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Citations sur Infirmière pendant la Première Guerre mondiale: Journal d.. (11)

Je marche de mieux en mieux et, ce matin, j’ai pu aller
à la messe avec mes béquilles. Il y avait foule. Le curé a
laissé les portes de l’église ouvertes pour que les idèles
massés dehors puissent entendre son sermon. Il a dit
que les enfants doivent être à la hauteur du sacrifice
des soldats. Hier, nos troupes sont entrées dans Mulhouse,
en Alsace. La France attend ce moment depuis
si longtemps, depuis que les Allemands nous ont pris
toute cette région ! Tout le monde ne parlait que de
cela sur le parvis. En rentrant à la maison, j’ai demandé
le journal à maman et j’ai lu la déclaration du général
Joffre, qui dirige notre armée.
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L’Allemagne a déclaré la guerre à la France hier.
Maman avait envoyé Jules aux nouvelles. Il y avait
tellement de monde devant la mairie qu’il a dû se fauiler
entre les gens pour parvenir à lire le communiqué.
Lorsqu’il a crié la nouvelle à maman, elle est devenue
très pâle. Jules, Rose et moi, nous n’osions pas parler.
Il faisait chaud et les roses sentaient particulièrement
fort. Enin, maman nous a souri gravement et elle a
juste dit :
– La France doit se défendre, vos frères vont faire
leur devoir.
J’avais envie de pleurer mais je me suis retenue, je
dois être aussi courageuse qu’elle.
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J’ai reçu une lettre de Blanche qui est chez ses grandsparents
près de Compiègne. Eux aussi ne parlent que
de guerre depuis quelques jours.
Jules est exaspérant. Depuis qu’il a assisté au décollage
de l’aviateur Roland Garros, ici, il y a deux ans, il
ne rêve que d’avions. Il en a fabriqué un en bois et court
dans tout le jardin en faisant des bruits de moteur.
Cet après-midi, je m’ennuyais tellement que j’ai
compté les grains de beauté de mon bras. J’en ai huit.
Voilà à quoi j’en suis réduite. Heureusement, samedi,
mes parents m’emmènent à une garden-party chez les
Dubonnet. André est allé jouer au tennis au Sporting
Club. Il paraît qu’il y a plein de nouveaux joueurs cette
année, dont deux princes russes, fort amusants.
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Avant-hier, la Russie a décrété la mobilisation générale
pour soutenir les Serbes. Cela veut dire que tous
les hommes russes en âge de se battre doivent rejoindre
leurs casernes. À Paris, Jean Jaurès a été assassiné.
D’après mon père, cet homme avait multiplié les discours
pour essayer de convaincre le gouvernement de
ne pas se lancer dans la guerre.
– Il était notre dernier garde-fou, a dit papa.
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Quand nous sommes repartis, papa et moi, j’ai
regardé en arrière le plus longtemps possible et,
lorsque la Renault a tourné au coin de la route et que
j’ai cessé de voir la maison d’Alphonsine, avec son toit
de chaume bien entretenu, je me suis sentie triste, brutalement.
Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’avais du mal
à respirer. C’était comme si je venais de quitter pour
toujours ces deux femmes, ce champ de pommiers,
cette maison où je n’ai que d’heureux souvenirs. Papa
s’est aperçu de mon malaise.
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Lundi 11 novembre 1918

Les cloches de Paris se sont envolées. Les habitants se sont embrassés. La guerre est terminée. Aujourd’hui, j’ai dix-huit ans.
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6 février 1917.

J'aimerais tant que mon père m'autorise à venir soigner ses blessés. Même si c'est sans doute un spectacle éprouvant. Mais il dit que je suis trop jeune. Pourtant l'année prochaine, si la guerre n'est pas encor finie, je veux devenir infirmière. J'aurais dix-sept ans après tout! Cela m'est bien passer mon baccalauréat, j'ai envie de soigner, de soulager les blessés, de servir enfin à autre chose qu'à tricoter des chaussettes et des cache-nez.
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Mercredi 25 novembre 1914

Maman m’apprend à tricoter. J’ai commencé un cache-nez pour André. Le froid arrive : il faut penser à équiper nos soldats. Les journaux disent qu’ils ont creusé des tranchées et s’enterrent pour se protéger de l’ennemi.
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A quoi cela sert-il d'être enfermés dans des collèges et des écoles à apprendre le latin et la grammaire quand nos hommes vont se faire tuer dans les tranchées ? A quoi cela sert-il d'étudier quand toutes nos vies ne sont plus qu'une longue souffrance ?
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- Là-bas on vit dans la terre, enfin sous la terre. Elle entre dans les guêtres, colle entre les doigts de pied, durcit les vêtements, la barbe. La terre tombe dans les quarts et dans les gamelles ; on la boit, on la mange. Pourtant on l'aime bien, la terre. On la creuse, on s'y cache, on voudrait s'y enfouir, on y cache la peur.
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