On ne peut pas ressusciter les morts et leur demander de nous raconter la vérité.
La mort violente avait une odeur distincte. Son relent flottait toujours dans l’air autour de moi et, malgré le temps qui s’écoulait, je ne parvenais pas à m’en débarrasser.
Les relations amoureuses sont rarement simples. Celui qui croit le contraire se met le doigt dans l’œil.
Les mauvaises nouvelles circulaient vite.
Dans la vie, les gens doivent affronter certains aléas. Ça arrive tout le temps. Tu as toi-même vécu un drame. Personne ne peut maîtriser ce genre de chose, mais c’est à chacun de trouver comment s’en sortir.
L’amour n’arrive pas toujours au meilleur moment.
Chacun de nous portait en lui l’empreinte de l’autre. C’était beaucoup plus profond qu’un tatouage sur la peau. Nos âmes elles-mêmes étaient marquées.
- Quand je te regarde manger un cupcake, ça me fait plus d’effet qu’un porno.
- Vraiment ?
Je le regardai en battant des paupières, puis suçai le glaçage sur mes doigts.
La main de Hayden disparut sous la nappe, et il remua sur sa chaise. Son nez effleura ma joue.
- Beaucoup plus. Infiniment plus.
- Tu es à table, Stryker, pas dans ta chambre. Garde tes mains là où je peux les voir, dit Jamie.
Tout le monde se mit à ricaner, et je me sentis rougir. La main de Hayden réapparut, le majeur dressé pour répondre à Jamie. Il n’essaya plus de me tripoter après ça, cependant.
Hayden serrait son verre si fort dans sa main que je le lui repris de peur qu’il éclate. Ensuite, je m’assis à califourchon sur ses genoux et m’enroulai autour de lui. Il s’accrocha à moi tandis que je lui chuchotais des paroles rassurantes. Nos souffrances étaient tellement semblables. Si seulement elles avaient pu s’annuler.
Je ne répondis pas. Je n’avais rien à dire. Qu’est-ce que ça pouvait me foutre qu’elle demande de mes nouvelles ? Elle le faisait plus par remords que par inquiétude pour moi. La culpabilité était comme un parpaing suspendu à son cou.