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Publié en 2013 aux éditions Glénat, le roman graphique » La ligne droite « est le fruit de la collaboration entre le scénariste Hubert et l'illustratrice Marie Caillou.
Ne vous fiez pas à la couverture du livre qui paraît simple et naïve, le sujet qu'il traite est fort.
Hadrien est un jeune lycéen qui vit seul avec sa mère, dans le fin fond de la Bretagne. Scolarisé dans un établissement catholique très stricte, le jeune garçon semble particulièrement renfermé et isolé. Pas plus épanoui à la maison, il subit une éducation religieuse sans concession de la part de sa mère.
Lors d'une séance de sport au lycée, il est brutalement plaqué au sol par un certain Jérémie, sous l'oeil moqueur du professeur, le père Kéméneur. Lorsque Jérémie vient s'excuser de son geste dans les vestiaires, Hadrien éclate d'une colère sans nom.
p. 20 : » MARRE, MARRE, MARRE DE CE LYCEE CATHO POURRI, DE CES CONNARDS SADIQUES ! Vous allez bien rigoler tout à l'heure, non ? » Trop drôle, tu lui as bien foutu sur la gueule ! le pif explosé ! Arf ! Arf ! Arf ! » Alors, tes excuses, tu peux te les garder. Mais ce qui me tue, c'est ce prof ! On dirait que c'est comme ça qu'il prend son pied ! Tellement frustré dans sa religion à la con ! Tellement pas de vie qu'il espère bien gâcher la nôtre aussi ! «
Mais cette colère enfouie depuis si longtemps au fond de lui, a le mérite de faire rire Jérémie. Il faut dire qu'il n'a pas l'habitude de voir son camarade de classe exprimer ses émotions, et encore moins sa colère.
En rentrant chez lui, Hadrien retrouve sa mère en grande discussion avec sa marraine, la propre soeur de sa mère. Celle-ci est aussi ouverte et compréhensive que sa mère est bornée et fermée. Ce qui provoque parfois de vives tensions entre les deux femmes. Mais Hadrien est très proche de sa marraine.
p. 27 : » Parce que tu crois que c'est drôle d'être un ado dans un bled comme ici ? Il n'y a rien à faire, à part attendre que ça passe. Tu te souviens quand on avait leur âge ? «
S'apercevant des points communs, Jérémie et Hadrien décident de se voir en dehors du lycée. Puis un jour ces sentiments d'amitié évoluent et se transforment en une attirance réciproque.
p. 61 : » Depuis que j'ai douze ans. Je me suis rendu compte que je regardais les garçons, pas les filles. Et j'ai tout de suite compris qu'il fallait que je le cache. «
Malgré leur discrétion, leur secret est rapidement découvert. La réaction du proviseur, le père Kéméneur, est choquante et sans appel !
p. 89 : » Je ne suis pas là pour te juger. Tu es malade et nous ne jetons pas la pierre aux gens malades. Nous leur tendons la main. Tu vois, ce qui est arrivé est une très bonne chose pour toi. Maintenant que nous savons, nous allons pouvoir t'aider avant que ça ne devienne plus grave. «
Que des ouvrages comme celui-ci soient encore utiles pour dénoncer l'homophobie, et plus particulièrement l'intolérance de la religion catholique, n'est pas rassurant sur l'évolution de la société. Un double sujet traité, peut-être, de manière un peu rapide ? Il n'empêche que Hubert et Marie Caillou ont su mettre en images et en mots le mal être de ces adolescents. La tension omniprésente est parfaitement transcrite par l'alternance des couleurs pastels et des couleurs froides.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Le dessin est froid, le trait net, coloré uniquement par des aplats, avec des couleurs naturelles dont l'équilibre est parfois brusquement cassé par une couleur acide, agressive, un jaune citron par exemple. Ce choix graphique presque inconfortable est en total harmonie avec le propos. L'histoire raconte la vie au lycée ou collège, c'est à dire vers 15 ans, d'un enfant qui se sent différent. C'est une bande dessinée qui parle d'homosexualité, de la révélation de l'adolescent qui découvre qu'il est homosexuel. Sous cette apparente douceur du trait, du rythme du récit surgit une extrême violence, celle de l'hypocrisie sournoise de la société vis à vis de l'homosexualité, de la religion, de l'enseignement religieux, de l'éducation familiale. C'est une oeuvre très militante et absolument nécessaire, un pamphlet contre tous ceux qui pensent que l'homosexualité est une maladie et qui croient faire acte de compassion en proposant une possible “guérison”. Et justement, la force du propos c'est de dénoncer cette vision, de nous en faire vivre toute la cruauté. le mal être qui s'installe dans l'esprit de ces jeunes est raconté avec beaucoup de nuance, de pudeur, et de subtilité, brièvement et simplement, sans voyeurisme, les auteurs ne cherchent pas à ce que le lecteur s'identifie, ce n'est pas leur propos, ce garçon reste distant pour le lecteur comme il est distant avec les autres enfants, pour mettre en avant le malaise. En choisissant une famille et un univers scolaire bigots et conservateurs, Hubert appuie le trait, mais il ne tombe jamais dans l'outrance et la caricature et à l'arrivée, le récit touche et marque... Poignant.
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Nous suivons dans cette BD de Hubert, la vie de Hadrien, jeune garçon écrasé par une mère directive et coincée, une école catholique à l'ancienne et une étiquette de tête à claques.
Le jeune homme a un seul ami mais, au détour d'un cours de rugby, Hadrien va se retrouver à discuter avec Jérémie, jeune homme populaire qui, sous son image de beau gosse, se révèle être plus profond et plus paumé qu'il ne veut bien le laisser paraitre.
A travers cette histoire touchante, et parfois poignante, j'ai le sentiment que Hubert nous a livré une histoire personnelle, dénonçant une société revêche, rigide et homophobe. L'histoire est bien amenée, les personnages sont complexes et on devine en eux des blessures qui ne seront malheureusement pas toutes expliquées.
Je regrette juste le choix du dessin. Celui-ci est terriblement froid. Les visages sont quasiment tous identiques et transposés d'une case à l'autre. le tout est minimaliste, avec une mise en couleurs par aplats. C'est beau, ceci-dit et bien fait mais ça empêche le lecteur de s'immerger complètement dans l'histoire.
Dommage
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C'est l'histoire de l'extrême solitude d'Hadrien qui préfère les garçons.
Il vit à la campagne avec sa mère, femme seule, rigide et conformiste .Scolarisé dans un collège privé d'obédience catholique, il y pointe régulièrement les décalages entre discours et pratiques.

