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Zouleikha ouvre les yeux, dans l'isba tatare, dans la région de Kazan. Une longue journée commence avec les soins à sa belle-mère, la Goule puis le travail avec son mari, le bois qu'il faut rentrer dans la neige....Zouleikha est une jeune femme, mariée trop tôt, à un homme plus âgé qu'elle.


Régulièrement, la Horde rouge vient réquisitionner les récoltes, les animaux des paysans. Mourtaza, le mari de Zouleikha a décidé de refuser. mais en 1930, il ne s'agit plus de prélever le butin mais de dékoulakiser, et de déporter les koulaks. le camarade Ignatov tue Mourtaza et emmène Zouleikha dans une longue caravanes de déportés jusqu'à Kazan.

Zouleikha ouvre les yeux dans la mosquée transformée en campement où sont parqués les paysans déplacés avant leur long voyage vers la Sibérie sous le commandement d'Ignatov. le convoi traîne, parfois s'immobilise pour des jours, même des semaines. 

Le long voyage se poursuit sur l'Ienissei et l'Angara par voie fluviale. Des centaines de koulaks tatars il ne reste qu'une poignée, surtout après le naufrage de la péniche. 

Zouleikha enceinte, donnera naissance à un fils, elle qui avait perdu presque à la naissance ses quatre filles. Cet enfant lui donnera une raison de vivre et lui épargnera les travaux les plus pénibles dans la forêt : défrichage, construction d'une tranchée pour abriter les prisonniers, abattage des arbres. Dans cette colonie perdue en Sibérie, ils n'ont rien pour subsister. le seul homme armé, Ignatov doit chasser pour rapporter un peu de viande. Un pêcheur, Louka complète la nourriture avec du poisson. Zouleikha, la maigrichonne devient un chasseur émérite.

Et pourtant, la vie s'organise : un véritable village se construit au fil des années avec un hôpital où officie un véritable médecin, ancien professeur de l'université de Kazan, une école, même un club décoré par un peintre renommé au nom d'Ikonnikov (y-a-t-il un rapport avec les icones?). Youssouf, le fils de Zouleikha grandit. Zouleikha ouvre les yeux pour surveiller le sommeil de celui qui déjà est un adolescent....Elle raconte des légendes et des contes tatars comme celle du Simorgh, dont le nom est proche de celui du village Simourk. merveilleux conte persan de la Conférence des Oiseaux. 

1938, 1940 la guerre fait rage, des hommes partent à la guerre. 1946, la guerre est finie, une nouvelle autorité s'impose aux colons défricheurs. Youssouf rêve de partir en ville, d'étudier la peinture.

Zouleikha ouvre les yeux; le soleil cogne, aveugle, transperce sa tête qui se fendille en petits morceaux. Autour d'elle, dans une sarabande étincelante de rayons de soleil, vacillent les contours des arbres. 

- tu te sens mal? Youssouf se penche vers elle, la regarde dans les yeux. Si tu veux, je ne pars pas.

