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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tristan Rivière, lycéen de seize ans et adepte de boxe, a irrémédiablement déçu son père, Marcel, ouvrier et fervent communiste, le jour où il a abandonné Bouli, son coach, alors que celui-ci, toujours prêt à la bagarre, se colletait avec trois loubards dans le métro. Submergé par le nombre, Bouli fut gravement blessé et Tristan définitivement déclaré lâche par Marcel qui, jusque-là, avait toujours rêvé son fils dans le rôle du héros. Tristan, écrasé par la honte, ne remet plus jamais les pieds au club et traine ses remords comme un fardeau, persuadé qu'il est et sera toujours un incapable. Dix ans plus tard, alors qu'il est devenu professeur d'histoire-géographie dans un collège difficile, il se retrouve dans une situation analogue, alors qu'il rentre d'une soirée. Une jeune fille se fait importuner par un groupe de jeunes un peu échauffés et Tristan doit décider en trente-huit secondes ce qu'il va faire : ne pas réagir et risquer de revivre les tourments qu'il a déjà traversés ou se porter au secours de la jeune fille au risque de se faire démolir par le groupe. Avec génie, il choisira une troisième solution qui changera le cours de sa vie et lui donnera accès à un milieu social jusque-là inatteignable et à une carrière politique qu'il n'aurait jamais envisagée.

Ce n'est que le début de la vie de Tristan et l'amorce des péripéties qui vont se succéder au fil des quatre cents pages de ce roman. Je ne peux pas dire que je ne l'ai pas aimé, sur le moment j'ai tourné les pages avec hâte, toujours avide de savoir ce qui allait arriver à Tristan, dans son destin de héros décidé depuis la naissance par son père et si difficile à assumer. Ce que j'ai aimé, c'est toute la partie qui raconte l'ascension politique de Tristan, la façon dont il s'impose avec le soutien de son beau-père. Mais je suis réservée sur le choix de Fabrice Humbert d'illustrer son propos par la théorie du héros qu'il développe comme fil conducteur de ce roman. J'avais d'ailleurs déjà ressenti cette impression avec un autre de ses romans, L'origine de la violence, où, de la même façon, il utilisait un discours théorique sur la violence pour soutenir une histoire qui, à mon avis, n'en avait absolument pas besoin.

En résumé, une petite déception, d'autant que j'ai lu de nombreux avis plutôt favorables sur ce livre. Je suis peut-être passé à côté de ce roman !
Lien : http://ruedesiam.blogspot.co..
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« Vivre en héros ? ». Que voilà un vaste programme ! Mais avant de chercher à l'appliquer, encore faut-il savoir ce qu'est un héros ? Ce qu'est un acte héroïque et, par opposition, ce qu'est une attitude lâche. C'est ce que Fabrice Humbert se propose de nous expliquer, du moins dans la première partie de son roman. Il a choisi pour cela un personnage tout simple, un individu lambda mis dans une situation finalement assez ordinaire : prendre ou non la défense d'une personne agressée dans le métro ou le train.
Devenir un héros ou se transformer en lâche, c'est donc ce qui attend Tristan Rivière. Il sera tour à tour l'un et l'autre. Lâche tout d'abord en laissant son ami se faire défoncer la tronche par trois loubards. Héros ensuite lorsque, quelques années plus tard et dans des circonstances similaires, il sauve une jeune femme de ses agresseurs. Deux évènements qui vont à chaque fois changer profondément sa vie. Et pourtant, dans l'un ou l'autre cas, il demeure foncièrement le même. Il s'en faut même d'un rien qu'il ne passe d'un état à un autre, qu'il agisse sans réfléchir ou qu'il pèse trop les risques et les conséquences. Réflexe ou réflexion, voilà peut-être ce qui sépare le héros du lâche. Pas grand-chose finalement.
Ce qui pèse en revanche c'est le regard des autres et le jugement que l'on porte sur soi. Et cela est parfaitement évoqué par l'auteur. de la déception d'un père lui-même héros de la résistance à la réaction d'une jeune femme qui place son sauveur sur un piédestal, il fait passer son personnage sous les fourches caudines de l'opinion publique. Nous voyons alors à quel point la rumeur peut rendre la vie compliquée, faire sombrer dans le spleen ou donner des envies de revanche, faire prendre tous les risques pour obtenir une sorte de rédemption.
Outre l'impact sur la vie de son personnage, l'auteur examine aussi la notion d'héroïsme sous un angle plus général. Et là encore il met le doigt sur des notions intéressantes, notamment sur le fait que l'héroïsme soit la plupart du temps envisagé sous la forme du courage physique alors que bien d'autres actes peuvent mériter cette étiquette. Plus généralement encore il nous montre à quel point la force est, dans certains milieux, plus et mieux respectée que l'intelligence ou la diplomatie. Il nous rappelle aussi à quel point notre société voue un culte aux héros guerriers, aux combattants, aux résistants même qui, souvent, doivent leur gloire à des actions violentes.
L'auteur soulève enfin bien d'autres sujets de réflexion. Il traite ainsi d'école et d'éducation, du rôle des parents, du problème des banlieues, d'aménagement du territoire. C'est parfois pertinent mais ça n'a la plupart du temps rien de bien original. Et c'est là le principal bémol que je mettrai dans mon appréciation de ce livre. Fabrice Humbert enfonce quand même pas mal de portes ouvertes. C'est bien écrit, c'est agréable et fluide avec aussi un sens de l'humour certain, mais ça a déjà été dit ou lu bien souvent. En fait, dès qu'il installe son héros dans sa vie de père de famille, son roman prend un tour trop conventionnel. Ce qui arrive à son fils, sa fille, ses beaux-parents n'ont plus grand-chose à voir avec son sujet et il se borne alors à nous démontrer que la vie est faite d'incertitude, qu'elle peut à tout moment prendre un tour imprévu mais que, malgré tout, elle en vaut quand même la peine. Mais qui en doutait ?
Alors finalement, c'est quoi « vivre en héros » ? C'est peut-être simplement essayer de vivre la vie que l'on s'est choisie et non celle que notre entourage veut nous imposer. C'est aller au bout de ses envies, de ses idéaux sans se laisser détourner de son objectif par ses parents, son conjoint, ses enfants… Mais, et c'est paradoxal, vivre en héros c'est aussi être attentif aux autres, être capable, par amour ou altruisme, de faire passer ses intérêts ou ses rêves après ceux des autres. Une combinaison bien difficile à trouver : tout le monde n'est pas un héros !

