La dépaysée ----Eté 2016
En effet, à force d'avoir vécu dans (...) des lieux nombreux et variés, je perds progressivement ma capacité d'être patriotique. (...)
Comme moi, Gary [Romain] a connu un nombre inhabituel d'identités nationales, et, bien sûr, ceux qui changent trop souvent de casquette finissent par se sentir nu-tête. dans -La Promesse de l'aube-, Gary exprime cela à sa façon inimitable, par le paradoxe : "Mon égocentrisme est tel que je me reconnais instantanément dans tous ceux qui souffrent et j'ai mal dans toutes leurs plaies". (p. 42)
En somme, plus je voyage, moins j'ai de repères, de fierté et de certitudes. Se "dépayser" de cette manière -là est une grande leçon philosophique. (p. 43)
La morgue de la reine (29 octobre 2014)
Le mieux qui puisse arriver à la langue française aujourd'hui, c'est qu'elle se laisse irriguer, assouplir, "arranger" par des rythmes et syntaxes venus d'ailleurs, qu'elle cesse de se comporter en reine agacée et se mette à l'écoute de ses peuples. (p. 18)
La morgue de la reine (29 octobre 2014)
Comme je dois prendre la parole ensuite, j'en profite pour dire aux enfants que, certes, le français est une belle langue, mais qu'on peut en dire autant de toutes les langues; que disposer d'une belle langue ne suffit pas, encore faut-il s'en servir pour dire des choses intelligentes. (p. 13)