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3,78

sur 136 notes
Difficile d'avoir un avis clair après avoir achevé les 600 pages et quelques de "Et le mal viendra". Fidèle aux thrillers astucieux et révélateurs des maux de notre société sous bien des facettes, le duo/couple Camhug m'a un petit peu décontenancé cette fois-ci.
"Et le mal viendra" est intimement lié au précédent opus "Islanova" sans pour autant en constituer la suite car l'écriture de ce roman mêle passé et présent sur une bonne quinzaine d'années.
Humanisme, terrorisme "écologique", tiraillement des personnages principaux entre leur dessein et leur famille, trahisons multiples et espionnage, les auteurs ne nous ont rien épargné et ont clairement mis le paquet pour rendre une histoire qui peut sembler invraisemblable mais à y regarder de plus près, pas tant que cela ...

Beaucoup d'action et de réflexion, de (nombreux) pieds de nez au lecteur également avec des rebondissements en chaîne qui rendent l'intrigue tout à la fois délicate à suivre mais non moins passionnante.
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Voilà deux jours que j'ai terminé ce livre, et j'ai énormément de mal à en rédiger une critique, je suis même incapable de décider si j'ai aimé ou non. Et cependant tout à l'heure je vais me précipiter à la bibliothèque pour récupérer "Islanova", le volet complémentaire de cette saga (mais pas la suite, attention !).
C'est une intrigue foisonnante, qui se déroule sur deux époques ; la première partant de l'attentat du Bataclan en novembre 2015, où les deux personnages principaux se croiseront pour la première fois dans des circonstances dramatiques : Morgan Scali tente de rechercher sa femme Gaëlle dans la salle de concert, et Julian Stark, policier dépêché sur les lieux l'en empêche. Morgan voue une haine tenace à Julian, le tenant pour responsable de la mort de Gaëlle. La deuxième période court de mars à mai 2028, et relate une traque effrénée de Morgan Scali, devenu ennemi public numéro un, et éco-terroriste prêt à tout pour que le monde reconnaisse l'urgence de se mobiliser face à la pénurie d'eau potable en Afrique. 6000 enfants noirs y meurent chaque jour pour cette raison, et Morgan compte tuer 6000 enfants blancs par jour pour enfin réveiller les consciences. Et comme la propre fille de Julian, Charlie, est devenue une des plus actives exécutrices de cette "mission", Julian n'a plus que deux buts dans la vie : la retrouver et mettre fin à cette croisade meurtrière.
Ce qui m'a séduit dans l'histoire, c'est que l'évolution de Morgan est racontée de façon très plausible et convaincante. Comment cet homme, à priori animé des meilleures intentions, désireux de sauver les gorilles du Virunga pour donner vie aux projets de son épouse perdue, va peu à peu prendre conscience des enjeux financiers qui orchestrent les guérillas entres factions rebelles en RDC (Congo) et alentour, comment de grands consortiums alimentent les conflits pour servir leurs intérêts, et comprendre pourquoi tous ses généreux projets pour amener l'eau potable à ceux qui en manquent vont être réduits à néant l'un après l'autre. En l'espace de 10 ans, ses illusions vont s'évanouir, il va voir ses enfants prendre des chemins divergents et parfois opposés, et il va retrouver sur sa route son ennemi juré : Julian, qui a de son côté de bonnes raisons également de lui en vouloir. On en vient presque à approuver son action, et à se dire que si on avait réagi à temps, on n'en serait jamais arrivé là...
J'ai par contre moins apprécié la partie qui se déroule du point de vue de Julian, je l'ai trouvé brouillonne, partant dans tous les sens ; d'autant qu'à partir d'un certain moment on perd un peu les repères temporels parce que les deux périodes se rapprochent et les actions se déroulent tous azimuts. Alors il y a certes un "curseur" en tête de chaque chapitre, mais on change trop souvent de lieu, de personnage et d'événement pour suivre correctement. Peut-être aussi mon cerveau n'est-il plus assez performant ? En tout cas ce rythme frénétique m'a donné le tournis, et j'ai du à plusieurs reprises retourner en arrière pour me rafraîchir la mémoire. Et j'ai mis du temps à terminer le roman, il m'a fatiguée. A certains moments j'ai établi un parallèle avec "Congo requiem" de Jean-Christophe Grangé, pour la violence de certains passages au Congo et les multiples clans rivaux décrits dans l'un comme dans l'autre. Cependant j'ai quand même plus apprécié "Et le mal viendra", pour la psychologie de ses personnages, bien plus finement analysée et plus vraisemblable.
Un autre aspect m'a également dérangée : autant j'ai trouvé crédible l'utilisation des drones, autant le rôle de l'IA (intelligence artificielle) est beaucoup trop prépondérant par rapport à celui des humains, je ne pense pas que nous en sommes déjà à ce point de soumission (enfin j'espère, du moins !).
Une écriture nerveuse, mais qui colle bien à l'histoire, des personnages secondaires très nombreux, (un peu trop d'ailleurs) dont certains sont très attachants et d'autres épouvantables. des retournements de situation incessants, tout ceci m'a laissée pantoise et essoufflée, comme si je venais de gravir en courant les pentes du Virunga ! Je salue la virtuosité des deux auteurs, tout se tient, pas d'incohérences dans le récit malgré la multitude d'éléments, et je suis sûre que la plupart des lecteurs ont été à juste titre conquis. Quant à moi, il faut que je m'en remette...
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« Et le Mal viendra » de Jérôme Camut et Nathalie Hug - La chronique qui est venu qui a vu et qui a été vaincue ! COUP DE FOUDRE !

