62/100. Natsuko Imamuria, «
La femme à la jupe violette » 120 pages
Mon défi lecture 2023 réclamait de lire un ouvrage, dont le titre contenait un nom de vêtement. Voilà comment mon regard s'est arrêté sur ce court roman d'une autrice japonaise. Voilà comment je suis tombée sur une véritable pépite littéraire.
Il est vrai que
Natsuko Imamura a a remporté la plupart des grands prix littéraires de son pays. Remarquée d'abord dans le domaine de la nouvelle, deux d'entre elles sont récompensées en 2010 et 2011 par le prix
Dazai puis le prix Mishima. Elle remporte ensuite le prix Kawai en 2017 pour son roman Ahiru (« Canard »), qui lui vaut d'être sélectionnée pour le prix
Akutagawa, l'équivalent du Goncourt. En 2018, son livre Hoshi no ko (« L'enfant des étoiles »), après avoir remporté le prix Noma, frôle encore l'obtention du prix
Akutagawa. Elle obtient finalement la prestigieuse récompense à l'occasion de sa troisième sélection consécutive, en 2019, pour son roman
Murasaki no sukaato no onna traduit en français sous le titre « La femme en jupe violette ».
Ce premier roman traduit en français par les éditions Mercure de France paraît en avril 2022 et met en scène le récit d'une femme vêtue d'un cardigan jaune espionnant une femme à la jupe violette, dans une atmosphère qui évolue vers un thriller.
L'ambiance est très particulière. Tout est observé depuis le point de vue de la femme au cardigan jaune. Une femme que personne ne voit, mais qui, elle, observe avec attention une voisine qu'elle surnomme
La femme à la jupe violette. Elle remarque que cette dernière connaît des périodes de chômage, et elle va faire en sorte qu'elle trouve du travail dans l'hôtel qui l'emploie. Au départ, on l'imagine comme une bienfaitrice invisible, une sorte de bonne fée, qui préfère rester discrète sur ses petits coups de main. La nouvelle est bien accueillie, et peu à peu, l'ambiance change. Cette nouvelle plait un peu trop au patron et la jalousie, la mesquinerie, les bassesses surgissent. Celle qu'on a admirée devient la femme à détruire. Les rumeurs enflent, et la femme au cardigan jaune se propose une fois de plus d'intervenir. Mais, pourquoi ?
Réflexion sur le harcèlement. Sur le monde du travail et ses mesquineries, sur sa violence. Sur la lâcheté des hommes et la violence des femmes entre elles.
Une fin surprenante, un roman bien écrit, très curieux. Je le recommande vivement !