Il y avait quatre prisons à Londres, mais Newgate était la plus redoutée. Elle accueillait les plus grands criminels, et tous savaient qu'ils n'y feraient pas de vieux os. Neuf marches menaient à la sortie : une corde et une trappe.
Les gens de notre sorte, Ratsey - les voleurs à la tire et les bandits de grand chemin -, quelle vie ont-ils ? Nous vivons dans la peur. Nous sommes toujours en fuite. Jusqu'au joir où en se fait prendre. Et alors...
[super description de ce qu'étaient les rues de Londres jusqu'au 19ème siècles]
Des chevaux caracolaient dans la boue. Des carrioles cahotaient en grinçant. Des chiens aboyaient, des vaches meuglaient, fâchées d'être menées au marché. Dans les ateliers ouverts sur la rue, des ferronniers à demi nus jouaient du marteau et beuglaient leurs instructions à des apprentis empressés. Des menuisiers en tablier de cuir sciaient et coupaient du bois. Un groupe de marins déjà à moitié ivres passa en zigzaguant, riant et chantant à tue-tête. Quel tapage ! Tom se boucha les oreilles, il avait le vertige.
Et puis il y avait l'odeur. L'odeur des légumes et des épices du marché. Des fruits, frais ou avariés. L'odeur des gens, sales et suant. L'odeur des animaux. Et, bien sûr, pire que tout, la puanteur de l’égout à ciel ouvert qui courait au milieu de la rue, charriant le flot continuel et nauséabond de toutes les eaux usées de Londres vers on ne savait où !
Tous les individus présents dans l'auberge étaient des filous, chacun sa spécialité. Tire-laine, escrocs, faussaires, voleurs à la tire, coupeurs de bourses. Tom ne connaissait pas avec précision les activités de chacun, mais ils avaient vraiment l'air patibulaire, avec leurs yeux de fouine et leurs grands sourires édentés. C'était une sensation assez curieuse d'être la seule personne dans cette salle à n'avoir commis aucun crime.
Londres avait ceci d'étrange : c'était une cité immense, surpeuplée, dont les rues et les maisons s'entassaient dans le minuscule espace coincé entre les murs et le fleuve.
Personne n'a envie d'être une fille. Surtout au XVI° siècle !
[ sentiment du personnage principal alors qu'il regarde une pièce de théâtre pour la 1ère fois]
C'était un sentiment merveilleux que de se perdre dans un monde où rien d'autre n'avait d'importance.
" Tu n'as rien ? " s'inquiéta Sebastian.
Henrietta s'essuya une main sur sa jupe.
" Je pue ! s'exclama-t-elle.
- Je sais, ma mie. Mais ne t'inquiète pas, le purin de cheval masquera ton odeur. "
Mari et femme s'embrassèrent, dents sans lèvres contre chair grise vérolée.
[...] étrangers ils arrivaient, étrangers ils repartaient. C'était la règle. Dans un monde incertain, il pouvait être dangereux de livrer trop de renseignements sur soi.