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3,6

sur 293 notes
Le livre s'ouvre sur une scène choquante : dans un restaurant gastronomique, un client frappe violemment un serveur, dont le seul tort est d'avoir raccompagné son gamin mal élevé à table. Aucun des convives témoins de cette violence ne réagit.

Passée cette scène d'introduction, nous suivons les destins des personnes présentes, tous liés d'une façon ou d'une autre à la finance. Entre la chute du mur de Berlin et la crise financière de 2008, l'auteur nous présente sa vision de la finance et des hommes qui la "font".

Car ils ne sont finalement tous que des humains, avec leurs faiblesses et leurs défauts : Simon le naïf "geek" des mathématiques, élaborant des modèles désincarnés pour les traders ; Lev, "homme d'affaires" s'étant emparé du pétrole russe pendant l'ère Eltsine comme d'une part de gâteau, impitoyable et indifférent ; Russel, américain brutal nostalgique de ses heures de gloire sur le terrain de football, et qui fonde sa fortune sur le crédit aux démunis pendant la bulle de l'immobilier ; Matthieu, le dandy raté ne rêvant que d'argent...

Malgré leurs manigances et leurs calculs, ils ne sont finalement que des acteurs inconscients dans une sorte de folie qui les dépasse tous.
"Le monde financier est un circuit automobile avec des voitures sans freins. Lorsque tout va bien, toutes les voitures tournent. Si l'une d'elles a un accident... advienne que pourra !"

Lecture passionnante... et désenchantée !
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A partir de l'agression de Sila, serveur noir, par un client dans un grand restaurant, l'auteur donne vie aux convives présents ce jour-là.
Nous découvrons leur parcours de formation, leur entrée dans le monde de la finance à travers 3 pays, la Russie, les USA et l'Angleterre et 3 univers, le pétrole, l'immobilier et la bourse.
Chacun cherche son accomplissement personnel grâce au dieu argent mais seul l'argent gagnera ( chaque personnage s'étant compromis, souillé pour rester dans la course).
avis partagé sur ce livre.
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« La fortune de Sila » de Fabrice Humbert est le genre de roman qui marque la conscience dans le prolongement de la lecture.
Nous sommes dans les années 1990 à Paris. Un serveur nommé Sila est violemment battu par un client furieux dans un grand restaurant. C'est un travailleur sans papier africain et les personnes présentes n'interviennent pas. Il y a un couple russe, un couple américain et deux amis français. Fabrice Humbert va raconter le parcours de ces témoins d'un acte barbare pour tenter d'expliquer le manque de réaction.
L'idée est de montrer que nous vivons dans un monde bien cruel où les requins prolifèrent. Les plus naïfs essaient de se préserver pour ne pas se faire bouffer, c'est pour ça que leur capacité de réaction est écrasée face à la violence. C'est un livre que j'ai pris à la bibliothèque mais que j'aurai pu acheter sans regret.

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Un livre émouvant. Merci à Babelio de m'avoir fait connaître cet ouvrage. La force de ce récit est les personnages, tous incroyablement attachant car tous avance dans leurs existences avec des doutes, des failles.
Le personnage de Sila me fait un peu penser à Candide, surtout au début où il doit quitter son pays chasser par un commandant tout puissant à qui il a refusé de vendre tout son poisson, comme Candide fut chassé du château par la seule volonté du baron. S'en suit une sorte de parcours initiatique avec une question servant de colonne vertébrale au roman : pourquoi ce Sila devenu serveur est agressé par un des clients, et surtout pourquoi personne n'a réagit?
Fabrice Humbert va alors décrire les parcours des clients présents dans un monde où l'argent fou devient la référence, dans un monde post communiste en Russie. L'auteur nous livre une passionnante plongée dans la transition suivant la fin de l'épopée soviétique ouvrant la voie au début du capitalisme sauvage avec la naissance des grandes puissances financières liées au richesse naturelle de la Russie. S'agrandir ou mourir, tel est le choix auquel est confronté Lev, un grand intellectuel conseiller du président Eltsine, devenant président d'une compagnie pétrolière à grand renfort de corruption.