Gouzel Yakhina m'avait enchantée avec Les Enfants de la Volga, l'histoire de ces Allemands de la Volga à travers plusieurs décennies autour de la Révolution. Toujours sur la Volga, mais en pays tatars, elle raconte dans Zouleikha ouvre les yeux  la déportation des koulaks tatars, puis la vie en Sibérie. Histoire soviétique, aussi histoire et culture de ces peuples très riches et divers. Magie aussi d'un animisme encore présent dans les forêts où Zouleikha veut se concilier les esprits. Traditions bousculées mais toujours persistantes. Un charme fou! 
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La littérature russe est un terrain vers lequel je n'ai jamais vraiment osé m'aventurer ; qu'elle soit classique ou contemporaine, c'est toujours à petits pas que j'y entrais ; il fallait sans doute ouvrir la bonne porte pour avoir à nouveau envie d'y revenir…J'ai immédiatement trouvé en Gazel Iakhina une excellente conteuse.
Nous sommes dans les années 30, en Union Soviétique stalinienne, et plus précisément au Tatarstan terre de paysannerie, pauvre, désolée.
Zouleikha est une pauvre femme malmenée par son marie, martyrisée par sa belle-mère, endeuillée par la perte de ses quatre filles à peine nées, et surtout une femme très digne qui accepte sans broncher son triste sort ; quand on y regarde de loin, en tout cas.
C'est l'époque où la dictature stalinienne s'en prend violemment à la paysannerie, injustement accusée d'avoir conservé sa richesse de l'époque tsariste. En réalité, les koulaks sont des boucs émissaires qu'il faut mater, spolier et anéantir. Ainsi seront déportés en Sibérie nombre de cas paysans, en vue de la collectivisation des terres ainsi libérées.
Tel est l'objet de ce premier roman, inspiré de la vie de son arrière-grand-mère. Zouleikha, après l'assassinat de son mari, est embarquée avec d'autres dans un long périple devant les mener en Sibérie au bord du fleuve Angara. Zouleikha, au fil de ce périlleux, et douloureux voyage fait preuve d'une force et d'une résilience inouïes. Luttant contre sa culture musulmane, elle parvient à ouvrir son coeur, à aimer à nouveau, et surtout à enfanter, elle qui jusque- là n'y parvenait pas.
Gazel Iakhina dresse un magnifique et touchant portrait de femme Elle raconte dans un style à la fois exigeant et assez cinématographique une part très sombre de l'histoire soviétique, celle de la déportation intérieure orchestrée par le petit père des peuples. La violence, les persécutions, les exécutions, l'absurdité de la bureaucratie, le Goulag… rien ne manque dans ce roman à la fois long, passionnant et prenant.
Une très belle découverte qui me donne envie d'aller
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L'écrivain russe Viktor Erofeev a écrit en 2020, à propos de l'adaptation du roman de Gouzel Iakhina en serie par la TV russe, et du scandale qu'elle a provoqué :
"Désormais le généralissime n'a pas simplement gagné la Seconde Guerre Mondiale à lui tout seul, comme le pensent les citoyens de notre pays atteints par le stalinovirus, mais encore tout ce que le guide suprême a fait au cours de sa vie est juste et bien. C'est ainsi que la dékoulakisation aurait rendu possible la mécanisation de la production agricole et que la Grande Terreur aurait permis de nettoyer le pays de tous les traîtres potentiels. "

Selon Viktor Erofeev, certains russes refusent désormais de porter un regard critique sur les exactions des années Staline et le roman de Gouzel Iakhina qui décrit précisément les épreuves de la déportation des koulaks, relève de la russophobie.
Au point que Gouzel Iakhina relativise son propos :
" J'ai voulu porter cette pensée que même dans un très grand malheur peut se cacher le grain d'un bonheur futur ... Finalement, c'est un livre sur le dépassement de la conscience liée à nos mythes."

Sans nul doute, le roman de Zouleikha est le roman d'une femme qui surmonte toutes les épreuves, celle d'un mari qui la tient en esclavage, celle des superstitions qui l'empêche d'avancer, celle de la déportation qui menace sa vie, celle de la survie en Sibérie qui lui permettra de découvrir sa force et celle de l'amour qu'elle éprouve pour son fils et pour son bourreau.
C'est aussi un roman qui révèle la corruption et l'opportunisme des uns, le courage et la solidarité des autres.
Et un magnifique roman cinématographique ( ce n'est pas un hasard si il a été adapté) sur une nature hostile mais généreuse et sur des personnages tout aussi hostiles et généreux.

Il n'en reste pas moins un roman politique qui dénonce des pratiques barbares, des abus de pouvoir et des errances idéologiques, là où les héros deviennent coupables du jour au lendemain, où les frontières entre le Bien et le Mal sont de plus en plus floues et mouvantes.
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Un livre qui s'inscrit dans la continuité de la tradition de la littérature russe et de ce qu'elle a de meilleur à offrir. Avec une plume lumineuse, l'auteur signe ici un texte d'une très grande beauté.
Le roman a pour cadre la Russie des années 30, période pendant laquelle le projet de Staline consistait, entre autres, à soumettre les koulaks, considérés comme les ennemis de la classe ouvrière. le destin de Zouleikha, jeune tatare, s'inscrit dans ce contexte historique tumultueux. Mariée sans amour, puis déportée vers la Sibérie, l'histoire suit le destin de cette paysanne embarquée dans un voyage vers les futurs goulags. Elle rencontrera le jeune Ignatov qui, au départ, dévoué à la cause de son pays, décidera finalement d'installer tous les rescapés de ce voyage près du lac Baïkal...La suite est à lire. Un livre magnifique à découvrir.
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Tout d'abord je te tiens a remercier les éditions noir sur blanc pour l"envoi de ce livre et l'opération masse critique de Babelio.

