La reine des abeilles

A la sortie des écoles, les mères se regroupent, papotent, et s'activent pour récolter des fonds pour l'école. Et comme dans tout groupe, il y a une meneuse, la reine des abeilles, qui mène son petit monde à la baguette et qui, tout en donnant l'impression d'être efficace, adorable et compréhensive, est bien sur une véritable peste.

L'idée de départ est sympa, et aurait pu donner un roman savoureux. D'ailleurs, beaucoup de lectrices et lecteurs ont adoré ce roman. Ce n'est pas vraiment mon cas. Je ne l'ai pas détesté, non, mais j'ai été déçue. Je m'attendais à quelque chose de plus amusant, plus caustique, et j'ai surtout été déçue par l'écriture. Cela manque, à mes yeux, de fluidité. L'histoire est hachée, cela part dans tous les sens, il manque des explications, on passe d'une situation à une autre de façon abrupte. Les personnages sont si nombreux, et pas assez bien présentés, que l'on s'y perd vite.

L'ensemble laisse un goût d'inachevé, même si on sent derrière l'intention louable de l'auteur de vouloir amuser ses lecteurs.

Gill Hornby, journaliste, a tenu une chronique dans le Daily Telegraph puis dans le Guardian. Mère de 4 enfants, elle est la soeur de l'écrivain Nick Hornby. Elle vit avec son mari, le romancier Robert Harris, dans le Berkshire. La Reine des Abeilles est son premier roman.

De bal d'hiver en pique-niques et vide-greniers, les «desperates housewives» de Gill Hornby rivalisent de créativité pour se faire remarquer du nouveau proviseur, Tom Orchard, qui attire les femmes comme un pot de miel les abeilles. Sur un peu plus de 400 pages, soit le temps d'une année scolaire, l'auteure raconte, avec un humour tout british, les petites mesquineries et les cancans de ces mères de famille, à la fois amies et rivales.

Sans grande prétention littéraire, cette petite comédie de moeurs à l'humour féroce cultive avec bonheur la métaphore apicole. La guerre d'enchères de ces mamans prêtes à tout pour accéder au trône ressemble à s'y méprendre à un essaim enragé. L'hypocrisie, la notion d'appartenance au groupe sont des thèmes forts que l'auteure a particulièrement su exploiter. C'est lorsqu'il prend des allures de satire sociale que le récit de Gill Hornby est le plus jouissif !

Malheureusement, à trop vouloir jouer la carte de l'humour, l'auteure en a perdu toute crédibilité ! Elle croque une galerie de personnages caricaturés à l'extrême, dont les comportements manquent cruellement de subtilité. Son intrigue, pourtant prometteuse, manque d'un je-ne-sais-quoi d'irrésistible pour faire mouche ! C'est dommage ! On s'attendait à plus drôle mais surtout, à bien plus piquant !
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