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Ce roman explore le destin et l'anti-destin. Quelles vies aurions nous si on avait fait ceci ou cela ? le destin est tranquillisant, pas de responsabilité, il suffit de se laisser porter...
Le héros de Fabrice Humbert prend conscience que son destin s'est joué sur 38 secondes qui ont bouleversé son existence.
C'est un roman qui explore plusieurs facettes, la philosophie, la politique. L'histoire d'un héros qui se questionne, qui s'engage pas toujours dans la meilleure voie, se trompe, se résigne, apprend qu'il n'est jamais trop tard pour prendre la décision de sa vie.
C'est un livre fort que je conseille....
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Tout est digne d'être raconté. Tout roman naturellement induit des choix qui rendent perceptible ou occultent, tel ou tel problème, telle ou telle perception du monde, telle ou telle forme de vie. Certaines oeuvres mettent l'accent sur les actions, leurs enchainements, travaillent à se faire passives, se laissent – sans explication – traverser par l'insignifiant des perceptions et des modes d'existence. D'autres au contraire conçoivent des formes qui se targuent de trancher dans le chaos du monde pour tenter de lui donner un sens. le dernier livre de Fabrice Humbert, « Comment vivre en héros ? », pourra tour à tour être considéré de ces deux points de vue sans véritablement convaincre. L'histoire ordinaire d'un Tristan Rivière, fils d'ouvrier engagé, pugiliste amateur, professeur de collège de hasard, père de famille malheureux, militant associatif paternaliste, héros aléatoire et notable de banlieue parisienne, etc. pourra être parcourue sans déplaisir. Les banalités débitées sur les contingences et les nécessités de la vie, la patte noire du dragon et les déterminismes qui font basculer d'un amour à un autre, d'une négation à une affirmation de soi seront mises au compte d'un personnage radicalement falot. La quatrième de couverture faisait pourtant espérer un livre plus abouti, plus ambitieux. L'inhibition, l'anxiété, l'indécision de Tristan Rivière, son mal être suggère en effet une maladie contemporaine inhérente à notre société où la norme n'est plus fondée sur la discipline mais sur la responsabilité d'être ce qu'elle réclame ; elle est apparemment la contrepartie de l'énergie que notre personnage doit mobiliser pour se réaliser comme héros, pour se réhabiliter. Ayant failli, Tristan Rivière semble porter tout au long du livre les stigmates de son échec. La compromission de son identité sociale (fils de résistant) a pour effet vraisemblablement de le couper de la société et de lui-même. Elle semble l'obliger à une adaptation personnelle incessante où il doit reconnaitre et intégrer le point de vue des « normaux », des non lâches. Tout cela malheureusement n'est pas vraiment dit, ni abouti dans ce roman, les affirmations incessantes et la pléthore des évènements nous laissent sur notre faim, à l'extrême surface de cet être incertain.
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Pas facile la vie de Tristan Rivière. La barre est haute pour lui et il essaye de la passer toute sa vie. Un très bon livre dans lequel l'auteur essaye des vies possibles en même temps que la vraie vie de Tristan. Intéressant. Comment vivre en héros vis à vis des autres, de ses parents, de sa femme, des ses enfants ? Une question à risque. Une course en avant qui peut s'avérer tragique. Je ne sais plus disait, le bonheur c'est de continuer à avoir envie de se que l'on a. Ce n'est peut-être pas de l'héroïsme mais c'est sans doute plus sage.
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comment vivre en héros gros problème de Tristan Rivière qui a fui une première fois lors d'une bagarre où son entraineur c'est pris une rouste par 3 costaud.
Ensuite le destin semble être maitre de sa vie après 3 choix devant l'agression d'une jeune fille dans un train de banlieue la nuit.
La vie de Tristan en est bouleversée et il connaitra avec son beau père la gauche caviar qui le mènera à la mairie de la ville.
30 ans de la vie d'une famille avec des hauts beaucoup de bas de compromission.
J'ai aimé la gauche socialiste décrite sur quelques décennies et le changement de stratégie à la tête de la mairie
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