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Abu al-Fathh, suivant une chaîne de transmission remontant à Ibn Mas‘ ûd, a dit : « Nous nous sommes réunis cher no tre mère ‘Aïsha. L’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - nous regarda. Des larmes coulèrent de ses yeux avec abondance. Il se plaignit à nous lorsque le moment de la séparation s’approcha. : - Soyez les bienvenus, nous dit-il. Que Dieu vous prête longue vie ! Que Dieu vous réunisse tous ensemble ! Que Dieu vous assiste ! Que Dieu vous porte plus haut ! Que Dieu vous accorde le succès ! Que Dieu vous agrée ! Que Dieu vous guide ! Que Dieu vous préserve ! Je vous recommande de craindre Dieu et je vous recommande à Dieu. Ne vous montrez pas orgueilleux à l’égard des serviteurs de Dieu ou de Sa terre. Dieu le Très-Haut m’a dit et vous a dit : "Cette demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne cherchent, ni à s ’élever sur terre, ni à y semer la corruption. Cependant, l’heureuse fin appartient aux pieux." (S. 28, 83). Et "N’est-ce pas dans l’Enfer qu'il y aura une demeure pour les orgueilleux" (S. 39,60).
Nous lui avons dit :
- O Envoyé de Dieu ! À quel moment surviendra le terme de ta vie ?
- Le terme de ma vie approche. Le retour final est à Dieu, au Jujubier céleste, au refuge du Paradis et au Trône le plus haut.
- Ô Envoyé de Dieu ! Qui te lavera ?
- Les hommes de ma maison, du plus proche au plus proche.
- O Envoyé de Dieu ! Dans quel linceul allons-nous t’ensevelir ?
- Dans ces vêtements que je porte, si vous le voulez.
- O Envoyé de Dieu ! Qui priera sur toi ?
Il pleura et nous pleurâmes avec lui. Puis, il dit :
- Doucement ! Que Dieu vous pardonne et vous récom pense en bien pour votre Prophète ! Quand vous m’aurez la vé et mis dans mon linceul, posez-moi au bord de ma tombe. Celui qui le premier priera sur moi, sera mon ami intime, mon compagnon Gabriel, puis ce sera Mîkâyîl, puis Isrâful, puis l’ange de la mort, secondé par plusieurs autres anges. Ensuite, vous entrerez et vous prierez sur moi en terminant par les sa lutations. Ne me causez pas de tort par une aumône légale, par des plaintes et par des cris. Que les hommes de ma mai son commencent par prier sur moi, ensuite leurs femmes et puis ce sera votre tour. Multipliez les salutations. Adressez de nombreuses salutations à celui de mes Compagnons qui sera absent Je vous prends à témoin que j’ai salué tous ceux qui ont embrassé l’Islâm, ceux qui m’ont suivi dans ma religion depuis aujourd’hui jusqu’au Jour de la résurrection.
- Ô Envoyé de Dieu ! Qui t’introduira dans ta tombe ?
- Ce sont les hommes de ma maison, avec de nombreux anges qui vous verront mais que vous, vous ne verrez pas. » (pp. 90-91)
Le Négus convoqua ses prêtres, qui étendirent leurs livres autour d’eux. Quand les Musulmans entrèrent, il leur demanda :
– Pourquoi avez-vous quitté votre peuple sans adhérer à notre religion ni à celle d’aucun autre ?
Celui qui lui répondit fut Ja’far Ibn Abî Tâlib qui dit :
– Ô roi ! Nous étions un peuple de l’ignorance. Nous adorions des idoles. Nous mangions la chair morte et nous commettions des turpitudes. Nous violions les liens du sang et nous portions préjudice aux voisins. Le plus fort d’entre nous exploitait le faible. Nous vivions dans cet état, jusqu’à ce que Dieu nous envoie un Prophète dont nous connaissions la généalogie, la sincérité, la loyauté et la chasteté. Il nous appela à Dieu et à Son unicité, non sans avoir à renoncer à ce que nos pères adoraient en dehors de Lui en pierres et en idoles. Il nous a ordonné la sincérité dans nos paroles, la remise du dépôt à qui de droit, le respect des liens de sang et le bon voisinage. Il nous a ordonné de ne plus nous adonner aux interdits ni de verser du sang. Il nous a interdit l’indécence et l’abomination, le faux témoignage, la dilapidation des biens de l’orphelin et l’atteinte à l’honneur de la femme vertueuse. Il nous a ordonné d’adorer Dieu sans rien Lui associer. Il nous a ordonné la prière, la zakat et le jeûne. » (pp. 160-161)