- Tout à l'heure encore, il m'a dit que tu l'avais regardé comme s'il n'était qu'une limace.
*Ils ont le même air visqueux, en tout cas.*
[...]
- Je l'ai rarement vu si joyeux, conclut l'assistant de Jinshi. Il souriait à s'en faire mal aux joues, ses yeux pétillaient, et il en tremblait presque.
Son père l’avait toujours mise en garde sur le danger de laisser des suppositions influencer sa réflexion.
L’alcool pouvait tuer de différentes manières.
Si Mao Mao en appréciait le goût, elle n’en ignorait pas les dangers. Une dépendance chronique endommageait le foie, mais on pouvait aussi tomber raide mort d’avoir trop bu en l’espace d’une soirée.
- Est-ce que tu pourrais cesser de dévisager mon maître comme s'il n'était qu'un insecte repoussant ? poursuivit Gaoshun.
"Zut, ça se voit tant que ça ?*
L’amour existait peut-être, mais il semblait que la jeune apothicaire l’ait oublié dans les entrailles de sa génitrice avant de naître.
La jeune apothicaire avait la mauvaise habitude de perdre son sang-froid quand elle se retrouvait en proie à un trop-plein d’émotion.
Si toutes les fleurs fanaient, celles qui ne donnaient pas de fruits perdaient toute valeur. Mao Mao avait beau s'être familiarisée avec ce raisonnement, il était un rappel constant de leur captivité à toutes.
Il n'était rien d'inexplicable en ce bas monde. Ce qui semblait défier l'imagination n'était que la preuve des limites de la connaissance humaine.
Certains écoutaient aux portes : rien ne donnait plus envie de s'intéresser à un secret que d’en avoir vent.
A bien y réfléchir, Lihaku trouvait en effet à la jeune fille un petit côté félin. Comme un haret, elle se tenait sur ses gardes en présence de ses pairs et, s'il y avait à manger, elle s'approchait juste assez pour prendre ce dont elle avait besoin avant de s'éloigner aussitôt.