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Critique de SMadJ


« Et le Mal viendra » de Jérôme Camut et Nathalie Hug - La chronique qui est venu qui a vu et qui a été vaincue ! COUP DE FOUDRE !

Il y va des livres comme de l'amour, des livres dont tu tombes instantanément amoureux - un lecteur/une lectrice, ça a un petit coeur d'artichaut tu sais – et qui vont continuer à t'accompagner sur une bonne partie de ton chemin de vie. Des livres « coups de foudre ».
« Et le mal viendra » en fait assurément partie. Il est composé de phéromones tenaces. Ta dernière pensée est pour lui quand tu te couches et la première chose qui imprègne ton esprit au petit matin est une nouvelle pensée pour lui, fugace ou pas.

Pour vous mettre dans l'ambiance, voici comment le roman démarre : « L'Afrique tu te la prends dans la gueule et tu l'aimes ou alors tu remontes dans le premier coucou et tu te casses le plus loin possible ».
Effectivement, on se le prend dans la gueule ce roman !

C'est rare qu'un thriller dégage autant d'émotions contradictoires. La force des Camhug (contraction de Jérôme Camut et Nathalie Hug), c'est de parler à tes tripes et à ton coeur avec la même énergie alternant les moments d'une beauté à couper le souffle, chargés de poésie et de silences, et les scènes d'action époustouflantes dignes des plus grands films d'action. Certaines scènes sont si magnifiquement découpées que tu te vois transporté dedans, une immersion en zone littéraire addictive.

« Et le mal viendra » est un roman populaire (avec toute la noblesse du terme), un blockbuster sociétal, une épopée à la Jules Verne mâtinée d'un thriller épique, un passeport pour l'aventure. Mais quel souffle ! L'action saute aisément d'un continent à l'autre entre Europe et Afrique, une vadrouille entre terres inconnues et polar urbain. Et non seulement cette dichotomie fonctionne mais en plus elle lustre le bouquin d'un vernis précieux.

Ce livre est d'une richesse phénoménale et d'une ambition folle. Que ce soit dans la démesure vertigineuse de l'intrique ou dans le soin et la finition apportés aux personnages. Un vrai travail d'orfèvre tant les ciselures et les déchirures de chacun y sont admirablement dépeintes. Les personnages sont si contrastés, jamais noir ou blanc, que l'identification et l'empathie fonctionnent à plein régime.

LES YEUX GRANDS OUVERTS
Les sujets traités sociétales et politiques (l'éco-terrorisme, la radicalisation, la raréfaction de l'eau…) font mouche. Les Camhug tutoient l'époque et en démontent les rouages. Leur constat est implacable et fait dresser les cheveux sur la tête ; les événements décrits dans ce roman paraissent si réels et si crédibles qu'ils en deviendraient possibles dans notre réalité.
L'acuité des auteurs à comprendre la Société et à nous la recracher en pleine gueule est tout simplement bluffante.
D'ailleurs, l'une des idées centrales du livre est de montrer comment, insidieusement, se construisent et se propagent les idées extrémistes. Cela peut partir d'une idée noble voire altruiste et pourtant finir dans le drame le plus absolu. L'enfer est pavé de bonnes intentions mais ses marches sont glissantes. Comme à chacun de leur roman, les Camhug se paient le luxe de susciter la réflexion sans jamais sacrifier au dynamisme puissant du thriller.

LE DERNIER ARGUMENT DES ROIS
Impossible de terminer cette chronique sans saluer la fin du roman qui touche à la perfection. C'est tellement rare une fin aussi ultime et aussi réussie. Combien de romans avec-vous kiffé tout du long avant d'être déçu et frustré par la fin, un goût amer dans la bouche ? Ce ne sera pas le cas ici, vous l'aurez compris. Au contraire, elle vous hantera de nombreux jours durant une fois le livre refermé. La marque d'une GRANDE oeuvre.

Je vous parlais de coup de foudre en début de chronique mais comment ne pas avoir de crush pour un bouquin qui t'étreint avec autant de passion et de grâce ?

Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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