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Citations sur Metropol, tome 1 : Corps-à-corps (10)

Tout en m'alimentant, je pense aux mots de l'entraîneur. Il avait raison : ça fait plus mal quand on ferme les yeux. Les souvenirs vous envahissent et sévissent pendant le sommeil. Il y a certaines choses dont on ne se défait pas, qui restent incrustées comme la cendre dans les pores d'un chauffeur de locomotive.
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[...] C'est étrange que certains souvenirs s'effacent de la mémoire, alors qu'on est condamnés à en traîner d'autres comme de lourds boulets aux pieds.
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Lundi 12 décembre
Je jette un œil à ma montre. Sept heures vingt, déjà. J'attends sous la pluie, devant l'immeuble de Zetterberg, là où les boulevards coupent les ruelles sombres. Ici, dans le quartier de l'église Sainte Clara, la nuit est laissée au règne des agents de change, des petits délinquants, des maquereaux et des putains. Entre les hôtels, les officines de paris et les bars clandestins, les voyous attirent les provinciaux endimanchés et bien peignés, tout juste arrivés dans la capitale par la gare centrale. Au bout d'une heure, il n'y a plus qu'à les ramasser, plumés comme des oies.
La pluie ne parvient pas à purifier l'air, chargé d'une odeur d’égouts, de gaz d'échappement et de charbon. A la lumière des réverbères, les rails mouillés du tramway brillent comme des lames de rasoir le long de la rue Kungsgatan. Dans mes chaussures d'été à bout fleuris, j'ai les pieds trempés. Quelques degrés de moins, et il se mettrait à neiger. Depuis quelques semaines, les rues reposent sous une épaisse couche de givre.
« La misère commence tête nue et finit sans souliers », m'entends-je murmurer d'une voix enrouée par les cigares et les verres d'eau-de-vie qui ont accompagné le café de l’après-midi.
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- C’était votre anniversaire, hier, n’est-ce pas ?
- En effet.
- Voyez ça comme un cadeau. »
Olsson se lève et embouche sa pipe. Il me tend la main, que je fixe un instant avant de le regarder dans les yeux, Le commissaire rabaisse son poing.
« Et si je puis me permettre, ajoute-t-il. Vous avez plutôt l’air d’avoir quarante-quatre ans.
- Contrairement au riche, le pauvre vieillit vite. »
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Lundin et moi retenons notre souffle tandis qu’il enroule prudemment le journal. La mouche qui a survécu à l’hiver cesse de se frotter les pattes quand l’ombre se projette sur la nappe, mais trop tard. Le journal claque sur la table de la petite cuisine plongée dans l’odeur du pain frais. Les tasses à café fleuries tremblent sur leurs soucoupes.
« Repose en paix », déclare Lundin en hochant gravement la tête.
Il essuie le journal dans la nappe, comme un boucher nettoie un couteau dans son tablier. Puis il le déplie et le pose sur la table. Une aile de mouche arrachée souille la photographie d’Olsson et de Berglund.
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- Je voulais vous demander… Vous avez servi en mer, non ?
- Un peu.
- Vous avez voyagé en Afrique ?
- C’est arrivé.
- En fait, je me demandais : est-ce qu’elles sont aussi belles que sur les boites de café ? Les négresses ?
- Plus belles encore »
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Le garçon sourit encore et boit le fond de mon verre. Il se rapproche et presse de nouveau son bas-ventre contre ma jambe.
« Joyeux Noel en tout cas », murmure-t-il à mon oreille en m’embrassant dans le cou. Je ferme les yeux. La musique, les rires et le bruit des verres qui s’entrechoquent disparaissent un petit instant. Comme lorsque, sur le ring, un coup violent vient vous frapper à la mâchoire. Le décor s’efface lentement en un point sombre et silencieux, avant de ressurgir d’un coup, tandis que l’on chancelle vers les cordes. Dans ce genre de situation, le mieux est de prendre son adversaire corps à corps, mais lorsque je rouvre les paupières, le garçon a disparu vers la piste de danse. Je glisse de mon tabouret en poussant un soupir.
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"Vous croyez que j'ai peur de deux connards de flics ?"
Ce n'est pas très convaincant. Les mots s'échappent en désordre de ma bouche encore gorgée d'alcool.
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A quoi bon raisonner avec les ivrognes. Je le sais depuis les années ou j’étais moi-même un peu trop porté sur la bouteille. C’est comme être un funambuliste. Il s’agit de trouver le parfait équilibre et de rester droit le plus longtemps possible, avant de tomber d’un côté ou de l’autre. La danse peut durer quelques heures par jour. Mais à droite comme à gauche, la chute est douloureuse. Le problème, c’est qu’on n’a pas le choix : on doit remonter sur cette satanée corde, il n’y a pas d’alternative.
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Nous nous enfonçons chacun dans un fauteuil en velours. Dehors, un clochard joue de l’harmonica, son bonnet posé à ses pieds dans la neige. Mon reflet dans la vite flotte sur sa silhouette crasseuse et nos visages se confondent. J’ai conscience que, demain, il pourrait être à ma place, et moi à la sienne.
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