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3,5

sur 43 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bon !
Autant le dire d'entrée : voilà un livre que je n'aurais pas acheté. Il aura fallu la proposition de Babélio, que je profite de remercier ainsi que les éditions Max Milo, pour que je le lise… Je ne suis pas très attiré, que ce soit au cinéma ou en littérature, par la description de la triste réalité de la vie quotidienne.

Ceci dit, « Un père en colère » est un excellent « roman » même s'il ressemble plus à un témoignage qu'à une véritable oeuvre de fiction.
On y découvre une famille explosée, dans une cité sensible en proie à la violence quotidienne. Rien de très nouveau, me direz-vous : ce genre de tableau peu ragoutant est disponible chaque jour dans les media…
Les media… Parlons-en, des média ! le « quatrième pouvoir » indispensable au bon fonctionnement de notre démocratie… sauf que là ils ne se contentent pas d'informer, il sont partie prenante dans les désordres qu'ils sont sensés rapporter, audience oblige.

Au final, un ouvrage difficile à lire dans le sens où la réalité de ces cités décrite ici est insupportable, et le rôle des media condamnable. Un témoignage néanmoins puissant porté par la plume vive de Jean-Sébastien Hongre, un auteur que je découvre ici par l'entremise de son deuxième roman : un texte enlevé et construit pour ne pas laisser tomber l'attention du lecteur, chapitres et phrases courtes, dialogues efficaces… Juste un petit bémol : la fin qui dénote un peu avec le reste après un passage fort au cimetière.
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Un roman dont on ne sort pas indemne. Un coup de massue. Les deux pieds dans la réalité. Pas d'échappatoire pour le lecteur. Les mots sont âpres, les phrases percutent. Une écriture efficace qui va à l'essentiel.
Dès les premières lignes, on entre dans le vif du sujet. Stéphane est de passage à la maison que partagent désormais sa femme dont il est séparé et ses deux enfants de dix-huit et vingt ans Léa et Fred. La communication est impossible, un rampart se dresse devant lui, il se prend en pleine face injures et autres vociférations. Une clameur assourdissante. Sa progéniture ne le respecte plus, elle a pris l'ascendant sur le couple, les laissant pantois, démunis et complètement impuissants. Les deux jeunes gens se droguent et dealent. le pavillon familial, à la lisière de la cité de Saugny, est devenu un lieu de stockage, une plaque tournante... le père n'est pas le bienvenu, Nathalie, la mère, se cloître dans sa chambre aux murs recouverts de photos de Léa et Fred enfants.
En dépression depuis des années, Nathalie survit tant bien que mal. Mais, là, elle ne peut plus en supporter davantage, elle décide de partir, de quitter ce lieu qui l'oppresse. Elle prend la route et c'est l'accident - ou une tentative de suicide -. Elle se retrouve à l'hôpital plongée dans le coma.
Cet événement va – enfin – faire jaillir la colère tapie en Stéphane depuis si longtemps, lui qui jusqu'ici avait esquivé les problèmes en fuyant, physiquement et moralement. Il a l'idée de créer un blog, de délivrer ainsi ses soucis, et d'attendre en retour des témoignages, mais très vite les médias s'en mêlent et la manipulation commence. Les réactions des habitants de la cité ne se font pas attendre, la violence monte d'un cran, des zones d'ombres s'éclaircissent jusqu'à l'apparition de la vérité crue.
Une lecture qui m'a beaucoup remuée ; violente, bouleversante, rageante. Des pistes de réflexions intéressantes sur l'éducation des enfants, l'aveuglement des parents, l'enfer de la drogue, la sauvagerie dans les cités, les réglements de compte entre bandes, le pouvoir de l'argent, le racisme... Une immersion totale dure mais tellement vraie. Un cri pour un espoir.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Un livre émouvant, poignant, et violent, qui dresse un portrait très sévère de notre société, dans laquelle la force d'attraction des revenus du trafic de stupéfiant lamine, pour certains jeunes, les valeurs traditionnelles d'une vie honnête mais laborieuse. Ceci sous le regard impuissant de leurs parents. le style est direct et efficace, malgré quelques passages en forme d'extraits de blogs relativement banaux. La forme du texte est celle d'un témoignage. On ne peut rester insensible à la vérité qui y est décrite, même si celle ci dérange et si elle est assénée sans ménagement. On ne peut pas non plus ignorer cette vérité. Même s'il ne s'agit pas d'une littérature d'évasion du quotidien, je ne peux que recommander la lecture de ce roman. Celle ci est facile, à défaut d'être agréable et on ne lâche pas le livre sans le terminer.
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Un père en colère nous immerge dans le quotidien d'une famille en perdition. Dans un style bref et minimaliste, l'auteur nous propose un roman qui s'inscrit dans la réalité sociale de certains quartiers difficiles.