Il y va des livres comme de l'amour, des livres dont tu tombes instantanément amoureux - un lecteur/une lectrice, ça a un petit coeur d'artichaut tu sais – et qui vont continuer à t'accompagner sur une bonne partie de ton chemin de vie. Des livres « coups de foudre ».
« Et le mal viendra » en fait assurément partie. Il est composé de phéromones tenaces. Ta dernière pensée est pour lui quand tu te couches et la première chose qui imprègne ton esprit au petit matin est une nouvelle pensée pour lui, fugace ou pas.

Pour vous mettre dans l'ambiance, voici comment le roman démarre : « L'Afrique tu te la prends dans la gueule et tu l'aimes ou alors tu remontes dans le premier coucou et tu te casses le plus loin possible ».
Effectivement, on se le prend dans la gueule ce roman !

C'est rare qu'un thriller dégage autant d'émotions contradictoires. La force des Camhug (contraction de Jérôme Camut et Nathalie Hug), c'est de parler à tes tripes et à ton coeur avec la même énergie alternant les moments d'une beauté à couper le souffle, chargés de poésie et de silences, et les scènes d'action époustouflantes dignes des plus grands films d'action. Certaines scènes sont si magnifiquement découpées que tu te vois transporté dedans, une immersion en zone littéraire addictive.

« Et le mal viendra » est un roman populaire (avec toute la noblesse du terme), un blockbuster sociétal, une épopée à la Jules Verne mâtinée d'un thriller épique, un passeport pour l'aventure. Mais quel souffle ! L'action saute aisément d'un continent à l'autre entre Europe et Afrique, une vadrouille entre terres inconnues et polar urbain. Et non seulement cette dichotomie fonctionne mais en plus elle lustre le bouquin d'un vernis précieux.

Ce livre est d'une richesse phénoménale et d'une ambition folle. Que ce soit dans la démesure vertigineuse de l'intrique ou dans le soin et la finition apportés aux personnages. Un vrai travail d'orfèvre tant les ciselures et les déchirures de chacun y sont admirablement dépeintes. Les personnages sont si contrastés, jamais noir ou blanc, que l'identification et l'empathie fonctionnent à plein régime.