Mais les personnages les plus intéressants sont pour moi Matthieu et Simon, deux jeunes amis que tout oppose. Matthieu le flambeur mais tenant un discours ultra critique contre le monde de l'argent tout en étant lui même fasciné par ce dernier et Simon le timide mathématicien. Je me reconnais assez en eux. J'ai l'impression de m'entendre quand Matthieu part dans mon monologue merveilleux prévoyant l'éclatement du système, la disparition de l'Etat effacé sous leurs dettes au profit de gang, de mafia. Cette lucidité ne l'empêche pas lui même de vouloir sa place au soleil précisément car il estime que seul l'argent pourra le protéger de la ruine.
Je me reconnais aussi en Simon, cet introverti maladroit dans les relations humaines mais en même temps capable de monter les échelons dans le monde de la City. Voila ainsi un autre atout de ce livre : ces 2 hommes ne sont pas caricaturaux, alors que Matthieu semble tout avoir pour réussir, il va être incapable de trouver un job à la City l'entrainant dans une forme de dépression contrairement à Simon enchainant les réussites et pensant à ce titre avoir enfin trouver sa place et un rôle social sur cette planète.
La fin du livre est sombre : le russe finit mort dans un attentat, son entreprise rachetée par son pire ennemi, Matthieu trahit Simon en épousant son ancienne petite amie et en l'abandonnant, Simon qui a participé inconsciemment à la chute de l'entreprise du russe démissionne et ce cher Sila lui est de nouveau tabassé par le client du restaurant, un riche héritier qui a fait fortune en vendant des prêts à des pauvres, le lecteur ne sait pas s'il s'en sort vivant.
Pour résumer le message du livre est d'une simplicité cruelle : les riches, les puissants s'en sortiront toujours surtout en temps de crises où il s'arrangeront pour préserver leurs positions dominantes tout en se vantant d'avoir sauvé le monde de la faillite, et au final ce sont les 99% de la population qui paye.

Ce livre mériterait une suite et je suis bien triste de devoir laisser tous ces personnages une fois la dernière page terminée.

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J'ai mis du temps à le lire mais, ne comprenant pas aussi la moitié des choses que je lisais, j'ai décidé de tout reprendre. Et ce fût beaucoup plus clair ainsi!

J'ai donc trouvé l'ouvrage intéressant et tout aussi inquiétant; je pense que ce n'est qu'une facette de la vérité. Et puis, tout le domaine : économie mondiale me dépasse un peu.

Je reviens donc un peu sur le roman. Si la forme m'a un peu perdue au début, on comprend par la suite. Enfin, à ma deuxième lecture. ^^

C'était une manière assez originale de présenter l'ouvrage ET quelque part, il y a une ascension : Sila dans un pays pauvre, qui émigre, un évènement va tout perturber et c'est le clash.
Un clash, non seulement personnel pour les protagonistes, mais aussi et surtout mondial. Comme quoi, chaque chose peut avoir une importance.

Simon fût le seul à se lever même s'il n'a rien fait par la suite. Je pense que Simon est craintif d'avoir une pensée logique et normal. Il a peur du, qu'en dira-t-on, mais c'est lui qui a raison. Alors, pour ne pas faire de vague, il essaie de se faire le plus discret possible.

Matthieu lui va jusqu'à faire ami-ami avec l'escroc Rufle mais certainement aussi par intérêt. J'étais complètement bouche-bée, quand j'ai lu ça. Mais ce n'est pas étonnant Matthieu n'a aucun scrupule. Et quelque part Ruffle est comme lui.
Il y a cette phrase à la p54 : "Mark Ruffle est fort et chacun doit le comprendre..." Pour ma part je pense que la vraie force ne se mesure pas au physique, mais au mental. D'ailleurs c'est prouvé, Ruffle bat tout ce qui l'entoure très fort pour jouer, mais il est faible mentalement. Son père en fait ce qu'il veut. Il veut rester fort et brut pour avoir du respect.
Je trouve aussi vaniteux et superficiel d'inviter son soi-disant ami Simon à la démolition et lui faire exploser au visage, une réussite sociale et pécuniaire.

On voit à la p137 que Soshana avait réprimandée son fils. Elle a agi, mais face à son mari... elle ne fait pas le poids et on le voit par la suite avec la poursuite de Sila dans les marais. Il est donc normal qu'elle finisse en dépression, elle se débat entre elle-même. Elle était peut-être faible physiquement au début, mais à la fin même le mental n'y est plus.

L'argent est très présent dans cet ouvrage, il est partout. Comme dans la vie d'aujourd'hui. On constate encore malheureusement que seul les riches ont le pouvoir. Ils font trembler. Quoique même ancien riche... il bénéficie toujours des avantages!
D'ailleurs Lev, le dit : " Son avion privé l'attendait et il constata avec amusement que les hommes ruinés restent riches".
Depuis le début Lev sait qu'il n'est pas fait pour la politique, pour diriger une grande entreprise et pourtant, pris dans un engrenage il n'arrive plus à s'arrêter. C'est un peu comme si, il jouait au casino. La seule chose qui va l'arrêter c'est sa folie; car je ne vois pas pourquoi un homme sourirai quand il a tout perdu. Et la fatal explosion.

Finalement, la seule qui quelque part s'en sort c'est la femme de Lev, non?

Enfin, je terminerai par cette citation de Sila :" il y a trop de blancheur, de luxe cela manque de vérité."

