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Citations sur Le secret du lac (11)

Gray… la seule évocation de son prénom la faisait frissonner. Mais ce n’était rien comparé à la violence des sensations qu’elle éprouvait en sa présence. Il suffisait qu’elle l’aperçoive et son cœur s’emballait, ses jambes se mettaient à trembler et le rouge lui montait aux joues. Elle avait bien essayé de maîtriser ses émotions, mais sans succès. Pour se rassurer, elle se disait que son admiration pour lui n’avait rien que de très normal. Après tout, Gray était considéré comme un dieu à Prescott. Un dieu un peu vaurien sur les bords. Protégé par la fortune des Bouvier, il faisait les 400 coups et sa réputation de séducteur était déjà bien établie. Son charme insouciant faisait des ravages parmi les femmes de la région et quoique les Bouvier eussent déjà engendré bon nombre de noceurs, Gray semblait bien parti pour être le pire de tous.
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_ Le pauvre vieux avait l'air aussi séduisant qu'un cure-dent et on l'aurait cru tout droit sorti d'une comédie des année 1950! Et moi j'étais jaloux comme un fou!
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Elle adorait les livres et dévorait tout ce qui lui tombait sous la main. Les mots étaient comme un philtre magique. Lorsqu'elle lisait, la vie et ses misères disparaissaient. Elle devenait quelqu'un de différent, quelqu'un de bien.
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Elle était pieds nus et son short élimé découvrait ses petites jambes grêles. Elle ne craignait pas les égratignures, ni même les morsures de serpent ; Clémence était une créature farouche, la forêt était son élément. Elle avait attaché ses longs cheveux auburn avec un élastique pour être libre de ses mouvements et se faufilait entre les arbres comme un elfe.
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Le dernier des Devlin était mongolien. Gray ne l’avait vu qu’une ou deux fois, toujours accroché aux jambes de la plus jeune. Comment s’appelait-elle déjà ? Ah oui, Clémence. Drôle de prénom pour une Devlin. Clémence, cela évoquait l’innocence, la pureté, mais avec une famille comme la sienne, l’avenir de cette pauvre gamine était déjà tout tracé. Dans quelques années, elle serait exactement comme sa mère et sa sœur ; dès qu’elle serait un tant soit peu formée, tous les garçons de Prescott la poursuivraient simplement parce qu’elle s’appelait Devlin et elle ne leur résisterait pas bien longtemps.
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Elle ne le lui demandait que pour la forme. Scottie mangeait plus facilement la purée et c’était ce qu’elle préparerait de toute façon. Elle passa la main dans les cheveux bruns de son frère et retourna peler les pommes de terre. Ces derniers temps, Scottie était moins vif et ses lèvres prenaient de plus en plus souvent une coloration bleu foncé lorsqu’il jouait. Son cœur faiblissait, comme les médecins l’avaient prédit et il n’y aurait pas de transplantation cardiaque miraculeuse pour lui. Même si les Devlin en avaient eu les moyens, aucun chirurgien n’aurait accepté d’opérer un petit garçon qui ne serait jamais capable de s’habiller normalement, de lire ou même de balbutier quelques mots. La gorge de Clémence se serrait lorsqu’elle songeait au peu de temps qui lui restait encore à vivre. Les médecins étaient déjà étonnés qu’il eût survécu aussi longtemps. À une époque, Clémence s’était souvent demandé si Scottie était le fils de Guy Bouvier. Matériellement, c’était plus que possible ; cela l’avait rendue furieuse. Il aurait eu les moyens de le soigner, lui, ou au moins d’adoucir sa brève existence. Mais bien sûr, engendrer un fils débile n’avait rien de glorieux, mieux valait faire comme s’il n’existait pas !
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Et cependant, il lui avait fallu beaucoup de courage pour se décider à revenir. Les paroles de Gray Bouvier marquaient encore sa mémoire au fer rouge. Même si elle parvenait parfois à les oublier des jours durant, la douleur était toujours là, insidieuse, lancinante. Vous n’êtes que de la racaille… ! La blessure que Gray lui avait infligée cette nuit-là ne s’était jamais refermée. Il les avait chassées, elle et sa famille, comme des chiens galeux et le plus ironique était qu’il l’avait fait pour rien. Car contrairement à ce que tout le monde avait pensé à l’époque, Renée était parfaitement innocente du crime qu’on lui reprochait. Oh, sa mère n’avait jamais été une sainte et si Guy le lui avait proposé, sans doute aurait-elle accepté de s’enfuir avec lui. Seulement voilà, il ne l’avait pas fait et Renée était totalement étrangère à la mystérieuse disparition de Guy Bouvier douze ans auparavant.
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Depuis toute petite, Clémence avait appris à saisir chaque moment de liberté. Il y en avait trop peu dans sa vie pour les laisser échapper. La plupart du temps, elle les consacrait à lire. Elle adorait les livres et dévorait tout ce qui lui tombait sous la main. Les mots étaient comme un philtre magique. Lorsqu’elle lisait, la vie et ses misères disparaissaient ; elle naviguait alors dans un univers merveilleux où la « racaille Devlin » n’existait plus. Elle devenait quelqu’un de différent, quelqu’un de bien. Elle avait appris à ne pas lire devant son père ou ses frères qui se moquaient d’elle ou allaient même parfois jusqu’à lui arracher le livre des mains pour le jeter au feu. Ses efforts pour le récupérer provoquaient toujours chez eux des hurlements de rire. Sa mère, elle, se contentait de grommeler, prétendant que Clémence perdait son temps et qu’elle ferait mieux de s’occuper à quelque chose d’utile, mais Renée ne s’en était jamais prise aux livres. Jodie aussi se moquait d’elle, mais pas méchamment comme ses frères. Elle ne comprenait pas que sa sœur préfère rester le nez dans un livre au lieu de l’accompagner dans ses sorties.
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En cet instant pourtant, le sentiment bizarre d’avoir retrouvé ses racines l’emportait presque sur l’amertume. D’autant plus bizarre d’ailleurs que, lorsqu’elle vivait à Prescott, on lui avait toujours fait sentir qu’elle n’était qu’une paria. Mais au-delà de toute raison, son instinct lui disait qu’ici elle était chez elle. Tout le lui prouvait. Les parfums colorés qu’elle n’avait retrouvés nulle part ailleurs, les visions imprimées dans sa mémoire depuis l’enfance, les lieux que chaque cellule de son corps reconnaissait. Elle était née ici, avait grandi ici, et ses souvenirs avaient beau ne pas être joyeux, des liens invisibles qu’elle n’aurait jamais soupçonnés la rattachaient indissolublement à Prescott.
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Toute la région savait que son père couchait avec Renée depuis des lustres. Gray n’y trouvait pas spécialement à redire. Même s’il aimait sa mère, il ne pouvait blâmer Guy d’aller se distraire ailleurs. D’ailleurs sa mère elle-même ne s’en plaignait pas. Noëlle Bouvier avait horreur des contacts physiques, y compris de la part de ses enfants. À trente-neuf ans, aussi belle qu’une madone, elle en avait également la froideur. Comment diable avait-elle pu avoir des enfants ? Et comment Guy aurait-il pu lui être fidèle ? Doté du tempérament fougueux des Bouvier, Guy était un homme au sang chaud et il était passé dans de nombreux lits avant de prendre Renée pour maîtresse plus ou moins attitrée. Moyennant quoi il se montrait un mari attentionné pour Noëlle, laquelle s’accommodait très bien de ses frasques. Il ne la quitterait jamais. Gray ne se faisait pas le moindre souci à ce sujet.
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