LES YEUX GRANDS OUVERTS
Les sujets traités sociétales et politiques (l'éco-terrorisme, la radicalisation, la raréfaction de l'eau…) font mouche. Les Camhug tutoient l'époque et en démontent les rouages. Leur constat est implacable et fait dresser les cheveux sur la tête ; les événements décrits dans ce roman paraissent si réels et si crédibles qu'ils en deviendraient possibles dans notre réalité.
L'acuité des auteurs à comprendre la Société et à nous la recracher en pleine gueule est tout simplement bluffante.
D'ailleurs, l'une des idées centrales du livre est de montrer comment, insidieusement, se construisent et se propagent les idées extrémistes. Cela peut partir d'une idée noble voire altruiste et pourtant finir dans le drame le plus absolu. L'enfer est pavé de bonnes intentions mais ses marches sont glissantes. Comme à chacun de leur roman, les Camhug se paient le luxe de susciter la réflexion sans jamais sacrifier au dynamisme puissant du thriller.

LE DERNIER ARGUMENT DES ROIS
Impossible de terminer cette chronique sans saluer la fin du roman qui touche à la perfection. C'est tellement rare une fin aussi ultime et aussi réussie. Combien de romans avec-vous kiffé tout du long avant d'être déçu et frustré par la fin, un goût amer dans la bouche ? Ce ne sera pas le cas ici, vous l'aurez compris. Au contraire, elle vous hantera de nombreux jours durant une fois le livre refermé. La marque d'une GRANDE oeuvre.

Je vous parlais de coup de foudre en début de chronique mais comment ne pas avoir de crush pour un bouquin qui t'étreint avec autant de passion et de grâce ?

Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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Jérôme Camut et Nathalie Hug ne font jamais les choses comme les autres. Avec Et le mal viendra, ils vont encore plus loin, font encore plus fort et plus original. Vous n'avez jamais lu un livre de cette nature, ni dans la forme ni dans le fond.

Ce roman peut se lire de deux manières, seul ou interconnecté avec leur précédent livre, Islanova. Mêmes personnages, une partie des mêmes faits, mais pas une suite pour autant.

Explication : en amont, en parallèle et en aval d'Islanova, ce roman raconte comment certains en sont arrivés à utiliser des moyens terroristes alors qu'ils étaient plutôt de fibre humanistes, et comment d'autres les combattent. L'action du précédent roman n'était qu'un pic de l'histoire de ces personnes-là.

L'idée centrale du roman est folle, tellement dingue qu'elle est terriblement crédible. Ou quand, pour une cause, on peut aller au bout de ses idées. Un concept jusqu'au-boutiste qui laisse sans voix et que je vous laisse découvrir. La vraie et dure violence, elle est là…

C'est un thriller, un vrai, mais totalement atypique. L'action et les rebondissements sont constants et prennent à la gorge.

Le roman parle de nous, même s'il se déroule dans une petite dizaine d'années. Il met en scène des sujets d'actualité brûlants et qui questionnent (écologie, pénurie de l'eau, terrorisme…), tout en privilégiant le traitement de l'intrigue et des personnages à coups d'actions et d'émotions.

La guerre de l'eau est la goutte qui nous pend au nez. Qu'on n'imagine pas qu'elle ne touchera que les pays lointains. L'onde de choc sera mondiale.

Et c'est aussi un roman choral, comme souvent chez les Camhug, où ils se penchent sur les agissements de chaque personnage de leurs propres points de vue. C'est une des grandes forces de ce roman, car rien n'est jamais simple à comprendre dans un monde aussi complexe.

Une partie importante de l'intrigue se déroule en Afrique, dépaysement garanti même si on est loin du voyage touristique. Mais la France est bien au coeur de l'intrigue, tout comme ce qui s'y est passé récemment (comme l'attentat du Bataclan).

Le mot de « connexion » convient parfaitement à ce thriller hors norme. Connexion avec la réalité française et mondiale, entre des personnages qui se croisent, se lient et s'entre-déchirent. Tant de connexions en un seul roman, ça donnent le tournis.

