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Citations sur Marthe et Mathilde (15)

Ma grand mère avait attribué à chacune de ses de langue une fonction bien définie. L’allemand était la langue des émotions graves et des jugements définitifs. Une langue morale et sombre chargée de toutes les misères du monde. le français était la langue légère des petits sentiments affectueux. Mathilde m’appelait « Ma chérie » et jamais « Mein Schatz » ou « Mein kind » Jamais, avant mon arrivée en Allemagne, elle ne m’avait d’ailleurs adressé la parole en allemand. jamais elle ne m’avait aidé à faire mes devoirs. Jamais elle ne m’avait fait réciter les « Gedichte », les poèmes que nous apprenions au lycée. Je n’ai compris que bien plus tard combien elle était heureuse de m’entendre parler allemand.
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Cette sœur craintive avait peur de tout : de l’orage, des voleurs, des dépenses inutiles, des courants d’air, des chiens, de l’imprévu, de la vie toute entière. Elle avait toujours habité au rez-de-chaussée de l’immeuble de l’avenue de la liberté dans l’appartement de ses parents. À leur mort, elle avait simplement quitté sa chambre de jeune fille au bout du couloir pour occuper la chambre conjugale, plus spacieuse, sur le devant.
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Chère maman, un de mes amis lorrains vient de partir pour sa permission. Et j’ai été pris soudain d’un tel cafard que j’ai besoin de bavarder un peu avec toi à distance. Bientôt ce sera mon tour, peut-être déjà au début du mois de septembre. tous ceux qui m’écrivent me demandent quand je pars en permission. Après toutes ces aventures en Russie et dans le nord de la France, comme je serais heureux de vous revoir, toi, ma chère mère, et vous, mes sœurs adorées ! Les jours de temps clair j’aperçois les belles Vosges au loin. Et je pense avec nostalgie à toi, ma chère petite mère. Vous allez trouver un peu ridicule qu’un jeune homme de vingt deux ans ans écrivent des choses aussi sentimentales. Mais quand on sait la vie que nous avons eue sur le champ de bataille, quand on sait les horreurs dont nous avons été témoins, il est facile de comprendre notre état d’esprit. Prie pour que Dieu me protège, pour que nous puissions bientôt mener ensemble une vie heureuse.
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Mon arrière-grand-père allemand en veut aux alsaciens de ne pas reconnaître que la période du Reichsland a été pour eux une grande phase d’expansion économique. Oubliées les lois sociales de Bismarck qui comptent parmi les plus progressistes d’Europe. Le chancelier allemand a doté l’Alsace du premiers système complet d’assurances sociales obligatoires. Oublié le grand degré d’autonomie octroyée à l’alsace. En 1911 Alsace lorraine devient un vingt-sixième état confédéré. L’Alsace-Lorraine a sa Constitution et son parlement comme les autres Länder du Reich. L’Alsace a ses lois propres. Jamais plus elle ne sera aussi autonome. Oublié aussi le formidable essor urbain que connaissent les villes alsaciennes. Strasbourg devient une véritable capitale régionale. Henri Réling doit aux Allemands le quartier Saint-Joseph, la nouvelle gare, les canalisations toute neuves, l’eau potable, l’électricité et ses deux belles maisons.
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Je n'ai pas accroché, pourtant j'aime beaucoup les histoires vécues pendant la guerre, j'ai abandonné dommage...
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Il y a dans la vie de tous les rebelles un événement qui fait dévier le tracé prévisible de leur destin. C'est un moment précis, facilement repérable dans la chronologie touffue des années. A partir de là, il y a toujours un avant et un après.
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Ces végétariens la perturbaient. Elle avait envie de manger de la viande. Elle se jurait de s'échapper en douce pour aller déjeuner d'un pied de porc juteux dans un restaurant bourgeois de la ville d'à côté. Devant la tasse de tisane de mélisse d'Yvette sur la table du petit-déjeuner, Rita avait déposé une prière indienne: "Oh, esprit puissant, fais que je ne condamne pas mon voisin avant d'avoir parcouru un kilomètre dans ses mocassins."
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Le sort des "Malgré-nous" suscitait immanquablement une vive émotion autour de la table familiale. Après la défaite de 1940, une bonne partie des Alsaciens se replièrent sur eux-mêmes, se bornant à entretenir un minimum de relations avec les nouveaux maîtres des lieux. Le Gauleiter Robert Wagner, redoutable chef de l'administration civile en Alsace, un nazi convaincu, leur reproche cette tiédeur : "Les Alsaciens ne peuvent plus se contenter d'assister en spectateurs passifs à la lutte décisive que mène la nation. Ceci est incompatible avec leur sens de l'honneur."
Le 25 août 1942, le Gauleiter Wagner décide par décret l'incorporation de force des Alsaciens dans les armées nazies. Le Führer a besoin de troupes fraîches sur le front. Il espère que le service sous l'uniforme allemand fera enfin des Alsaciens de vrais citoyens du IIIe Reich, des nazis convaincus. Ce décret est une violation de la convention d'armistice signée avec la France en juin 1940 et des conventions de La Haye qui interdisent à une puissance occupante de mobiliser la population d'un territoire occupé. L'incorporation de ceux que l'on appelle les "Malgré-nous" est donc un acte illégal.
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C'est cette chanson que les hordes de jeunes Alsaciens haineux entonnèrent en regardant les Allemands expulsés de 1918 quand ils traversèrent le pont de Neuf-Brisach à pied, leurs valises à la main. Mathilde a voulu tendre ce fil symbolique d'un bout à l'autre de sa vie. C'est son histoire qu'elle nous fait chanter. En face du Schnepfenried, tout là-bas au loin par temps clair, Mathilde voit la forêt-noire.
l'Allemagne est toute proche.
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Chacun lance une poignée de terre. Mon frère rebouche le trou. Personne n'a pensé à apporter une croix de bois.
J'ai copié les paroles de la chanson. Je distribue le texte . Et nous chantons, doucement d'abord, puis à tue-tête et tous en coeur "Muss i denn zum Städele hinaus". Soudain ce dernier acte n'est plus ridicule. Pour la première fois je comprends le sens de ces paroles. Cette chanson parle du départ, du mal du pays. Mais elle porte la promesse d'un retour prochain à la ville.
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