AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de iris29


Voilà, c'est fini....
Le cinquième tome de la saga des Cazalet est le dernier, et si j'ai été heureuse de les retrouver, je suis tellement triste de les avoir quittés à jamais...
Peut-on être en deuil de personnages de fiction, d'une ambiance, d'une maison imaginaire ? 
Parce que cinq tomes (quand c'est bien écrit... ), ça crée une intimité, un attachement qu'il est difficile d'expliquer.

Ce tome-ci est particulier... Ecrit 18 ans après les quatre premiers...
Et on ne s'en rend pas compte, c'est comme si Elizabeth Jane Howard ( 1923- 2014) avait enchainé ! Elle a poursuivi avec chaque membre de la famille Cazalet, comme si de rien n'était. Publié en Grande Bretagne en 2013, l'auteure avait alors, 90 ans ! C'est hallucinant d'avoir autant de vivacité d'esprit, de finesse, de précision à cet âge. Elle mourra un an après...


On retrouve notre petite famille sur le point de perdre la Duche ( la doyenne de la famille, la grand-mère et l'arrière grand-mère), la gardienne du temple qu'est la maison familiale de Home Place où tout ce petit monde s'était réfugié pendant la guerre... 
[ " C'est la fin d'une ére, on se retrouve en première ligne, pas vrai ? "]
Et avec sa mort, la deuxième génération se retrouve en première ligne (comme le dit si bien l'un des frères Cazalet ). Et ça fait peur, ça donne le vertige, on se sent moins protégé... Obligés de faire face à leurs responsabilités, leurs incompétances, car, ont-ils réellement choisi leur destin ? Ils ont hérité d'une position sociale, d'une entreprise , de métiers, mais sont-ils à la hauteur ? Avec cette prise de conscience brutale , c'est aussi celle d'un monde qui s'effondre, une Angleterre qui se meurt, qui change, qui va changer... "La fin d'une ére" dessine les années 1956 à 1958.


Ce qui frappe dans cette saga , c'est son immense qualité historique, ( comment ils vivent, ce qu'ils pensent , comment ils élèvent leurs enfants, ce qu'ils mangent, ce qu'ils portent, ce qu'ils conduisent...).
Les quatre premiers tomes étaient plus historiques. Ils parlaient d'avant la guerre puis pendant, puis après. La reconstruction psychologique (ou pas...). Ce tome-ci est plus "égoiste", centré sur les petits bonheurs et les petits malheurs de la famille parce qu'ils peuvent enfin se le permettre, ils peuvent enfin souffler (le danger est derrière eux ) , se recentrer sur eux-mêmes. C'est humain , c'est inévitable ...

Le danger est derrière eux, c'est vite dit... Un autre danger guette, un plus privé, mais qui va rebattre toutes les cartes. Comment s'en sortiront-ils ?
Et bien avec distinction, classe et une extrême dignité !
C'est ce qui définit cette saga : une classe et une grace infinie.

Ce qui leur arrive dans ce tome, est arrivé et arrive dans toutes les familles. Rien n'est définitif... Et c'est décrit avec tellement de finesse, que ça touche à l'universel...
Les Cazalet, ont beau être anglais jusqu'aux bouts des ongles, c'est moi, c'est vous, c'est nous...

Vous aurez, parfois, l'impression d'être dans un roman de Barbara Pym, Patricia Wentworth ou Agatha Christie (sans les crimes) à cause de l'époque racontée .
Pour tous ceux qui aiment la littérature anglaise, la Grande Bretagne, Dowtown Abbey, la nostalgie, les romans historiques, les classiques...
Ne passez pas à côté !


PS : Petite cerise "on" the gateau ...
Il existe une série télévisée produite par la BBC...
Commenter  J’apprécie          524



Ont apprécié cette critique (51)voir plus




{* *}