Je pense que c'est un livre qui doit se lire au moins 2 fois. Mais même en 2 fois, je pense qu'on passe à côté de certaine chose.
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Dans un grand restaurant parisien, Sila un serveur est frappé par un client sans que personne dans la salle n'intervienne.
Ce fait permet à l'auteur de nous faire connaître les personnages principaux vivant aux quatre coins du monde, un couple d'américains Mark et Shoshana, lui n'a brillé que les dimanches lors des matchs de football, le couple de russes, Lev et Helena lui devenu un homme d'affaire, deux jeunes français, Simon naïf et Matt l'arriviste venant fêter une première embauche à la banque.
Nous allons découvrir au fil des pages la vie de chacun, leur passé, leur quotidien, ils ont un point commun le culte de l'argent.
Roman ancré dans notre société, un monde sans scrupule, sans morale, juste faire de l'argent, pour l'argent.
Un roman très intéressant, captivant.
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À côté de L'origine de la violence, La fortune de Sila est divertissant, même si les sujets traités autour de la mondialisation et de toutes ses dérives depuis la chute de l'URSS jusqu'à la crise immobilière et le rôle joué par les banques n'en sont pas moins importants.

Sila, immigré africain, est le fil conducteur entre l'oligarque russe, le promo-spéculateur immobilier américain et les génies mathématiciens français réunis le temps d'un repas à Paris.

Une belle fresque, bien documentée, autour de l'argent et de la morale.

Se lit d'une traite.
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se lit d'une traite !
Humbert nous plonge dans le monde inhumain de la finance qui broie tout et tout d'abord les êtres humains sans état d'âme.
bien écrit et assez palpitant mais effrayant et décourageant.
est-ce ainsi que les hommes vivent ?
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L'histoire met en scène plusieurs personnages dont les les destins se croisent. La première fois, c'est dans un grand et réputé restaurant Parisien, lorsque qu'un Américain brutal et irrespectueux fait une démonstration de force en frappant sans raison valable Sila, un jeune serveur noir. Et personne n'intervient dans la salle. Par lâcheté ou indifférence, personne ne s'élève contre cette injustice ouvertement scandaleuse.

Cette sorte de fait divers est le point de départ autour duquel l'auteur bâtit son roman et convergent les protagonistes. L'auteur s'arrête sur chacun des personnages présents lors de cette scène édifiante de bêtise et de cruauté, sur leur vie professionnelle et affective, et dresse des portraits tous très différents, dont le point commun est l'intense désir de réussir et de s'enrichir en faisant fi de tout sentiment. L'idée m'avait interpelée, malheureusement, je pense être passée totalement à côté de l'intérêt de ce roman. Je me suis ennuyée, ne me suis attachée qu'à un seul personnage, je n'ai pas vibré et ma corde sensible n'a à aucun moment été mise à contribution. Je m'attendais à un livre très sensible et très humain, davantage axé sur des aspects psychologiques, mais j'ai été déçue de constater que les personnages étaient presque tous insensibles, amoraux et peu humains, et que la majeure partie du roman était concentrée sur des thématiques matérielles, économiques et destinée à évoquer la suprématie de l'argent et du pouvoir dans notre monde. Je n'avais pas compris cela à la lecture de la quatrième de couverture et ne m'étais pas renseignée sur ce roman avant de le lire, j'ai donc été désappointée.

L'auteur, très instruit et documenté, nous décrit avec force de détails et de véracité l'ascension sociale de chacun de nos héros, qui les amène à pouvoir manger fièrement dans ce restaurant huppé Parisien. Nous avons un Oligarque Russe et sa femme, un Trader Londonien et son meilleur ami, un Américain, qui après beaucoup de déceptions et de frustrations dans son existence parvient à faire fleurir une entreprise immobilière qui s'enrichit sur le dos des pauvres. Et enfin nous avons Sila, le seul personnage qui m'a émue. Un jeune homme humble, généreux, gentil, chanceux, qui, parti de rien, s'est battu pour se construire et s'en sortir, et s'est fait une belle place dans la société grâce à ses nombreuses qualités. Il m'a touchée car il est le seul personnage dans ce roman à avoir des ambitions plus nobles que la pure course après la gloire et l'argent.

Ce roman contemporain et politique s'ancre dans notre actualité, soulève de véritables questions de société et dénonce la corruption ainsi que le manque d'humanité qui existent dans le monde impitoyable des hautes sphères de la finance. Des thèmes forts et importants, c'est pourquoi je comprends et respecte l'engouement pour ce roman, même si je ne le partage pas.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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1995, dans un grand restaurant parisien, un businessman américain agresse violemment un serveur. Parmi les témoins de cette scène, personne n'intervient. Ce roman choraĺ nous conte alors le destin de ces personnages, nous expliquant les raisons de leur lâcheté, de leur apathie, avec pour toile de fond la folie spéculative de ces années-là et la crise des "subprimes". Seul être pur dans cette ménagerie, Sila, le jeune serveur émigré africain qui ne veut qu'être libre. Fabrice Humbert démontre sans équivoque que nul bonheur ne peut venir d'un monde régi par les financiers, cyniques et déshumanisés. Très sombre, mais efficace.
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