Un roman très dur, qui nous laisse avec une boule dans la gorge. Par son écriture, l'auteur nous fait vivre de l'intérieur les émotions ressenties par ces parents, entre désespoir, incompréhension, colère et impuissance.

Mais, au-delà de l'histoire, l'intérêt de ce roman tient dans le fait qu'il bouscule nos aprioris. Non, les jeunes ne sont pas foncièrement cupides et mauvais, comme certains médias voudraient nous le faire croire. Si on en est arrivé à un tel niveau de violence, les raisons sont multiples : les parents et autres éducateurs qui ont désertés leur rôle d'autorité, la téléréalité comme modèle de réussite, la réalité des quartiers difficiles qui impose aux jeunes de devenir bourreaux s'ils ne veulent pas être victimes… Les faits sont à nuancer et les responsabilités sont partagées.

Un livre que j'ai dévoré en une soirée, qui ne laisse pas une minute de répit et qui m'a trotté dans la tête pendant plusieurs jours… Une lecture dont on ne sort pas indemne.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Parlons de la forme : l'auteur n'a pas su m'embarquer dans sa narration. Trop de virgules, sans doute ; des phrases sans rythme particulier, à la limite du récit journalistique.

Parlons du fond : tout va très bien, Madame la Marquise, car Stéphane a su se tourner vers qui il fallait. Certes, il y perd un fils, mais comme Stéphane s'était déjà une fois détaché de sa famille, on a l'impression que cela ne le marque pas beaucoup. Et nous non plus.

Il manque des sentiments à cette écriture presque journalistique. Il manque des rapports humains à cette exposition de faits. Il manque de la vie à ce texte.

Un père en colère qui ne m'a pas fait partager son combat (mais en a-t-il un ?) par manque d'approfondissement. J'ai eu l'impression que l'auteur ne restait qu'en surface.

L'image que je retiendrai :

Celle de Léa et Kamel qui se sont créés une autre vie à Paris, avec d'autres valeurs et d'autres repères. Nos nouveaux déracinés ?
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Stéphane, 48 ans, se rend à Saugny, une banlieue difficile où vivent sa femme et ses deux enfants. Nathalie l'a appelé au secours. Fred et Léa, les deux enfants envahissent la maison avec leurs copains dealers.
« on ne devrait jamais héberger en soi ces pensées terribles sur ses propres enfants, se dit-il. Mais comment accepter ce que Fred et Léa font subir à leur mère ? Comment accepter qu'ils l'aient manipulée au point qu'un mur de photos soit devenu le seul miroir où elle puisse se regarder. »
Lorsque Nathalie se retrouve dans le coma alors que sa voiture a percuté un mur de plein fouet, Stéphane explose. Son cri de colère, il le lance sur un blog. Il dénonce la responsabilité de ses enfants, drogués et dealers.Ces premiers échanges lui font du bien mais très vite, il s'épanche un peu trop. Lorsque les médias s'accaparent de son histoire, toute la famille se retrouve en danger.
L'auteur met ainsi en exergue la lâcheté de la société face à la ghettoïsation, les dangers de la médiatisation, les abus des patrons et l'abandon d'une éducation basée sur la fixation de limites.
Certes, la vision de cette société dénaturée est un tantinet partiale et classique. Une génération d'après-guerre qui s'est laissée vivre et en a oublié la rigueur nécessaire à l'éducation des enfants. Des écoles envahies par de jeunes étrangers qui sèment la peur parmi les sages collégiens et lycéens, des professeurs qui préfèrent ne rien voir par peur des représailles et des proviseurs qui craignent la mauvaise réputation. La tentation de l'argent facile pour ces jeunes désabusés par la mauvaise situation économique.
Les enfants de Stéphane ont préféré basculer du côté de la bande des « Gremlins », seul moyen d'éviter les moqueries et coups.
» Je pense qu'entre être une victime et un bourreau, Fred a fait le choix de manière ultime, radicale, et sans limites. Sans doute qu'il s'est dit que c'était la meilleure façon d'aider sa soeur. »
Nathalie, professeur à Saugny, voulait aider ces jeunes en difficulté et rester sur place pour ne pas être lâche comme les autres. Mais elle ne verra pas la détresse de ses propres enfants.
Pour ne pas tirer de généralités, l'auteur évoque le contre exemple de Kamel, un enfant de la cité qui est en classe préparatoire et qui intégrera Centrale Lyon.
Cette démonstration est très bien construite avec la découverte progressive de ce qui a amené deux adolescents à se détruire et à briser une famille. le style est très simple, donnant plutôt au récit un aspect de reportage. Même si les constats sont un peu faciles, les dénoncer dans une situation personnelle et concrète leur donne davantage de poids et d'émotion.


Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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