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Citations sur Pourquoi l'amour fait mal (21)

Les vies familiales modernes sont prévisibles à l’extrême, et leur prévisibilité est agencée par un vaste ensemble d’institutions organisant la vie quotidienne : les livraisons à domicile (nourriture, journaux, shopping sur catalogue) ; la télévision et ses programmes à heures fixes ; la sociabilité, pour l’essentiel planifiée à l’avance ; le loisir standardisé et les heures de repos. (…) la « sécurité » est mise en œuvre à la fois psychiquement et sociologiquement comme un effet secondaire de la rationalisation de la vie quotidienne. Cette vie quotidienne rationalisée est souvent propice à la désillusion, car elle est continuellement comparée à des modèles et à des idéaux d’intensité émotionnelle très différents qui font que les gens évaluent négativement leur mode de vie. Les recherches menées sur la question montrent en effet qu’ils ont bien plus de chances de percevoir négativement leur propre expérience quotidienne quand ils l’envisagent au prisme des images véhiculées par les médias. Les recherches consacrées à l’impact des images médiatiques sur la façon dont les gens perçoivent leur corps montrent que des images de corps parfaits ont un effet négatif sur l’estime et sur l’image de soi. Elles laissent en effet penser à la fois que les autres peuvent s’y conformer plus facilement et qu’ils les considèrent comme importantes. (…) Il est tout aussi possible que l’insatisfaction induite par ce mécanisme alimente une désillusion chronique. (p.344)
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l’égalité engendre une angoisse sociale, car elle crée de l’incertitude sur les règles d’interaction, ce qui réduit la spontanéité qui était historiquement le fruit des identités denses et des règles ritualisées. (p. 307)
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Pourquoi les pratiques romantiques fortement genrées - « ouvrir la porte à une dame », poser un genou à terre pour déclarer sa flamme, envoyer d’impressionnants bouquets de fleurs – sont-elles « ressenties » comme plus érotiques que le fait de demander à une femme la permission de caresser sa poitrine ? Parce que ces pratiques genrées réalisent plusieurs choses à la fois : elles esthétisent le pouvoir qu’ont les hommes sur les femmes ; elles diluent la domination dans le sentiment et la déférence – elles recouvrent le pouvoir d’un voile et le rendent implicite ; elles autorisent la ritualisation des relations entre les sexes en les organisant à l’intérieur de cadre de signification très clairs ; enfin, elles permettent de jouer avec ces significations, puisque la déférence (ouvrir la porte) ne peut être érotiquement séduisante qu’à la condition d’être une déférence factice ( c’est-à-dire d’être jouée par la partie détenant le pouvoir (la déférence d’un esclave n’exerce aucun attrait érotique). (p. 295)
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L’insécurité ontologique qui accompagne la souffrance amoureuse est inégalement distribuée. Alors que le doute cartésien est un doute (masculin) qui, en définitive, conduit à l’affirmation de la position du sujet et à un savoir qui sont au fondement de l’action sur le monde, le type de doute de soi, qui a été façonné par la culture thérapeutique de l’autonomie et de l’amour de soi, fragilise le fondement ontologique du moi. (p. 250)
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Goffman semble tenir pour acquis que les interactions, lorsqu’elles sont réussies, produisent un sentiment de valeur, et suppose que les interactions sont universellement structurées à cette fin. (…) A partir du XVIIè siècle, dans les salons, les palais, les manuels consacrés à la conversation et à l’étiquette, l’aristocratie comme les classes moyennes ne cessèrent de codifier de nouveaux comportements censés marquer la déférence et la reconnaissance, à travers les expressions du visage, la gestuelle et le discours. La valeur sociale s’est progressivement détachée du statut social attribué à l’avance par la naissance, changeant ainsi le processus de la déférence visant à préserver le sens de l’honneur social. (p. 198-199)
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S’il existe une histoire de la liberté, alors nous pouvons dire que nous sommes passés de la lutte pour la liberté à la difficulté de choisir, et même au droit de ne pas choisir. (p. 181)
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Je proposerais le terme de « domination affective », qui s’exerce lorsqu’un camp bénéficie d’une capacité plus grande à contrôler l’interaction affective par un plus grand détachement, et bénéficie d’une plus grande capacité à opérer ses choix et à contraindre le choix de l’autre. (…) les relations intimes (…) sont accompagnées d’une nouvelle forme de domination affective des hommes sur les femmes, qu’expriment la disponibilité émotionnelle des femmes et la répugnance des hommes à s’engager auprès d’elles, parce que les conditions du choix ont changé. (p. 176)
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Dans le domaine des relations amoureuses et de la consommation, un plus grand nombre d’options disponibles entraîne souvent un processus de recoupement d’informations très approfondi dans le but d’arbitrer entre des options différentes, une forme de pensée connue sous le nom de « rationalité » et souvent associée à la masculinité. De telles techniques de recoupement d’informations, hautement conscientisées et rationnelles, loin de faciliter le processus de prise de décision, le compliquent en réalité, en raison de ce que les chercheurs en psychologie cognitive appellent la « surcharge informationnelle ». Le psychologue Gary Klein a montré comment le fait de disposer de trop nombreuses options nous incite à faire des comparaisons, ce qui diminue la capacité à prendre des décisions rapides fondées sur l’intuition. (p. 158)
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(…) le statut social nourrit et façonne le désir érotique, la libido étant un canal de reproduction sociale (le fait de trouver « sexy » l’homme le plus puissant se trouvant dans la pièce). La désirabilité s’entrelace au statut socio-économique. Par ailleurs (…) l’attrait physique devient un critère indépendant dans la sélection du partenaire, qui peut alors ébranler d’autres critères de cette sélection ou travailler « en tandem » avec eux. Le triomphe de l’amour et de la liberté sexuelle signa l’entrée de l’économie dans la machine du désir. (…) le désir revêt les propriétés de l’échange économique : il se trouve alors régulé par les lois de l’offre et de la demande, de la rareté et de la surabondance. (p. 101)
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Un caractère fort s'exprime à travers sa capacité à surmonter l'expérience de la souffrance ou, mieux encore, à l'éviter entièrement.
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