Pour faire un bon roman, chacun à sa recette, ses astuces, ses secrets.
Eric Holder pourrait tenir une restauration rapide tant son style est épuré mais efficace.
Néanmoins, on reste un peu sur sa faim.
Dans
Bella Ciao, il aborde le sujet périlleux mais brûlant de l'alcoolisme. L'idée était fertile : un homme vivant au rythme de ses pulsions depuis des décennies se retrouve seul face à ses responsabilités. Sa femme le met dehors, gentiment, et il découvre par hasard le dur métier de salarié viticole aux côtés d'hommes bruts et bourrus jusqu'à la caricature. Il doit reconquérir sa belle, ses enfants, se reconstruire, etc.
Finalement, l'addiction à l'alcool n'est qu'en arrière plan alors qu'il aurait pu, aurait du, être le coeur et l'âme du roman.
Puis il y a le style. On accroche ou on s'ennuie de ses phrases percutantes mais qui manquent de volupté, de formes, de courbes, de rondeurs, de profondeurs, de beauté.
Je me suis ennuyée avec les mots, j'ai trouvé l'histoire somme toute assez banale.
Eric Holder quitte mon chemin de lectrice. Il ne le recroisera probablement jamais.