Les deux écrivains ont fouillé l'histoire, sans jamais perdre le sens du rythme. Ils l'ont engagée dans des problématiques économiques, sociétales et environnementales sans pour autant oublier l'émotion. Parce que ce sont bien les personnages qui sont au centre de l'intrigue, j'insiste là-dessus.

Jérôme Camut et Nathalie Hug sont des inventeurs visionnaires. Des alchimistes du noir, créateurs d'émotions et de réflexions. Et le mal viendra est une oeuvre unique, atypique, prenante, choquante parfois. Impossible d'y rester insensible.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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C'est l'histoire de Morgan Scali "Le Terroriste" (il n'aurait jamais imaginé être appelé comme ça !!) et de sa famille.
Traqué par le capitaine de police Julian Spark, Morgan tome amoureux de l'Afrique et de ses gorilles. Notamment le mâle Alpha, Silverback.
Ca alterne les temporalités, j'ai trouvé ça moyen.
Très "catchy" cependant. Où est la vérité où est la folie? Au Congo les babtous sont pas toujours très bien accueillis (racismes, viols...). Abigaïl Stedman est faite prisonnière avec une cohorte d'orphelins.
Certains sont châtiés, jetés dans une grande fosse où ils sont agressés par des hommes dangereux. Les personnages sont intéressants. Comme Sookie Castel qui va prêter main forte à Stark.
La plume est très bonne!! La vie n'était elle que folie? L'année du 12 Octobre, 12-10, attaque du Commando VS Terroristes. J'avais quand même préféré "Prédation" des mêmes auteurs, les persos y étant davantage développés. "Le procès du siècle" beaucoup de références aux Nazis...
C'est l'histoire de l'avènement d'un certain terrorisme... La bête fait quand même 700 pages !! ... Depuis sa tombe, Morgan Scali les alertait. Il allait tenir sa promesse. Ouvrir les yeux à l'Occident. Mais finalement c'est quand même long !! Et ça manque de passages croustillants.
Combattre le terrorisme en s'attaquant à ses causes! Au moins, on peut dire qu'il y a du dialogue!; ). Ce qui est très appréciable. Il se passe un truc avec Vertigo et la fille de Morgan.
Le culpabilisme !! (ce mot n'existe même pas!). le blanc fragile. le sado maso blanc. Parce que c'est blanc, ça aura plus de valeur? Je peux même pas répondre exactement à cette question, car j'aurais tendance à privilégier ma propre ethnie, ce qui est bien normal, je crois!
Lecture intéressante, j'aurais mis 5/5 si le texte avait été plus croustillant et temporisé. J'aurais poussé à 4,5 si tout simplement les deux auteurs ne faisaient pas de l'auto shame... Aha... Je conseille cette lecture qui est la meilleure depuis un petit moment pour moi!;)
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Avant de commencer ma critique de ce roman, je tenais à remercier Babelio qui, à travers sa dernière Masse Critique, m'a permis de recevoir ce roman mais je tenais surtout à remercier sincèrement les Editions Fleuve Noir. Lorsqu'on a la chance d'être sélectionné pour recevoir un livre, il est toujours agréable de découvrir qu'un courrier, un petit mot, accompagne l'envoi. C'est un fait malheureusement trop rare mais ça arrive encore et on l'apprécie à chaque fois que ça arrive. En revanche, quand ce billet est écrit manuscritement, fait encore plus rare, on ne peut que saluer la démarche et être touché par ce geste. Alors franchement oui : merci aux Editions Fleuve Noir !!!
Lorsque j'ai appris que j'avais été tiré au sort de cette MC pour recevoir le dernier Camut/Hug « Et le mal viendra », ma première réaction a été de me précipiter pour aller acheter Islanova afin de pouvoir lire le livre en ayant toutes les cartes en mains et essayer de le comprendre au mieux. Quand, au hasard du feuilletage de ce dernier, je suis tombé sur l'annotation finale des auteurs qui spécifiait que ces 2 lectures ne se suivaient pas, étaient complémentaires et que justement, l'ordre de lecture pouvait modifier la perception de l'ensemble du scénario, je me suis dit qu'il n'y avait pas de hasard et que je me devais de justement vivre cette lecture, autrement.