Hadrien est brillant et courageux.
Il est surpris lors d'un baiser échangé avec Jérémie..et là tout explose!

Très belle bande dessinée au format à l'italienne. Hubert est son auteur comme il l'est de "peau d'homme". L'illustration est très réussie par Marie Caillou.

Ce livre est touchant et efficace. Il pose les bonnes questions en attendant que les temps changent.
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J'ai beaucoup aimé cette BD, la ligne droite, qui se fait d'abord remarquer par son format à l'italienne, ensuite par sa couverture au dessin particulier, très stylisé, un brin naïf, sur laquelle on voit deux personnages dos à dos, installés sur une branche surplombant la mer. L'un deux porte une veste rose fluo, comme la couleur du titre. Il regarde sur la droite et semble triste.



La ligne droite parle de la découverte de l'homosexualité à l'adolescence, sujet un peu casse-cou de nos jours mais ici très bien mis en scène. Hadrien est un jeune homme réservé, sur protégé par sa mère qui le traite comme un enfant. Il est bon élève mais n'est pas bien intégré dans son école religieuse et il n'a qu'un ami. Evidemment, ses camarades du lycée le trouvent ringard et mal habillé. En fait, cette apparence est « une couverture de survie » derrière laquelle Hadrien se cache, comme le découvre Jérémie, qui vient de le plaquer un peu violemment au rugby. Ce petit accident de sport les rapproche et petit à petit ils deviennent amis avant que d'autres sentiments beaucoup plus forts apparaissent, ce qui n'est pas du goût de l'entourage, notamment le directeur du lycée…

La ligne droite est une très belle BD, aux dessins harmonieux, avec beaucoup de lignes et de cadres, comme pour exprimer l'espace rigide dans lequel évolue le jeune personnage. Les couleurs sombres parfois viennent renforcer cette impression de renfermement, d'asphyxie. Heureusement, Marie Caillou a choisi d'insérer dans certaines planches de beaux arbres qui déploient leurs branches vers le ciel et donnent de la respiration dans la narration sombre et douloureuse. Et les rencontres d'Hadrien avec Jérémie sont isolées du reste par des couleurs jaunes, reflétant les sensations pures que ressentent les personnages. Les auteurs ont même placé sur le chemin d'Hadrien des éoliennes qui pourraient lui insuffler l'énergie pour lutter contre les obstacles qui s'accumulent devant sa frêle silhouette…

Le scénario D Hubert surprend par la profondeur des propos, la justesse des répliques. Les dessins de Marie Caillou s'allient merveilleusement aux textes, apportant une touche originale à cette histoire simple et terrible. Une BD réussie, une très belle découverte.

Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Un jeune lycéen d'une famille catholique et scolarisé dans un établissement privé catholique, cache depuis longtemps son homosexualité.
Cette BD m'a touché par le graphisme simple et émouvant. Un bémol sur le cliché de "l'école privé catholique" ...
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La ligne droite est une ligne qui nous est imposé par les codes de la société moralisatrice ainsi que par la religion. Il ne faut pas s'écarter du droit chemin ou sinon gare. En l'occurrence, un jeune adolescent un peu rebelle car totalement embrigadé par une mère l'ayant enfermé dans une prison catho se découvre et passe de l'autre bord avec un camarade de classe. Il est question également des apparences et du regard que portent les gens. Notre jeune adolescent va découvrir que la société n'est pas très franche et qu'elle impose des choix à ceux qui se soumettent. La fin est assez emblématique de cette hypocrisie qui finira par le consumer totalement jusqu'à l'immersion.

Je ne connaissais pas ses deux auteurs qui ont collaboré ensemble. Ils nous délivrent un one-shot bouleversant et brutal dans un format à l'italienne et avec une ligne de dessin plutôt classique. La modernité ne sera pas dans la forme mais dans le propos et dans le message délivré. J'avoue avoir été décontenancé par ce graphisme rigide et figé. Cependant, par la suite, j'ai littéralement été happé par l'intelligence du récit ainsi que la façon d'aborder une thématique plutôt difficile. C'est sombre mais c'est réaliste. Une bd qui invite également à la réflexion notamment des plus jeunes. En tout cas, une belle réussite.
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Pas aimé du tout. Manipulateur.
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Hadrien est un ado mal dans sa peau. Il faut dire qu'il n'est pas gâté entre une mère pénible le surprotégeant et des camarades de classe brutaux et moqueurs. Mais bon, faut faire avec, comme lorsqu'on s'amuse à vous faire tomber pendant le cours de sport. Contre toute attente, Hadrien, toujours désillusionné, va se laisser approcher par Jérémie, autre garçon de sa classe, et même plus parce qu'affinités. Au grand dam de la petite amie de ce dernier, et du directeur du lycée catho.

Cette petite bande dessinée, avec son format à l'italienne et ses couleurs sophistiquées, ne manque pas d'intérêt.

Les décors sont épurés, Hadrien vit au fin fond de la Bretagne, mais il pourrait tout aussi bien s'agir de l'Amérique profonde, le design étant soigné, les couleurs très tranchées qui impersonnalisent les lieux, la typo des textes aussi. Après s'être familiarisé avec ces ambiances et cette esthétique, on éprouve une profonde sympathie pour ce jeune solitaire très brillant mais menacé d'une forte misanthropie. Et puis cette histoire d'homosexualité adolescente, amenant son lot d'espoirs heureux puis de déceptions cinglantes, résonne avec une grande justesse, celle qui fait mesurer l'injustice.
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One-shot bouleversant, délicat et frontal, ou la trajectoire pure et cruelle d'un garçon qui aimait les garçons
Un format italien, un graphisme rigide et rétro par sa ligne claire au service d'un texte fort. Rigide comme le milieu conservateur qui rejette la différence d'Hadrien. Les sentiments lumineux du jeune garçon ne peuvent grandir dans la sombre incompréhension qui l'entoure et la chute est inexorablement dramatique. Sa souffrance et son impuissance sont aussi vibrantes que les glaciales tonalités bleu et roses délavées de cet album poétique et sensible. Des raccourcis manichéens et une certaine simplicité teintent la mécanique de l'histoire, mais dénonçant bien la persistance quelque soit l'époque et le lieu de l'incompréhension de l'homosexualité quand l'entourage garde des oeillères et que la famille ne soutient pas.

J'ai été surprise par le dessin dans les premières planches mais j'ai ensuite reconnu que cette ambiance figée collait bien au cadre. le texte est parfois en retrait par rapport aux dessins qui portent à eux seuls ce sujet délicat. L'intrigue m'a émue, malmenée et attristée à la fin. La solitude et le désespoir d'Hadrien sont une torture. (non, pas de revirement salvateur de dernière minute). Une juste façon d'aborder la thématique de l'homosexualité, à compléter par d'autres pour ne pas tomber dans le pessimisme radical.

Attention, histoire puissante qui peut chavirer !
Lien : http://www.petitesmadeleines..
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