Au vu des éléments actuels, le meurtre ressemblait à une agression gratuite. Cela pouvait donner un angle intéressant à la nouvelle. Il lui restait trois choses à faire avant d’écrire : jeter un rapide coup d’œil dans la maison, obtenir la confirmation par la police de l’identité de la victime et parler avec les voisins.
Comme les temps avaient changé rapidement… Maintenant on téléchargeait la musique sur de petits téléphones portables qu’on pouvait glisser dans sa poche et qui étaient en fait des ordinateurs très perfectionnés. En ce temps-là, on était encore obligé d’avoir une cassette…
Les rumeurs circulaient vite dans une ville de province et elle savait d’expérience que les stations ouvertes le soir étaient des endroits où on était au courant de presque tout ce qui se passait.
La manière dont la personne avait été tuée intéressait toujours les gens.
Cela ne ressemblait pas à une affaire qui pourrait faire les gros titres. Les jeunes femmes faisaient vendre davantage. C’était la réalité. Et les chances pour que ce soit une personnalité étaient faibles.
Il appréciait de plus en plus d’échanger avec sa fille à propos des nouvelles. Il avait eu du mal à l’admettre, mais ces conversations avec elle l’avaient aidé à mieux prendre conscience de son rôle de policier. Elle avait un regard extérieur sur sa profession, qui l’avait souvent amené à remettre en cause l’idée qu’il se faisait de lui-même.