les faits : voici Robin Hobb, une graaaande auteure de Fantasy avec ses deux sagas parallèles mondialement connues désormais : L'assassin Royal (adapté d'ailleurs en dessin animé) et les Aventuriers de la Mer. Mais ce n'est pas tout, elle a aussi écrit une petite Saga en deux tomes le Peuple des Rennes, et pour finir, elle a aussi quelques one-shots à son actif (histoires en un seul tome), dont celui-ci : le Dieu dans l'ombre.

Nous sommes tantôt en Alaska, au pays du froid et de la nature, où vivait Evelyn et sa famille quand elle était petite, tantôt nous partageons avec Evelyn ses moments de solitude dans sa belle-famille, dans le présent. On sent bien que l'auteure a grandit en Alaska, et aime son pays, nous donnant l'envie de la découvrir à travers ce livre....

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Un roman étrange...tout comme son histoire. Des passages très poétiques, d'autres qui reflètent la rigueur et la dureté de l'Alaska. Une héroïne que j'ai par moments trouvé agaçante de passivité, et qu'à d'autres moments j'ai admiré pour son courage. Un livre qui, de toute façon, ne laisse pas indifférent.

Adapte de Robin Hobb, et surtout des univers qu'elle sait créer, j'ai voulu voir ce que donnaient les livres qu'elle écrit sous son véritable nom, hors fantasy. Je dois avouer une légère déception pour celui-ci. J'ai apprécié, dans la première partie du roman, la peinture d'une femme peu sûre d'elle, vampirisée par une belle famille dans laquelle elle ne sait pas s'imposer. L'auteur y fait preuve de son habituel talent à décrire sans aspérités ni caricature la psychologie d'un personnage. Et le suspense s'installe rapidement : Pan est-il l'ami imaginaire d'une femme désorientée et paranoïaque, ou Evelyn est-elle réellement victime d'une belle famille décidée à lui prendre mari et enfant ? Malheureusement, à mon sens, le roman bascule au moment de la mort du petit Teddy : je n'ai pas trouvé crédible les réactions d'Evelyn et de son entourage, et l'intrigue avec Pan m'a semblé vite expédiée... Un roman fort honnête, mais que j'oublierai sans doute rapidement.