AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Apprendre à résister (6)

Des bébés aux adultes, on découvre aujourd'hui qu'apprendre à résister aux conflits intracérébraux est important pour notre développement cognitif, c'est-à-dire pour l'acquisition des connaissances et la capacité de raisonnement. C'est un signe d'intelligence.
Comme l'avaient déjà bien pressenti les penseurs grecs de l'Antiquité depuis Aristote, avec les sophismes et paralogismes (écarts à la logique), suivis par les philosophes de la Renaissance qui ont souligné le poids des coutumes et des habitudes égocentrées (Montaigne) ou l'action des "puissances trompeuses" (Pascal), ce sont nos propres impulsions, intuitions, croyances, stéréotypes et erreurs cognitives auxquels il faut apprendre à résister. Et c'est la partie avant de notre cerveau, le cortex préfrontal, qui doit s'exercer à bien les inhiber. Or cela ne va pas de soi, car sa maturation est lente au cours de l'enfance. (P 17)
Commenter  J’apprécie          310
(ajout à la réédition de 2017)

J’avais aussi cela à l’esprit en publiant en 2016 mon Histoire de la psychologie où un chapitre s’intitulait « L’inconstance de l’humain ». J’y consacrais plusieurs pages à Montaigne, prince des psychologues à la Renaissance. Son souci, le seul véritable, était une éducation au contrôle de l’esprit, dès l’enfance, pour lutter contre le conflit d’opinions religieuses qui dévastait le XVIe siècle en France et en Europe : les guerres de Religion entre catholiques et protestants. Ce conflit a jadis été initié et amplifié via une fabuleuse innovation technologique : l’imprimerie. La nouvelle guerre de Religion que nous connaissons aujourd’hui est conduite via Internet et mondialisée : le radicalisme islamiste contre l’Occident. Les époques se ressemblent ; la fragilité des cerveaux et des esprits demeure.
Ce sont les plus faibles et les plus manipulables d’entre eux – ceux qui résistent cognitivement le moins –, à un moment donné de leur vie, souvent à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Ces cerveaux, fragilisés par un décrochage scolaire ou une déception affective, un traumatisme familial et (ou) tout simplement une quête de sens, deviennent alors durs, rigides, radicalisés ! Même s’ils étaient, pour certains d’entre eux, auparavant a priori « bien éduqués ».
Commenter  J’apprécie          40
Déjà Montaigne, dans ses Essais, se disait effaré par l’égocentrisme et le sociocentrisme des adultes, dont l’ancrage est d’abord physiologique et corporel. « Nos yeux ne voient rien en arrière » écrivait-il ! Et cet égocentrisme corporel devient rapidement cognitif et moral. Apprendre à inhiber dès l’enfance cet égocentrisme du cerveau, par des jeux de rôle et de coordination des points de vue spatiaux et sociaux (se mettre à la place d’un autre), ou encore par du théâtre, c’est éduquer à la tolérance, à la pluralité des opinions. On éveille ainsi la sympathie et l’empathie. Il s’agit de se construire une « théorie de l’esprit » (pensées, émotions, croyances) du cerveau de l’autre et, surtout, de l’exercer en permanence.
Commenter  J’apprécie          20
L'exemple cognitif le plus marquant et le plus connu de l'histoire des sciences est celui de l'impulsion des humains à croire que la Terre est au centre de l'Univers. C'est le "géocentrisme" auquel ont notamment résisté, à la renaissance et contre l'Eglise, les cerveaux astronomes de Copernic et de Galilée avec leur nouvelle conception "héliocentrique" (le soleil est au centre de l'Univers). Comme on le sait, le procès de Galilée - sa résistance personnelle - a surtout porté sur la façon non divine de la dire et de le faire reconnaître: l'héliocentrisme était une réalité, non une simple hypothèse!
Commenter  J’apprécie          10
Contre les "moutons de Panurge" jadis fustigés par Rabelais - en couverture -, qu'il s'agisse des mouvements trop précipités des neurones dans le cerveau de chacun lors des apprentissages cognitifs ou des influences sociales extérieures, il faut apprendre à résister aux automatismes de pensée lorsqu'il sont simplificateurs et dangereux, y compris chez les adultes. C'est l'esprit critique que la jeunesse doit cultiver, pour l'école, contre la terreur.
Commenter  J’apprécie          10
Rien n'est plus amusant que d'observer un enfant qui s'interroge. Dans cet "instant cognitif", on a l'impression qu'il découvre tout à la fois le monde et les potentialités de son cerveau. Il est alors gourmand de culture et d'intersubjectivité. Il apprend!
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (58) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Freud et les autres...

    Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

    3
    4
    5
    6

    10 questions
    435 lecteurs ont répondu
    Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}