Pendant des années - disons aux deux premières lectures,- j'ai considéré
Sérotonine comme le plus mauvais roman de
Houellebecq. Et pourtant, il est bien à la hauteur des autres, il s'agit toujours d'une variation sur l'inévitable question "que faire ?" à laquelle le protagoniste, sorte de double raté de l'auteur, répond avec un involontaire panache : "rien". Des Esseintes modeste sans être tout à fait fauché, il se laissera vivoter jusqu'à ce que mort s'ensuive. Si on peut discuter des choix faits en matière de narration (et notamment d'épuisantes analepses et prolepses) le fond n'en est pas moins toujours très sûr, le style aussi maîtrisé qu'à l'accoutumée.
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