Zouleikha est l'histoire d'une jeune fille tatare qui se retrouve mariée à un homme dur et indifférent à son égard et qui devra habiter avec sa belle mère, femme autoritaire et très méchante vis a vis d'elle.
Zouleikha devra se soumettre aux ordres de cette horrible femme centenaire, elle travaillera sans relâche et sera tellement épuisée qu' aucune des quatre filles qu'elle mettra au monde ne survivra.
A travers cette Russie profonde nous traverseront la dékoulakisation du peuple russe ou les paysans étaient dépossédés de leur biens et envoyés en Sibérie pour certains.
C'est a ce moment que Zouleikha perdra son mari et sera déplacée en train pour un voyage de plusieurs mois dans des conditions extrêmement difficiles, le froid, la famine, les poux vont s'inviter à ce terrible voyage sous la menace d'un homme sans pitié.
Certains arriveront à s'évader, d'autres mourront et Zouleikha, elle, découvrira qu'elle est enceinte...
Loin de toute civilisation, proche de la rivière Angara et aidée de ces compagnons de fortune, elle donnera naissance a un fils : Youssouf.
Va t-elle pouvoir revivre une histoire d'amour? son éducation musulmane et ses valeurs ne l'y aideront pas, mais nous découvrirons comment cette courageuse jeune femme déroulera sa vie.

Un magnifique roman pour lequel j'ai eu un immense plaisir de lecture, une très belle découverte, un voyage au coeur de la Russie dans les années 30 avec un personnage central admirable.
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J'ai lu tout récemment "Les Chuchoteurs", ouvrage de l'historien Orlando Figes portant sur la vie quotidienne sous la dictature de Staline. Dans cette somme passionnante de plus de mille pages, publiée en deux volumes, une large place est faite au terrible destin des koulaks, ces millions de paysans "aisés" — sachant que posséder un cheval ou gagner quelques roubles en confectionnant des articles de cuir suffisait à entrer dans cette catégorie... — impitoyablement réprimés en URSS dans les années 30. Dans le cadre de l'opération Masse Critique, j'ai ainsi jeté mon dévolu sur "Zouleikha ouvre les yeux" afin de rester dans le thème : en effet, le roman de Gouzel Iakhina revient sur ces événements historiques dramatiques, en mettant à l'honneur une paysanne tatare déportée dans la lointaine Sibérie. Je remercie les Éditions Noir sur Blanc de m'avoir donné l'opportunité de le lire... Même si j'en ressors avec une impression assez mitigée.

L'histoire de Zouleikha peut être découpée en quatre grandes périodes, qui ne correspondent pas forcément au découpage en quatre parties voulu par l'auteur. Il y a d'abord la vie quotidienne de cette paysanne, simple et naïve, qui n'a jamais franchi les limites de son village ; puis l'arrestation et le long voyage pour une destination inconnue, dans un wagon surpeuplé où les déportés meurent par dizaines ; l'arrivée en Sibérie, sur les rives de l'Angara, où il s'agit désormais de s'organiser pour survivre dans des conditions éprouvantes ; enfin, le passage des jours ordinaires dans une "colonie de travail" devenue prospère. Cette trame est d'ailleurs révélée dans une quatrième de couverture qui, à mon sens, en dit beaucoup trop...

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, et pourtant, avec le recul, la première partie dans le village tatar, où l'on mène une existence quasi médiévale, où les traditions musulmanes se mêlent aux superstitions ancestrales, est peut-être la plus aboutie, car la plus touchante, celle qui sonne le plus juste. La suite est également de bonne facture, et j'ai plus d'une fois songé au cours de ma lecture que l'auteur faisait montre d'une belle maîtrise de son sujet, surtout pour un premier roman. Il m'a néanmoins fallu admettre que celui-ci ne m'était malheureusement pas "allé droit au cœur", pour reprendre les mots de Ludmila Oulitskaïa en préface. Peut-être à cause de ma lecture toute fraîche des "Chuchoteurs", je n'ai pas été bouleversé par Zouleikha : son sort m'a presque paru enviable en comparaison de celui de dizaines d'autres Soviétiques révélé sous la plume d'Orlando Figes — témoignages qui pour le coup font réellement froid dans le dos et nouent l'estomac. La souffrance, la maladie, la famine, la mort, sont bien entendu présents tout au long du roman, mais Gouzel Iakhina met plus volontiers l'accent sur la solidarité, l'amitié, l'espoir ; c'est un choix tout à fait défendable, même s'il peut être quelque peu gênant de voir l'horreur du système pénitentiaire soviétique ainsi atténuée... Zouleikha finit d'ailleurs par se sentir plus libre en Sibérie qu'elle ne l'était dans son ancienne existence de paysanne soumise à un époux et une belle-mère tyranniques.