Je ne sais pas si mon ressenti aurait été le même si j'avais lu Islanova avant, mais je dois avouer que certains passages où il est fait référence à ce dernier, ou aux livres de la série W3, m'ont quelque peu dérangé car j'avais le sentiment de ne pas avoir tous les éléments en tête et je me suis senti frustré. Certes, il est sans doute possible que ces 2 romans puissent être lu dans l'ordre que l'on souhaite mais je conseillerais quand même de les lire dans l'ordre chronologique de parution.
En ce qui concerne ce roman à proprement parlé, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi questionnant pour moi. Je suis un grand rêveur depuis tout temps et sa lecture m'a régulièrement plongé dans un état second. J'entends par là qu'il est tellement d'actualité, tellement parlant à bien des égards, qu'on ne peut que se transposer avec ce qui se passe, ou s'est passé, dans notre quotidien et qu'on ne peut que se remettre en question sur bien des sujets abordés. En tout cas, c'est ce qui s'est passé pour moi, à de nombreuses reprises et j'en ai été perturbé.
Cette histoire et la manière de l'écrire m'a plu car elle ne porte aucun jugement en tant que tel, ou plutôt si, mais envers tout le monde, quelque soit son bord, ses opinions ou ses actions : rien n'est blanc ou noir, rien n'est mal ni bien. Chaque acteur, chaque situation, à son contexte, son cadre, son histoire propre et tant qu'on n'a pas une vue d'ensemble, il est impossible de se forger une opinion impartiale. Au terme de cette lecture, j'ai réalisé le nombre de thème abordé dans le scénario et j'en ai été impressionné car ils sont non seulement légions, tous tristement d'actualité, mais que tout s'imbrique tellement naturellement dans le scénario qu'on ne peut qu'être admiratif du travail qui a été fait en amont pour faire coller tous ces sujets en un seul et même roman sans que la crédibilité de l'histoire ne soit remise en question à un quelconque moment. Je serais curieux se savoir en combien de temps le couple Camut/Hug a réussi à nous ficeler un tel scénario…
Trouver les mots pour décrire les maux que pointe du doigt cette histoire ne m'est pas facile, ce livre m'est apparu comme un ultime appel à la prise de conscience de la part des Humains avant que les choses ne basculent définitivement (si ce n'est déjà fait malheureusement) mais en faisant aussi la lumière sur le fait que si le Monde n'avance pas dans le même sens, personne ne sera en capacité de réussir ce pari qui parait aujourd'hui comme de plus en plus fou.
Bref, ce roman que je conseille vivement à tout le monde, sans exception, me restera longtemps en mémoire tant les questions qu'il a occasionné chez moi sont nombreuses (bien que plusieurs d'entre-elles sont dû au fait que, comme beaucoup de personne je pense, je refuse de me les poser car ça parait toujours plus simple de jouer à la politique de l'autruche….) C'est un roman moderne, tant par l'écriture, le rythme, les sujets abordés, que par le déclenchement des questions qu'engendre sa lecture. Un roman efficace et qui je l'espère d'une certaine manière, sera efficient : il n'y a pas de petites actions…
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Mon seul et unique contact avec le couple Jérôme Camut et Nathalie Hug se résume au premier épisode de leur série W3. J'avais trouvé ce thriller efficace et sombre à souhait. Depuis, mon envie dévorante de nouveautés et ma PAL toujours croissante ne m'ont pas permis de renouveler l'expérience.

