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Citations sur Iliade, tome IV : Chants XIX-XXIV (4)

Achille a reparu, qui avait depuis si longtemps quitté la bataille amère ! Deux serviteurs d'Arès viennent en boitant : le belliqueux fils de Tydée et le divin Ulysse ; ils vont, appuyés sur leur pique — car ils souffrent encore de cruelles blessures — s'asseoir au premier rang de l'assemblée. Le dernier qui vient, c'est le protecteur de son peuple, Agamemnon. Il est blessé : dans la mêlée brutale, Coon, fils d'Anténor, l'a touché de sa pique de bronze. Dès que les Achéens sont là, tous, assemblés, Achille aux pieds rapides se lève et leur dit :
« Atride, est-ce vraiment le bon parti que nous avons pris tous les deux, toi et moi, quand, dans notre déplaisir, nous nous sommes enflammés pour une querelle qui dévore les cœurs — au sujet d'une fille ! Ah ! celle-là, pourquoi donc Artémis ne l'a-t-elle pas tuée d'une flèche sur mes nefs, le jour où je l'ai prise en détruisant Lyrnesse ? Moins d'Achéens ainsi eussent mordu la terre immense sous les coups de nos ennemis, alors que ma colère me retenait loin d'eux. Tout le profit a été pour Hector et les Troyens, tandis que les Achéens se souviendront longtemps sans doute de la querelle qui nous a, toi et moi, divisés. Mais laissons le passé être le passé, quel que soit notre déplaisir, et, puisqu'il le faut, domptons notre cœur en notre poitrine. À mon courroux je mets fin aujourd'hui. »

Chant XIX.
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Mais voici qu'Achille s'approche, pareil à Enyale, guerrier au casque bondissant. Sa pique en frêne du Pélion est là, qui vibre à son épaule droite, effrayante, et, tout autour de lui, le bronze resplendit, pareil à l'éclat du feu qui flamboie ou du soleil qui se lève. Dès qu'il le voit, la terreur prend Hector. Il n'a plus le cœur de rester où il est ; laissant derrière lui les portes, il part et prend la fuite ; et le fils de Pélée s'élance, sûr de ses pieds agiles. Ainsi dans les montagnes, le milan, rapide entre les oiseaux, d'un élan aisé, fond sur la palombe timide. Elle, se dérobe et fuit. Lui, avec des cris aigus, se rapproche, à bonds pressés : son cœur lui enjoint de la prendre. Ainsi, Achille, ardent, vole droit sur Hector, qui fuit, pris de peur, sous le rempart de Troie, et joue, rapide, des jarrets.

Chant XXII.
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Il tire le glaive aigu suspendu à son flanc, le glaive grand et fort ; puis, se ramassant, il prend son élan, tel l'aigle de haut vol, qui s'en va vers la plaine, à travers les nues ténébreuses, pour ravir un tendre agneau ou un lièvre qui se terre ; tel s'élance Hector, agitant son glaive aigu. Achille aussi bondit ; son cœur se remplit d'une ardeur sauvage ; il couvre sa poitrine de son bel écu ouvragé ; sur son front oscille son casque étincelant à quatre bossettes, où voltige la crinière d'or splendide, qu'Héphæstos a fait tomber en masse autour du cimier. Comme l'étoile qui s'avance, entourée des autres étoiles, au plein cœur de la nuit, comme l'Étoile du soir, la plus belle qui ait sa place au firmament, ainsi luit la pique acérée qu'Achille brandit dans sa droite, méditant la perte du divin Hector et cherchant des yeux, sur sa belle chair, où elle offrira le moins de résistance. Tout le reste de son corps est protégé par ses armes de bronze, les belles armes dont il a dépouillé le puissant Patrocle, après l'avoir tué. Un seul point se laisse voir, celui où la clavicule sépare l'épaule du cou, de la gorge. C'est là que la vie se laisse détruire au plus vite, c'est là que le divin Achille pousse sa javeline contre Hector en pleine ardeur. La pointe va tout droit à travers le cou délicat. La lourde pique de bronze ne perce pas cependant la trachée : il peut ainsi répondre et dire quelques mots.

Chant XXII.
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Le divin Achille lève sa pique en bois du Pélion, et le héros Astéropée ses deux javelines ensemble — car il sait tirer des deux bras. L'une s'en va frapper le bouclier, mais sans le rompre : l'or, présent du dieu, l'arrête. L'autre touche et égratigne le coude du bras droit ; elle en fait gicler le sang noir, puis va, par-delà le héros, se planter dans le sol, malgré l'envie qui la possède de se repaître de sa chair. Achille, à son tour, sur Astéropée lâche sa pique au vol bien droit. Il brûle de le tuer. Mais il le manque et touche la haute falaise : c'est en pleine falaise qu'il a mis sa pique de frêne. Le Péléide alors tire l'épée aiguë qui pend le long de sa cuisse et bondit, furieux, sur Astéropée. Et celui-ci n'arrive pas à arracher de l'abrupte paroi, de sa forte main, la pique d'Achille ! Trois fois il l'a ébranlée, car il veut à tout prix l'en tirer ; et trois fois il a dû relâcher son effort. La quatrième fois, il voudrait en son cœur la ployer, la briser, cette pique de frêne du petit-fils d'Eaque ; mais Achille est déjà près de lui et, de son épée, lui arrache la vie. Il le frappe au ventre, à côté du nombril. Toutes ses entrailles s'épandent à terre ; l'ombre recouvre ses yeux d'agonisant.

Chant XXI.
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