Outre ce parti pris de dépeindre une "captivité supportable" une fois passées les épreuves du premier hivernage, je n'ai pas du tout adhéré à la narration dans cette quatrième période du roman. Les trois premiers quarts du récit se déroulent sur quelques mois, au cours des années 1930-1931. En revanche, le dernier quart adopte un tout autre rythme puisqu'il survole quinze années d'existence de la colonie pénitentiaire. Ces cent et quelques dernières pages m'ont paru un interminable épilogue. La maîtrise dont Gouzel Iakhina avait fait preuve durant le premier tiers s'est soudain envolée : c'était comme si elle ne savait soudain plus où aller, comme si elle avait perdu le fil de son propre récit, alignant des scènes confuses et sans grand intérêt, allant jusqu'à perdre de vue Zouleikha elle-même pour lui préférer des personnages qui auraient dû rester secondaires. À mes yeux, cette trop longue fin qui ne veut pas finir gâche en partie l'expérience de lecture, fort intéressante par ailleurs, que fut "Zouleikha ouvre les yeux".

Mon jugement est sévère, car j'attendais sans doute trop de ce roman qui est, rappelons-le, le premier de son auteur. Malgré ma relative déception, je garderais néanmoins le souvenir de quelques très belles scènes et d'une jolie plume... Tout en invitant les lecteurs attirés par ce type de roman à lire "Zouleikha ouvre les yeux", qui figurera sans aucun doute dans le haut du panier de ce que nous propose la rentrée littéraire.
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Il y a quelque chose de magique et d'envoûtant dans ‘Zouleikha ouvre les yeux', qui nous attire de la première à la dernière page.
Le secret est sûrement dans la belle écriture poétique et précise, mais aussi dans le personnage principal qui intrigue avec son caractère.
Tout se passe dans les années 30, dans la Russie stalinienne qui exproprie les gens de leurs biens. On fait la connaissance de Zouleikha en femme soumise, au service de son mari et de sa belle-mère cruelle. Il n'y a pas beaucoup de dialogue entre elle et les membres de la famille dans cette partie-là, on peut même croire que Zouleikha est muette. Mais bien sûr on aura l'occasion d'entendre sa voix dans la suite des événements.
J'ai beaucoup aimé Zouleikha. J'ai apprécié aussi la manière dont l'histoire du pays est racontée. L'écriture reste fluide et le côté historique fonctionne bien avec le côté romanesque.
Un roman puissant et bouleversant que je ne suis pas prête à oublier.
Un gros coup de coeur.
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L'histoire commence par une description du quotidien de Zouleikha, jeune femme du Tartarstan (capitale Kazan) dans les années 30. de sa vie d'avant nous ne saurons rien. Elle a été mariée à 15 ans à Mourtaza, paysan de 45 ans. Il la ramène chez lui où règne sans partage sa mère, "la Goule" vieille femme acariâtre et exigeante qui maltraite Zouleikha, lui reprochant notamment de ne pas lui donner de petit-fils. La jeune femme a mis au monde quatre filles dont aucune n'a survécu.

Elle travaille comme une bête de somme toute la journée, est épuisée en permanence, dans la crainte d'être prise en défaut par le mari ou la belle-mère. Et pourtant, elle estime qu'elle a de la chance, que Mourtaza est un bon mari.

Rien ne paraît devoir changer dans cette vie immuable, mais au loin les temps changent. Les rumeurs circulent, les paysans ont peur que le pouvoir prenne leurs terres, ils ne veulent pas rejoindre les kolkhoses.

Jusqu'au jour où des militaires surgissent ; la vie va basculer complètement du jour au lendemain. Mourtaza est abattu et Zouleikha devra rejoindre le convoi des koulaks déportés.