Pour ce volume, on tend plus dans le roman d'aventure. Comme ces auteurs ne font jamais dans la simplicité, l'histoire est assez complexe. En effet, les personnages sont multiples et sont transportés à chaque chapitre d'une époque à l'autre. Il faut donc quelques dizaines de pages afin d'appréhender au mieux les liens qui les unissent. Mais une fois tout le tableau maîtrisé, on peut se laisser porter dans cette aventure.

Et quelle aventure ! Se déroulant dans un futur proche, le roman aborde les thèmes de l'environnement et des inégalités sur la planète. Il confronte le monde actuel aux actes de l'être humain. Pour traiter de ces sujets, les auteurs ont décidé d'utiliser l'angle de la guerre. Les évènements alternent entre les deux camps de cette confrontation: les idéalistes et les gouvernants. On suit donc chaque acteur, avec ses convictions et ses devoirs. Les protagonistes sont attachants, pleins de nuances et conforte l'histoire dans un réalisme prenant.

La qualité de cette aventure est bien sûr basée sur la puissance romanesque insufflée par les auteurs. Mais elle repose aussi sur sa neutralité. Elle ne choisit jamais son camp, elle n'est jamais à charge et veut juste paraître réaliste sur la situation. Pas de bien, pas de mal, juste des conséquences. le lecteur n'a donc pas l'impression de subir un livre à charge et manichéen mais de seulement prendre conscience d'un futur possible.

« Et le mal viendra » fait partie d'un diptyque mais peut parfaitement se lire seul. La lecture de ce second épisode va juste vous donner, comme moi, l'envie de vous jeter sur le précédent. Vous découvrirez une histoire rythmée, surprenante et passionnante. Vous continuerez aussi de collecter les différentes pièces de l'oeuvre foisonnante et intelligente du couple Camut/Hug. Bravo à eux !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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On commence par un incipit mordant : « L'Afrique, tu te la prends dans la gueule et tu l'aimes, ou alors tu remontes dans le premier coucou et tu te casses le plus possible. ».
Je n'avais rien lu avant ni de l'un, ni de l'autre auteur. Même s'il y a quelques références à des ouvrages antérieurs, je n'ai pas eu l'impression que leur lecture ait pu me manquer.

Ce livre est habile d'abord dans sa construction : roman choral, il nous balade aussi en permanence entre le passé et le présent, tout en nous faisant avancer de manière à peu près linéaire, passé se situant en 2016 et présent en 2028.
L'histoire ? Alors pour résumer en quelques mots… non. Impossible de résumer ça en quelques mots. Peut-être simplement dire que ce sont les trajectoires de deux hommes qui s'entrecroisent et s'entremêlent même.

Nous faisons donc connaissance avec Morgan Scali en République Démocratique du Congo, dans le parc des Virunga et 2016, puis avec Julian Stark en Ile-de-France aux Andelys en 2028.
Nathalie Hug et Jérôme Camut tricotent alors une histoire dense et complexe mais très bien ficelée.
C'est un thriller qui utilise plusieurs problématiques très actuelles, comme l'écologie et le terrorisme, mais pas seulement pour les mettre côte à côté, il les entremêle très subtilement.
Les problématiques sont d'ailleurs nombreuses : écologie, famille, engagement, attentats, terrorisme, élites et sous-populations, politique, raison d'état et mensonge d'état…
Ce qui est à mettre dans les points négatifs aussi : les problématiques sont un peu trop nombreuses, de même que certains passages sont un peu complexes, difficiles à comprendre, à suivre, avec en particulier quelques personnages difficiles à cerner et donc à retenir.
Mais ce sont bien les points positifs qui l'emporteront avec les rebondissements, nombreux, qui sont bien orchestrés, les relations entre les personnages qui sont fouillées, finement envisagées et données à voir, notamment pour les relations familiales.

