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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'ouvrage initie la trilogie dite « mystique » (avec « La Cathédrale » et « L'oblat »), l'ensemble constituant plus un essai littéraire que de la littérature à proprement parler, pensum assez pesant dans lequel Huysmans condense en bric-à-brac ce qu'il a (plus ou moins) assimilé en terme de symbolique sacrée, de théologie, de mystique.
« En route » donne un aperçu effrayant de la mystique cistercienne, ce qui n'empêche pas des passages drôles et sarcastiques sur l'institution catholique, les pratiques religieuses en France. Mais les jugements sur la polyphonie sacrée sont trop catégoriques, l'appréciation des femmes (constante chez Huysmans) sinistrement misogyne.
Après on ne lit pas Huysmans pour le sujet mais pour l'écriture elle-même. C'est un professeur d'écriture. On lit Huysmans pour apprendre la langue française.
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« Ah! Quant je songe à cette horreur, à ce dégoût de l'existence qui s'est, d'années en années, exaspéré en moi, comm je comprends que j'ai forcément cinglé vers le seul port où je pouvais trouver un abri, vers l'Église. »

C'est l'histoire d'un grand anxieux en fait. Mais à une époque (1895) où les moyens étaient pauvres, pour s'en libérer, pour ne pas laisser sa santé mentale se détériorer dans une spirale vers la folie.

« Satan est l'orgueil, méprisez-le et aussitôt son audace croule; il parle; haussez les épaules, et il se tait. Ce qu'il faut, c'est ne pas disserter avec lui… « 
(le « lâcher prise » de l'époque :p ).

J'aime ces lectures lentes et introspective que Huysman réussis si bien. Si j'ai adoré « Là-bas », tome 1er de cette trilogie, je ne suis pas arrivé à épouser le thème si religieux de ce 2e tome. Pour le 3e tome « cathédrale », je n'y pense même pas…dommage vous me direz-vous et vous aurez sans doute raison.
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Et voilà que je m'y suis attelé, à ce livre, celui-là même qui me faisait si peur, je ne sais pourquoi ? Comme une peur de trop traîner sur les mots, de trop devoir chercher de quoi parlait l'un et de quoi parlait l'autre, de quelque chose de trop ... religieux. Et puis je l'ai terminé, avec l'émotion du chevalier qui vainc un dragon. En route, raconte le pèlerinage psychologique d'un certain Durthal, un homme qui se lutte mentalement, blâmant ses lâchetés sans se donner les moyens de les surpasser. Jusqu'au jour où sous les conseils d'un ami, il intègre une Trappe dans laquelle il ambitionne de combattre ses démons.

Le livre est une véritable encyclopédie d'oeuvres : livres, chants, arts, linguistique. L'écriture est vive et douce, poétique et technique, alarmée et stagnante, reflétant ainsi les facettes du personnage principal. Durthal dont les divagations d'esprits font écho à celles du narrateur d'un livre comme " L'homme en amour " de Lemonnier est désemparé par l'ébullition de son âme, et ne trouve pas d'endroit où se recueillir, se rassembler, il faut dire, que son envie de foi repose avant tout sur la musique et les tableaux qu'il peut admirer et qui présagent pour lui de la qualité d'un lieu saint. Si Durthal se nourrit de la beauté d'un lieu, il le juge et cela durement, si le lieu n'est pas à son goût, alors il se détache, s'éloigne avec fracas. Tout ce qui dans une église n'est pas de l'art horripile Durthal, c'est pour cela qu'il a tellement de mal à aller dans des églises goinfrées de monde, il préférerait voir des églises pareilles à des musées, avec des oeuvres qui puissent respirer, ou alors tellement étroites que l'homme ne pourrait s'y presser en grand nombre, qu'importe pourvu que l'art religieux et lui-même soient débarrassés des bousculades de l'homme, cette bête humaine qui exaspère Durthal et dont il cherche à s'abriter. Durthal est ce qui s'approche un profil scientifique, il analyse, scrute, ne se laisse pas guider par des valses d'émotions, il pense avant de dire, trop pour quelqu'un qui veut croire, pour quelqu'un qui implore la foi, et c'est sûrement le défaut ou la qualité qui lui desservira le plus entre les murs de Trappes comme à Paris. Et puis les dons, je suis tellement persuadé que Durthal aurait voulu un don, comme un signe ou une récompense que sais-je, mais l'image du don semble très important même si comme dit dans le livre, il ne représente pas un niveau de croyant supérieur. Paraît-il que Huysmans en avait un (de don), celui d'être proche des animaux, pareil au frère Siméon.

En bref, j'ai beaucoup apprécié ce livre, il m'a fait découvrir nombre de choses, traite parfaitement son personnage et de son personnage et puis cette plume, quelle plume !
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