Le convoi est emmené par le Commandant Ignatov, bolchevik convaincu, prêt à obéir à n'importe quel ordre au service du parti. Il ne sait pas jusqu'où il devra convoyer les koulaks. En fait, le but est la Sibérie où ils crééront une colonie en partant de rien.

Le trajet sera long, beaucoup d'entre eux mourront en route. Peu bâtie pour survivre, Zouleikha traversera néanmoins toutes les épreuves. La jeune paysanne effacée, empreinte de la culture païenne de sa mère, préoccupée de satisfaire les esprits qui sont partout et de respecter les préceptes d'Allah, s'adaptera et fera face, surtout lorsqu'elle s'apercevra au cours du voyage qu'elle est partie enceinte.

Ce roman est une vaste fresque, au ton souvent poétique, qui nous entraîne dans le chaos de cette époque là et s'attache à de nombreux personnages au fur et à mesure du voyage et de l'installation dans des conditions épouvantables. le groupe de survivants est laissé seul juste avant l'hiver sur une terre inhospitalière, sans abri réel et avec des vivres insuffisantes.

Le fil rouge est bien sûr Zouleikha que nous suivons sur toutes ces années, avec le fils qu'elle a mais au monde, Youssouf, et le commandant Ignatov, dont l'évolution est inattendue.

C'est un roman qui est captivant sur le plan romanesque, mais qui évoque aussi une période précise de l'histoire russe, la dékoulakisation des années 30, sous Staline. J'étais presque au terme de ma lecture lorsque la guerre a éclaté en Ukraine et je dois dire que je l'ai terminée dans un autre état d'esprit, le coeur serré, en me disant que l'humain ne change pas beaucoup.

Je n'ai pas toujours compris l'attitude de Zouleikha, tellement possessive parfois, encore trop soumise à des diktats qui n'ont plus lieu d'être, mais il faut se replacer dans l'époque et c'est le jeu romanesque.

Une lecture marquante, une écriture qui emporte, des personnages magnifiquement décrits, c'est un roman dans lequel il ne faut pas hésiter à se lancer.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Un livre auquel je n'ai pas su résister, j'avoue !
Nous sommes dans les années 30, en plein coeur de la Russie. Zouleikha est mariée depuis l'âge de 15 ans à un homme beaucoup plus vieux qu'elle, et a déjà perdue quatre filles, mortes en bas âge.
Sa vie est bouleversée lors de la dékoulakisation menée par Staline. Son mari est assassiné, et elle-même est déportée en Russie, qu'elle atteindra lors d'un trajet en train de plusieurs mois. Sur la route, elle découvrira en outre qu'elle est enceinte... Avec les autres personnes expatriés avec elle, Zouleikha montera une colonie, loin de toute civilisation. Une colonie qui a tout à faire, tout à apprendre, et qui doit apprendre à se protéger et à suivre les ordres du régime.
Zouleikha ouvre les yeux est un roman qui est sorti en 2015 en Russie et qui a remporté là-bas plusieurs prix littéraire. Maintenant qu'il est sorti en France, j'espère qu'il aura le succès qu'il mérite !
Pour son roman, Gouzel Iakhina s'est inspirée de l'histoire de sa propre grand-mère, et du destin de millions de personnes déplacées dans les années 30. Cela fait de Zouleikha ouvre les yeux un roman très dense, très fouillé, très détaillé. Avis aux personnes qui seraient rebutées par de longues descriptions et autres détails à profusion : cela ne sera peut-être pas pour vous ! Mais pour moi ce fut une lecture gagnante : les descriptions, les détails... Tout cela permet de se plonger intimement dans la vie de Zouleikha : on va suivre la jeune femme sur une quinzaine d'années environ, d'assister à un époustouflant portait d'une femme et d'une civilisation, le tout donnant un roman très riche et très dense.
(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Je m'intéressai à la littérature russe et j'ai lu ce roman.
Quelle puissance, cette épopée d'une toute jeune femme tatare de confession musulmane esclave d'un mari et d'une belle mère acariâtre, elle se retrouve apatride et enceinte dans un trajet qui la mènera jusqu'en Sibérie. La elle trouvera des alliés et l'amour.
C'est vraiment un très beau roman, on voit Zoulaikha devenir mère, puis d'une certaine façon femme libre, à découvrir absolument.
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