Une réussite. Un très bon livre et plus qu'une belle découverte pour moi : deux belles découvertes !
Merci à Babelio d'organiser masse critique et à Fleuve éditions d'y participer.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Ce thriller est à associer à Islanova des mêmes auteurs. En effet, il raconte le passé et le futur des personnages qui ont participé à l'expérience du coup d'État.
Le contexte : l'eau est un bien rare et plus rare à certains endroits du monde qu'à d'autres.
Jusqu'où peut-on aller pour bousculer les consciences et obliger chacun à prendre ses responsabilités pour éviter la fin de l'humanité ?
C'est donc dans le cadre d'un roman sur l'écoterrorisme que les auteurs font passer un message qui leur tient à coeur : préserver l'eau et la distribuer de façon équitable à travers le monde. Car aujourd'hui, certains meurent de soif tandis que d'autres lavent leur voiture tous les jours.
Les auteurs souhaitent également apporter une réflexion philosophique sur le sujet de la violence qui pourrait servir les plus grandes causes. Au lecteur de démêler ses sentiments et sa rationalité.
C'est agréable à lire et la construction alternant le passé et l'avenir est un bon moyen de maintenir l'attention.
On peut regretter que l'engagement des auteurs n'apparaissent pas davantage, faisant de ce diptyque, un roman comme les autres.
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13 novembre 2015, l'horreur des attentats du Bataclan. Ce jour-là, Morgan Scali a tout perdu, en grande partie à cause de Julian Stark, le flic qui l'a empêché de retourner dans l'établissement afin d'aller sauver sa femme, Gaëlle, la mère de ses deux enfants, l'Amour de sa vie.
Leurs destins ainsi que celui de leurs enfants vont désormais être liés à jamais dans une tragédie qui forcera le monde occidental à garder « les yeux grands ouverts ».

Flash-back en 2016 - République Démocratique du Congo - Réserve des Virunga.
Que faire quand le monde s'écoule autour de vous, entraînant dans son gouffre tous vos repères, vos espoirs et vos rêves ?
Morgan Scali tente de transcender sa douleur en réalisant le rêve de sa femme. Il part pour la RDC avec ses deux enfants afin de sauver les gorilles du massacre de la population locale.
Après sa rencontre avec Natassale, Morgan devient « Silverback » ou « dos argenté » comme les mâles gorilles dominants qu'il tente désespérément de sauver dans cette contrée sauvage où la pauvreté et la détresse de la population côtoient les enfants soldats dont le regard a perdu toute humanité pour laisser la place à la violence absolue.

Avec l'aide de Dakota, la richissime héritière de Hughes Corpor. la fondation ALONE voit le jour et avec elle, l'espoir d'un avenir meilleur. Amener l'eau dans le désert, tel est l'exploit de la fondation qui reçoit les honneurs du Prix Nobel. Mais l'anéantissement du projet par des extrémistes fait basculer Morgan.

La violence est-elle une réponse acceptable à l'iniquité qui gouverne le monde ?
D'humaniste idéaliste, Morgan devient un assassin de masse, un écoterroriste dont le but est de confronter les occidentaux à leur aveuglement en les atteignant dans leur chair car « on se souviendra des 6000 car ils étaient blancs », en référence aux 6000 enfants qui meurent chaque jour en Afrique par manque d'accès à l'eau potable.

2028 – Un attentat d'une ampleur inédite vient de frapper la France et des milliers d'enfants, revendiqué par l'Armée des 12-10 avec à sa tête Ozalia, la redoutable Intelligence Artificielle qui coordonne les opérations.
Aidé par sa collègue Sookie, Julian Stark se bat pour retrouver sa fille Charlie qui a rallié la cause de Morgan et des 12-10. Mais comment protéger la population de ce terroriste qui a toujours 2 à 3 coups d'avance ?

J'ai découvert Jérôme Camut et Nathalie Hug avec la saga « Les voies de l'ombre » un thriller psychologique intense que j'ai adoré.
Je tiens à remercier Babelio qui grâce à la MC m'a permis de découvrir ce thriller écologiste – humaniste qui ne laisse pas indifférent quant au sort de la planète et à l'utilisation équitable de ses ressources.
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